Chapitre 8

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Un animal énorme vaguement similaire à un chien se tenait entre les arbres, montrant les crocs. Il ressemblait à certaines créatures de mon rêve, et bien qu'il soit plus petit que les spécimens que j'avais vu il restait trois fois plus gros qu'Aria, aussi gros que la louve d'Alicia. Ce monstre devait peser dans les cent kilos et être plus grand que moi s'il se dressait sur ses pattes arrières. L'animal s'est avancé doucement vers moi en grondant et Aria est venue se placer à mes côtés, dévoilant des crocs d'une taille ridicule comparé à ceux du monstre. Elle voulait m'aider et c'était compréhensible, mais cette chose n'était pas un lapin. Dans ce cas de figure, c'était ma louve qui risquait de finir la nuque brisée et je ne voulais surtout pas que ça arrive. 

J'ai avancé de deux pas vers le monstre pour me mettre entre lui et Aria, elle a compris le message et a légèrement reculé en passant des aboiements aux gémissements. J'étais seul face à ce monstre impressionnant et la seule arme qu'il me restait était la dague à ma ceinture. Je me suis empressé de l'attraper de la main gauche, lâchant mon arc désormais inutile. En tant que droitier, il aurait été plus logique que je tienne mon arme dans la main droite mais mon instinct me soufflait de ne pas le faire. Je suis resté immobile à regarder la créature avancer jusqu'à une dizaine de mètres de moi, le souffle court. Je ne voulais pas me jeter sur lui, dans mon rêve c'était un de ses congénères qui avait été le premier à réussir à abattre une chasseresse, et il ne lui avait fallu qu'une fraction de seconde pour lui lacérer le visage. Il était certes plus petit mais je ne pouvais pas prendre le risque de le sous-estimer, sinon je savais que ma carrière de chasseur serait vite terminée.

Brusquement l'animal s'est jeté sur moi, à une vitesse incroyable malgré le fait que je ne l'avais pas vu prendre appui sur ses pattes arrières pour se propulser. Je me suis alors senti plus vivant que jamais. Je sentais chaque muscle dans mon corps se contracter alors que je n'étais plus maître de rien, j'ai été sauvé par des réflexes que je ne pensais pas avoir. Alors que le monstre allait me tomber dessus, la dague que je tenais comme une épée a tourné dans ma main, de sorte à ce que la lame soit orientée vers le bas. D'un geste aussi précis que celui du matin, j'ai tranché net sa gorge sans défense. Sa peau et son cuir étaient solides, mais la dague était bien aiguisé et ma force a fait le reste malgré la résistance qu'elle avait rencontrée.

Lorsqu'il est tombé sur moi, sa gueule bavante et pleine de crocs à quelques centimètres de mon visage, il était mort. Je l'ai poussé violemment pour me dégager et j'ai reculé de quelques mètres en me traînant sur le sol avant de laisser tomber ma dague. L'adrénaline retombée, je me sentais fébrile et j'avais besoin de reprendre le contrôle de mon corps. Aria est venue se frotter à moi, l'air soucieuse mais contente de voir que j'allais bien. Je l'ai repoussé gentiment, le sang de la bête ruisselait encore sur mon torse et mon t-shirt était sans aucun doute foutu. Je ne voyais pas vraiment comment j'allais pouvoir le nettoyer avec toute cette hémoglobine imbibée à l'intérieur, et les griffes de l'animal l'avaient de toutes manières mis en lambeaux. L'odeur de son sang était tellement forte que j'ai préféré retiré mon haut avant de ne plus arriver à le supporter, je me suis redressé pour le poser sur la branche la plus proche et j'ai décidé d'examiner le cadavre de la bête. 

Si je voulais en apprendre plus sur ces monstres, c'était sûrement ma meilleure chance : il n'avait pas de poils sur la peau et vu de près la ressemblance avec un chien était bien moindre. Le seul point commun qu'il y avait entre les deux espèces était leur façon de se tenir, et peut être un peu la forme de leur tête. On aurait dit un croisement entre un rottweiler, un ours et une biche qu'on aurait rasé. Il avait des dents aiguisées, une haleine fétide et des griffes tellement tranchantes qu'il avait réussi à déchirer mon t-shirt alors qu'il était déjà mort. Je devais sûrement être blessé d'ailleurs, mais son sang était presque omniprésent sur mon corps et masquait les endroits d'où le mien devait jaillir. Pendant que je réfléchissais à ce que je devais faire, mon estomac s'est mis à gronder et Aria a commencé à renifler le monstre comme si elle avait envie de mordre dedans.

Disciples D'Artémis Livre 1 : Le Premier ChasseurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant