Je rentre chez moi en traînant des pieds, la musique battant son plein dans mes oreilles. Je soupire. "chez moi" c'est un bien grand terme.
Je vis dans un appartement avec Lluri et Adrien le petit frère du fondateur de la meute. Mes parents me pensent épanoui, dans une colloc' pleine de bonne vie, dans un petit travail en temps que serveuse.
Je ne leur ment pas vraiment. Je suis épanoui. Et je sert mes clients pervers en leur rendant service. Alors à quoi bon. Certe je risque un peu plus ma vie qu'en portant des plateaux à longueur de temps, mais c'est mon business. Être un mercenaire consiste à être prêt à se faire serrer à un moment donné. Même si on travail de nuit, qu'on veille à ne laisser aucune preuve et aucune trace de notre passage, il faut tout le temps garder cette possibilité dans un coin de sa tête. Être prêt à abandonner l'un de nos confrères s'il se fais serrer par les autorités, apprendre à se sortir seul de cette merde si elle nous prends en traître.
Être prêt à quitter le pays, pour un sans contrat d'extradition avec la France. Changer d'identité. Recommencer sa vie. Renaître.
Je secoue ma tête et soupire longuement. Sayer, je recommence à réfléchir beaucoup trop. Pour me vider rapidement la tête, je me reconcentre sur ce qui m'entoure. Sur mes muscles qui se gorge de sang, avant de se contracter dans des mouvements simples. Quotidien.
Les odeurs de roses qui volent dans ma chambre, se mêlant dans l'atmosphère chaude de la pièce. Je ressent le courant d'air glissant sur mes jambes maintenant dénudés, puis le glissement délicats du tissus sous la pulpes de mes doigts. Les doux et presque muet, bruits de glissement de mes vêtements contre ma peau. L'air s'engouffrant dans mes poumons, remplissant mes alvéoles, grinçant parfois contre des particules de goudrons, oublié là, par la fumé de mes cigarettes. J'ouvre les yeux de nouveau. Enfin, là je me sent mieux. Je suis face à mon miroir, un sarwelle noire où est accroché mon porte-couteau. Agrémenté d'une camisole de la même couleur, j'entre dans mes baskets rapidement et sort de ma chambre mon bandeau à la main. À peine passé la porte, je me heurte à Lluri, portant un grand carton remplis d'affaires.
"Je, merde Esmée ! Ça va ? Lance-t-il paniqué.
- Tu ne peux pas faire attention crétin !?"Je me dirige vers la cuisine et ouvre elle frigo, cherchant le repas que je me suis préparé à l'avance. J'entends Lluri poser son carton, et revenir vers moi à la charge.
"Tu ne me demande pas pourquoi je transporte des cartons avec mes affaires ?
- Hier, Mareva t'as proposé de venir habiter chez elle, et tu as accepté aussitôt. Je lance d'une voix indifférente.
- C'est tout ce que ça te fais alors...
- Je m'en tape de tes activité para-nuptiales Lluri. Dégage vite fais d'ici, ça me fera des vacances de ne plus voir ta sale gueule de traître. Dit-je en mordant dans mon sandwich.- Je sais que je ne pourrai jamais me faire pardonner Esmée.
- Ferme la." Je grogne
Le grand imbécile me regarde d'un air triste et me jette un masque sur la table. Je fini de manger, et observe l'objet.
Un demi-masque au couleur du soleil. Un melange parfait de jaune, orange et de noir, d'un ton cramoisi. Un bec semblant émerger des fausses flammes, situé sur l'un des rebords du masque. Des yeux en triangle donnent un air malicieux au regard du masque. Pour finir, celui-ci est orné de grandes tiges où sont disposé des cercles, représentants les plumes du..."Un phoénix. Pour moi, tu n'es pas Thanatos, mais un phoénix qui renaît des ses cendres.
- Je n'aurais pas besoin de renaître si des imbéciles dans ton genre ne me tuaient pas en brisant ma confiance."
Je lâche avant de me laisser tomber par la fenêtre.
La chute me permet juste de mettre mon bandeau à temps. Le vent siffle dans mes oreilles, puis dans un bruit sourd mon dos s'écrase avant de rebondir.
Je fixe un moment le ciel qui deviens de plus en plus sombre, mêlé de couleurs rougeoyante et orangé. J'aime beaucoup le crépuscule.
Je me redresse, et saute de mon lieu d'atterrissage : une benne ouverte où est dissimulé un matelas, amortissant ainsi la chute de trois étages.
Je me met à courir dans les ruelles devenant de plus en plus sombre et inquiétante. Je souris à travers mon bandeau, j'aime cette sensation. De me sentir libre de mes gestes, sentir le vent et mes cheveux danser ensembles. J'accélère et m'élance au dessus d'un escalier d'une vingtaine de marche.
Rouler.
Redresser la tête. Je met ma capuche et me relève, avançant lentement puisque je commence à apercevoir du monde. Les mains dans les poches, je me dirige vers ma prochaine cible sans que personne puisse se douter des activités douteuse que j'exerce.
Ma victime de ce soir, Paul Awker.
19 ans, petit gabarit, travail de nuit dans une boîte toute proche de chez moi, ce qui est un parfait trio de coïncidences, qui vas faciliter ma mission. J'ai étais payé 1000 euros pour un passage à tabac, car ce type aurait piqué la copine de mon client.
Je ne demande pas autant d'informations à mes clients, mais certain sont suffisamment bête pour me raconter leur vie. Je les écoute avec attention, faisant passer le temps parfois.
Je me faufile dans la ruelle derrière la boîte, regardant ma montre. Bientôt 21 heures. Ils doivent se préparer pour ce soir, donc j'attendrais que le prénommé Paul fasse son apparition. Je regarde une dernière fois la photo que ma fournie mon client, et me cache alors que la poignet de la porte arrière se baisse.
C'est lui. Il viens fumer, se collant dos au mur. Je sort de l'ombre et m'avance près de lui, mon micro-transformeur allumer.
" Paul Awker ? On ne t'as jamais dit que c'etais mal de voler ?"D'une vitesse remarquable, je me jette sur lui en lui assenant un coup violent au visage. Sa tête cogne alors cobtre le béton du mur, avant qu'il ne tombe au sol. Il tente par la suite d'attraper ma jambe, mais étant plus rapide, je viens coller mon pieds sur sa tête.
"tt tt tt... Laisse toi faire tu veux ?"
Je lui donne un grand coup dans le ventre, le faisant se retourner.
La pluie commence à tomber, me faisant grincer des dents. Je cligne des yeux plusieurs fois, alors que le visage de Paul prends peu à peu celui de Lluri. Merde. La colère s'empare de moi, et je me jette sur le garçon qui se tord déjà de douleur. J'aggripe son col et le frappe de toute mes forces au visage, faisant jaillir le sang de son nez. Il réussi cependant à me retourner contre le sol, m'etranglant. Je grogne, ne pouvant hurler.
1...2...3....4....ma vue se brouille. Je ne lutte presque plus. 5... Au bout de 6 je suis morte. 5'40 s....
Dans un dernier reflex, je lui donne un coup entre les jambes. Je peine a me relèver, titubant, avant de frapper le ventre de l'homme, imaginant le corps de Lluri se tordre sous les coups de ma rage.
"Crève !"
Le garçon ne bouge plus, son visage reprends son apparence normal. Au moment où la porte s'ouvre sur une jeune fille, je suis déjà partis. Je l'entend juste pousser un cris strident.
La route fus longue jusqu'à l'appartement. D'ailleurs je ne sais pas si je l'ai atteint à temps. J'ai titubé tout le long du chemin, madossant au mur, m'arrêtant parfois pour étouffer mes pleurs, mes cris dans ma manche. Regardant le sang qui s'écoulai de mes gants. L'ai-je tué ?
J'ai continué d'avancer, mais jusqu'où ? Je n'en sais rien.
Tout tournais autour de moi. Tout étais si flou...
Je me suis évanoui dans l'obscurité la plus totale, assaillis par les mauvais rêves.
À moins que ce ne soit que mon comité de bienvenue en Enfer...
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The Mercenary
General FictionDu temps de sommeil, deviens un moyen de gagner sa vie. Terrifier, blesser, frapper... À 18 ans, voilà ce qu'est mon métier. La peur est un sentiment que je ne connais guère, et la mort est l'une de mes confrères.