— Pour nous libérer ? répéta Crys.
Invear s'amusa de son étonnement, qui trahissait un besoin de retrouver un contexte de normalité, de réalité. Par opposition, lui-même avait décidé de tout prendre de manière sereine, car le fait qu'il lui arrive enfin quelque chose d'inattendu était plutôt agréable. En conséquence, il se réjouissait d'avance des expériences qui se profilaient pour le futur proche et de tout ce qu'il allait pouvoir en apprendre.
— C'est vous qui avez détruit le cristal, j'imagine ? demanda-t-il.
— Le cube bleu à l'étage supérieur ? C'est moi, confirma la jeune femme qui par ailleurs devait aussi être responsable de la majorité des dégâts dans le hall. Je n'avais pas vraiment prévu de le faire exploser, mais le soldat qui se tenait devant s'est écarté... et boum.
— Ah, oui, d'accord.
Il avait entraperçu quelque chose, lorsqu'elle avait menacé Crys — le mouvement des atomes, les changements qui s'opéraient dans son corps, les réactions chimiques... Tout cela était absolument fascinant.
— On avait bien émis l'hypothèse que l'attaque avait pour but de venir en aide à des prisonniers, mais pas que nous étions l'objectif, expliqua la mercenaire.
— Eh bien, si. C'est une longue histoire, avoua l'homme.
— Une histoire qui attendra, intervint la femme. Il faut qu'on bouge, qu'on sorte d'ici.
— C'est vrai. Allons retrouver les autres, qui sont toujours à votre recherche, puis on quittera la forteresse, dit-il en leur faisant signe de le suivre. Au fait, comment vous appelez-vous ?
— Crys.
— Invear, répondit le manipulateur tandis qu'ils se dirigeaient tous vers les grandes portes du hall. Qui sont ces autres dont vous parlez ?
— Le reste du groupe, des Élus et des alliés. Mais ne vous inquiétez pas, on vous expliquera tout dès que cet endroit sera définitivement dans notre dos. Ah, et je suis Steven.
— Iria Elme, ajouta l'autre. Enchantée. Et ça, c'est...
Ils étaient parvenus dans une sorte d'antichambre, en ruines et jonchée de corps. Les murs des deux côtés étaient nus et banals, mais celui d'en face laissait passer la lumière du jour de manière grandiose grâce à une série de vitraux et fenêtres, qui permirent également à Invear d'apercevoir un coin de ciel pour la première fois depuis des semaines.
— C'est incroyable, cette prison est un cauchemar d'architecture ! La moitié des couloirs ne donnent sur rien et c'est sans compter le bordel que vous y avez mis, surtout toi, Iria ! On ne les retr...
L'homme déjà présent dans l'antichambre s'interrompit momentanément en voyant le petit groupe dans son ensemble.
— Ça, c'est Gheor, indiqua Iria pour tout commentaire.
— Vous les avez retrouvés ?! s'exclama-t-il.
— C'est eux qui nous ont trouvés, corrigea Steven.
— Et pour les soldats dans les couloirs, je te signale qu'Evo m'a appris à dire « dégagez de mon chemin ! » en basique. Si personne ne m'écoute, ce n'est pas ma faute, se justifia la jeune femme. Maintenant, sois gentil et aide-nous à rassembler tout le monde pour qu'on puisse partir.
Le dénommé Gheor grommela de manière inintelligible avant de ressortir à grands pas par une porte latérale, tandis que Steven emmenait les trois autres vers l'extérieur.
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Syol - Parallèle Zéro
FantasySix personnes. Un monde inconnu. Pas la moindre indication. À l'origine, elles vivaient chacune leur vie de leur côté, avec leurs rêves et leurs peurs. Mais sur Syoliqa, dans le Parallèle Zéro, leur passé ne compte pas. Les idéologies n'ont plus de...