Chapitre 3

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J'ai donc passé mon week-end avec Marie, mais contrairement à ce que je pensais, je n'ai pas dormi sur le canapé. Je me vois également dans l'obligation de préciser qu'il ne s'est rien passé de plus que des caresses et des baisers. J'étais déjà étonné d'embrasser une fille que je rencontrais à peine, mais quand j'ai demandé à Marie la raison pour laquelle elle s'était laissée faire aussi facilement, sa réponse m'a plus troublé qu'autre chose.

- C'est ta faute, tes yeux m'ont hypnotisée !

D'accord j'aimais bien mes yeux, mais je pense que je l'aurai su si j'avais le pouvoir de séduire n'importe quel fille d'un simple regard. Je n'allais pas me plaindre non plus, ma gêne avait disparu et je me sentais bien avec elle. J'aurai voulu la garder dans mes bras et lui faire des câlins tout le week-end, mais dès le lendemain elle m'a rappelé pourquoi j'étais venu pendant que je prenais mon petit déjeuner.

- Au travail maintenant ! Je vais te faire faire un petit test pour évaluer ton niveau.

J'ai essayé de répondre, mais avec la bouche pleine je n'ai réussi qu'à émettre quelques borborygmes dignes d'un homme des cavernes.

- J'ai rien compris, avale et recommence. On dirait un gosse, a-t-elle répondu en faisant à nouveau cette esquisse de sourire presque imperceptible. 

J'ai avalé péniblement l'énorme morceau de brioche que j'avais dans la bouche avant de répéter.

- On est vraiment obligé ? Tu veux pas plutôt faire un câlin ? ai-je ajouté en tendant les bras vers elle.

- C'est mort. Fini de manger et va te brosser les dents, il y en a une pour toi dans la salle de bain. Ensuite on bosse, t'as pas le choix.

Je me suis remis face à la table pour finir de manger, Marie est venue se placer derrière moi et a passé ses mains dans mes cheveux.

- Tu te coiffes jamais ? A chaque fois que je t'ai vu tu avais les cheveux ébouriffés.

- Si t'avais mes cheveux tu comprendrais. Entre eux et moi il y a eu une lutte de pouvoir et ils ont gagné, depuis ils font ce qu'ils veulent et ils sont impossibles à coiffer. Et comme j'ai pas envie de devenir chauve je les laisse tranquille.

- N'importe quoi, je te coifferai plus tard, c'est juste que tu sais pas faire. Maintenant dépêche toi !

J'avais légèrement l'impression d'être un prisonnier avec sa geôlière, et ce n'était pas vraiment un de mes fantasmes. Mais bon au fond elle avait raison, j'étais venu pour travailler alors j'ai fait ce qu'elle me disait. Je me suis lavé les dents en prenant mon temps, certains pourraient penser que j'étais pensif par rapport à la situation, c'est vrai que ce genre de romance n'est pas très courant dans la vie, mais en réalité j'essayais de rassembler mes connaissances sur les cours du second semestre pour ne pas trop me ramasser sur le petit contrôle de Marie. Autant espérer un miracle, les seules connaissances que j'avais se limitaient au panthéon grec et à quelques notions sur le culte d'Artémis et ses mythes. Les informations que j'avais entendu en cours étaient rentrées par une oreille et sorties par l'autre. C'était inévitable, je passerai pour un nul.

- Bon tu fais quoi ? m'a lancé Marie depuis le salon.

Je n'avais aucune idée du temps où j'étais resté à me brosser les dents mais je crois que j'avais un peu trop forcé, mes gencives me faisaient mal et je ne m'en étais pas rendu compte jusqu'à maintenant. Il m'arrivait un peu trop souvent de m'immerger trop profondément dans mes pensées, laissant des notions absurdes comme le temps et la douleur disparaître. Je me suis rincé la bouche avant de rejoindre Marie dans le salon. Elle avait posé sur la table une feuille où elle avait écrit une dizaine de questions ainsi qu'un stylo.

Disciples D'Artémis Livre 1 : Le Premier ChasseurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant