Disciples D'Artémis Livre 1 : Le Premier Chasseur

Chapitre 18

Cassiopée n'est restée qu'un instant à côté de moi, elle s'est vite relevée pour se diriger vers son armoire. Je n'avais pas répondu de vive voix à sa demande, rester avec elle était aussi tentant que dérangeant. Cette situation n'avait rien à voir avec celle de la nuit précédente, où Alicia m'avait ordonné de rester dans sa tente pour pouvoir s'occuper de moi, cette fois on m'avait invité à rester et le choix final me revenait. Pour être honnête, j'aurai préféré aller voir Diane qui avait elle aussi demandé à passer du temps avec moi et avec qui je sentais comme un lien spécial qui nous reliait, mais ça aurait été d'une trop grande impolitesse de le dire comme ça. 

De toute façon mes jambes me faisaient toujours mal, j'étais bien incapable de me déplacer tout seul sur plus de quelques mètres. J'ai essayé de faire taire mes appréhensions, après tout j'étais avec l'une des plus puissantes chasseresses de ce camp, je ne savais pas pourquoi quelque chose me gênait. Le bruit de l'eau qui coule m'a tiré de mes pensées, tournant la tête j'ai vu qu'elle avait installé sa baignoire et qu'elle avait commencé à la remplir.

- Je ne peux pas te laisser dormir dans cet état, m'a-t-elle dit en voyant que j'avais remarqué ce qu'elle préparait. T'es déjà en train de mettre plein de poussière sur mon lit.

Elle a rapidement tourné la tête pour se préoccuper du bac qui se remplissait mais j'avais vu son petit sourire. A croire que pour les chasseresses me faire prendre mon bain était devenu un jeu, de la même façon que des petites filles s'occupant d'un bébé en plastique. Le problème, c'est que j'appréciais pas plus que ça d'être le bébé dans cette situation.

- C'est bon, ai-je grogné en me relevant, je vais me laver tout seul.

J'ai réussi à faire deux pas vers elle avant de m'étaler sur le sol, mes jambes refusant d'aller plus loin.

- Tu vois bien que tu ne peux pas, m'a-t-elle répondu. Fais pas l'enfant, je t'ai poussé à tes limites donc ça ne me dérange pas de t'aider maintenant. C'est une relation normale entre deux chasseresses.

- Je suis pas exactement une chasseresse, ai-je marmonné la tête toujours dans le sol.

Trop épuisé physiquement et mentalement pour protester bien longtemps, je n'ai rien dit quand elle s'est placée derrière moi pour me relever et qu'elle m'a aidé à enlever mon t-shirt. La différence entre Alicia et elle s'est vue juste après.

- Euh... Je... Je vais te laisser enlever le reste, a-t-elle dit en se retournant. Tu pourras aller dans l'eau après.

Sa timidité m'a fait sourire, au fond je n'étais peut-être pas le plus mal à l'aise des deux.

- J'enlève les poids aussi ? ai-je demandé. C'est peut-être pas une bonne idée de les mettre dans l'eau.

- Parce qu'après les avoir vu s'étirer sur tes jambes et après avoir appris leur poids illogique par rapport à leur taille, tu penses qu'ils vont absorber l'eau ?

Je n'ai pas répondu à ça, me sentant légèrement bête d'avoir posé la question. En même temps pour moi tout ça n'était pas naturel, et tant que je n'aurai pas pris l'habitude que ce que je considérais comme impossible jusqu'à maintenant était désormais normal je resterai effectivement un petit enfant ignorant dans ce monde. J'ai fini de me déshabiller au prix d'un gros effort pendant que Cassiopée me tournait le dos et je me suis glissé dans l'eau, que j'ai trouvé étrangement plus chaude que lors du bain que m'avais préparé Alicia. Au moment où j'entrais dans l'eau, trouvant la sensation de chaleur plutôt agréable, Cassiopée s'est retournée avec la même expression d'inquiétude sur le visage que lorsqu'elle avait cru que ma main avait été écrasée.