Diane marchait devant moi, sautillant légèrement à chaque saut comme une enfant insouciante se promenant tranquillement, elle avançait d'un pas tranquille mais je peinais à suivre son rythme. Aria quant à elle restait à mes côtés, semblant prête à me retenir si je venais à perdre l'équilibre malgré sa petite taille. Bien que son entraînement avec Artémis semblait l'avoir faite grandir, elle ne m'arrivait toujours pas plus haut que les cuisses et si elle essayait de me rattraper elle risquait sûrement de me déséquilibrer encore plus, mais son intention était assez touchante. En face de nous, dans le ciel, le soleil s'était désormais entièrement levé et commençait sa lente ascension. La journée avait commencé et le camp devait par conséquent être éveillé, les chasseresses prenant leur petit déjeuner.
Deux questions se bousculaient dans ma tête, la première d'ordre purement personnelle était de savoir à quelle distance je me trouvais du campement, je craignais de ne pas avoir la force d'y parvenir s'il était trop loin. En second lieu, plus inquiétant, je me demandais quelle était l'ambiance qui y régnait suite à l'attaque de cette nuit et à la mort de la plus jeune chasseresse. Est-ce que les autres faisaient encore leur deuil, ou bien la vie au camp n'avait pas changé et le monde continuait de tourner malgré la perte d'une de leur camarade ? Pour être parfaitement honnête, je craignais de voir les deux possibilités car chacune me mettrait en inconfort, soit par le surplus d'émotion que je ne me sentais pas capable de partager car je venais à peine de rencontrer cette pauvre fille, soit par le manque total d'émotion qui aurait tendance à me faire croire que la chasse était un endroit où les sentiments n'avaient pas leur place.
Je ne me suis pas posé ces questions bien longtemps, mon esprit s'est rapidement focalisé sur une seule chose : dormir. Après avoir passé une journée à m'entraîner suivi d'une nuit blanche à me battre contre des monstres et à devoir supporter une douleur intolérable pour maîtriser mes nouveaux pouvoirs, je touchais ma limite. Je sentais chaque fibre de mon corps sur le point de lâcher à chaque nouveau pas en avant, ma respiration se saccadait de plus en plus et mes yeux se fermaient contre ma volonté. Je luttais de toutes mes forces pour ne pas me laisser m'écrouler sur le sol afin de me reposer, sachant pertinemment que je serai plus à même de le faire une fois arrivé au campement, quand je me suis soudainement rappelé de quelque chose.
- T'aurais pas une super barre de céréales sur toi ? ai-je demandé à Diane. Dans mon état je crois que j'en aurai bien besoin.
La chasseresse s'est retournée pour planter son regard dans le mien, et une fois de plus je n'ai pas su déceler ce qu'il se cachait derrière ces yeux blancs.
- Comment... On t'en a déjà donné depuis ton arrivée ?
- Cassiopée m'en a donné une entière après notre entraînement hier, et elle m'en a fait manger la moitié d'une autre au début de la nuit pour que je puisse tenir sur mes jambes.
- L'inconsciente, a-t-elle grommelé, une telle quantité aurait pu te tuer. Un organisme de mortel possède environ une chance sur deux de se désintégrer avec une barre entière, tes chances de survie avec une et demie étaient d'environ une sur cinq.
- Mais... Je ne comprends pas, comment ces céréales pourraient-elles être néfaste alors qu'elles m'ont rendu toute mon énergie ?
- Ce ne sont pas de simples céréales, il s'agit d'ambroisie, de la nourriture divine, mélangée à des produits bio et mortels. C'est une recette spéciale créée pour les chasseresses n'ayant pas de sang divin dans les veines afin de pouvoir guérir leurs blessures.
- Ah... ai-je répondu, commençant à comprendre. C'est pour ça que la surconsommation peut tuer ? Parce que les mortels ne sont pas censés pouvoir avaler de la nourriture divine ?
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Disciples D'Artémis Livre 1 : Le Premier Chasseur
FantasiaJe m'appelle Thomas. Ou plutôt je m'appelais Thomas, on me connaît aujourd'hui sous un autre nom. Avant, j'étais un simple étudiant qui galérait en cours, maintenant je suis un immortel qui galère tout court. Mon existence a changé au moment où j'au...