Chapitre 16.2 - Le récit du Syol

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Une fois que tous furent installés, une silhouette bleutée, presque transparente, fit son apparition devant eux. Steven avait vu assez de films de science-fiction pour que cela lui fasse immédiatement penser à un hologramme : en l'occurrence, la figure représentée était humanoïde, mais sans traits distinctifs.

La voix se fit à nouveau entendre, sans que sa source ne change de place. Cela créa un effet étrange, l'hologramme articulant chaque mot comme s'il le prononçait alors que le son venait de partout à la fois.

— Bienvenue, enfants du Syol.

L'apparition regarda longuement chacun d'entre eux avant de poursuivre :

— Votre épreuve a pris fin. Je tiens tout d'abord à m'excuser pour ce que vous avez traversé, pour l'impact que ça a eu, pour les douleurs causées.

« Je ne m'attends pas à ce que vous compreniez — et acceptiez — tous les raisons et les causes qui en sont à l'origine, même si certains d'entre vous ont déjà deviné que les enjeux se mesurent à l'échelle cosmique. Dans tous les cas, je vais tenter de vous fournir une explication la plus concise possible. N'hésitez pas à m'interrompre si vous avez des questions.

— Heu, j'en ai une, intervint Flamos. Qui êtes-vous ?

— Je suis le Syol.

Iria laissa échapper un « hein ? » tout juste audible, exprimant ainsi ce qu'ils pensaient tous.

— Mais laissez-moi commencer depuis le début, reprit l'hologramme.

« Il y a très longtemps, trop longtemps pour que le chiffre ait une quelconque signification pour vous, une espèce intelligente naquit et se mit à sillonner l'Univers pour étancher sa soif de connaissance.

« Ses membres se nommaient les Ceal-Alikas. Ils étaient brillants, puissants, et affligés d'une terrible malédiction : ils étaient tous stériles. Sans espoir d'avoir des descendants, ils tentèrent de se façonner des héritiers, des successeurs. Ils essayèrent de créer la vie.

« L'étendue de leurs pouvoirs était grande, leur échec fut plus grand encore. À la fin, ils parvinrent à la conclusion que leur propre existence était due au hasard, que la nature de la vie véritable était d'être imprévisible, aléatoire et non contrôlable.

« Ils étaient condamnés, mais avant de disparaître à tout jamais, ils chargèrent une machine de continuer leurs recherches à leur place. Cette machine, c'est moi. Le Syol.

— Mais... le Syol et l'Univers ne sont-ils pas la même chose ? demanda Invear.

— De votre perspective, si. En réalité, l'Univers m'entoure, m'englobe. Comme je l'ai évoqué précédemment, vous êtes à la frontière entre les deux. Ce que vous voyez, au-delà de ce dôme, ce n'est pas le Syol.

« Pour vous donner une meilleure idée du concept, imaginez le Syol comme une très grande bulle flottant dans l'espace. Et à l'intérieur, des Parallèles, des galaxies, des astres, des planètes... Le tout dans un environnement que je contrôle.

« La situation présente n'a pas été obtenue en un jour, bien sûr. Afin de parvenir à ce que les Ceal-Alikas désiraient, c'est-à-dire une apparition naturelle, non programmée, de la vie, il a fallu que je reproduise ce qui existait déjà, que je passe par les mêmes étapes.

« Au commencement le Syol était donc vide, et j'y ai déclenché l'équivalent d'un Big-Bang. C'est là qu'interviennent les Parallèles : plutôt que d'amorcer le processus, attendre, étudier, et devoir tout recommencer en cas d'échec, les Parallèles m'ont permis de lancer l'expérience des milliards de fois simultanément.

Syol - Parallèle ZéroOù les histoires vivent. Découvrez maintenant