« Arrête de jouer la comédie. Tu n'es pas crédible ».
Les mots de Liam raisonnaient en boucle de sa tête. Elle était en colère, mais surtout amère. Et... peut-être un peu blessée. Enfin... surtout blessée, en réalité.
Bon sang ! Liam la méprisait tellement qu'il était persuadé que tout ce qu'elle avait dit, tout ce qu'elle avait fait, n'était pas sincère. Qu'elle n'était qu'une sale petite égoïste manipulatrice.
Elle avait pleuré devant lui, nom de nom ! Comment pouvait-il croire que...
Oh et puis merde ! Pourquoi s'inquiétait-elle ? Rien n'avait changé. S'il pensait qu'elle avait joué la comédie depuis le début, il oublierait les failles et les faiblesses qu'elle avait étalées au grand jour devant lui.
Elle serra les poings et ravala ses larmes. Liam la détestait. Tout allait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Elle décida de se rendre au réfectoire vérifier si ses amis s'y trouvaient encore et s'ils allaient bien. En chemin, elle constata avec soulagement que les dégâts étaient à peu près partout les mêmes. Beaucoup de verre brisé, mais rien de dramatique. D'après les bribes de conversations qu'elle glana çà et là, aucune victime humaine n'était à déplorer, à part quelques égratignures. Elle en aurait d'ailleurs pleuré de joie si elle n'avait pas eu peur d'attirer les soupçons.
En arrivant à la cantine, elle constata rapidement que ses amis n'étaient plus là. Elle décida de faire demi-tour pour regagner sa chambre et s'assurer qu'ils n'avaient pas été blessés par son stupide pétage de plombs.
Oh par les Quatre...
Rien que d'y penser, elle en avait des sueurs froides. Elle toucha machinalement le bracelet que Liam lui avait donné pour contenir ses pouvoirs. Grâce à cela, elle se sentait un peu plus détendue, le bijou la privant de la possibilité de tout détruire sur son passage à la moindre contrariété. Au moins, il avait fait quelque chose de bien avant de redevenir le sale type qu'elle connaissait.
Enfin non, pour être honnête, il avait fait plusieurs choses bien – stopper le cataclysme, prendre soin d'elle, la réconforter – avant qu'il n'interprète de travers ce qu'elle avait voulu lui demander.
Oh mais quelle plaie !
Ne pouvait-elle pas simplement... arrêter de penser ?
Oui, bon... Ce n'était pas forcément l'idée du siècle non plus. Elle s'était dit exactement la même chose en sortant de la bibliothèque ce matin. Ne plus penser à ses petits problèmes persos, pour se concentrer sur les choses vraiment importantes.
Ouais... Il n'y avait qu'à regarder où ça l'avait menée.
Elle s'était laissée envahir par l'angoisse qu'avaient suscitée ses vrais problèmes. Elle avait perdu le contrôle de ses émotions et...
Et bam...
— Aïe !
Bordel ! C'était une blague ?
Note pour plus tard : arrêter de réfléchir en marchant. Un jour, elle se prendrait un mur et risquerait une commotion.
Encore une fois, la personne qu'elle avait percutée avait eu la gentillesse de la retenir pour ne pas qu'elle se ramasse sur les fesses. Les gens étaient vraiment serviables. Confuse, Lihanna releva la tête pour s'excuser, mais le seul son qui s'échappa de sa bouche s'apparenta plutôt à un grognement plaintif.
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ORCAM - Tome 1 : Automne (1ère partie)*
Fantasi« Dans mille ans, cette malédiction cessera ou s'étendra, Et le monde d'Orcam vivra ou disparaîtra. Dans mille ans les Trois naîtront, Et de leurs choix notre monde dépendra. Quand les Trois auront atteint l'âge de six fois trois, Alors leur quête c...