Chapitre 33

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L'eau froide tétanise chaque partie de mon corps, me donnant envie de hurler t'en cela est désagréable.
L'air s'échappe de ma bouche alors que je tente de me débattre, faisant de grand mouvement inutile qui ne cessent de m'épuiser plus qu'autre chose. Enfin on me laisse du répits, ma tête émergeant de l'eau glaciale. Je prends une grande bouffé d'air, tachant d'ignorer le sang qui coule de mon nez. Je grogne avant que l'on vienne replonger ma tête sous le fluide translucide.
Malgré mes mains attaché dans le dos, je réussi à donner un coup de tête dans celle de mon agresseur. Je me relève aussi vite que je peux, venant faire face à Dashi.
Mes genoux sont aussi ensanglanté que nos visages, ce qui me fais vaguement sourire. Lluri est partis durant quelques minutes, ce qui me laisse face à face avec mon ex-copine. Cette dernière n'a pas hésiter à me mettre en sous-vêtements, afin que le froid et l'eau à très basse température, me fassent reprendre mes esprits.
C'est ce que mes collègues prétendent, mais je n'en crois rien. Je suis tout à fait moi-même, je suis juste plus évolué.
Les pieds dans l'eau, chacune de nous deux guette une faiblesse que l'autre pourrait dévoiler. Dans mon cas elle est simple. Mes mains sont immobilisées.
Je me débrouille alors pour feinter la jeune femme, venant lui asséner un coup puissant au niveau du visage avec l'aide de ma tête.
Elle tombe à la renverse, et je viens m' asseoir sur son ventre, la maintenant sous l'eau. Elle se débat mais rien n'y fais, je fais de mon mieux pour la noyer tout en tirant sur les cordes de mes poignets.
Le visage de Dashi est plissé sous la peur. Paniquant, elle conduis à sa perte en se debattant de façon furieuse, ce qui tend à l'épuiser rapidement. Je souris. Elle est si faible pour une fois. Qui se retrouve au sol cette fois-ci ? Je ris doucement.
Alors que ma proie commence à s'affaiblir, des bras traître viennent me relever. Je me débat de toute mes forces, faisant vaciller mon agresseur qui ne tarde pas à me lâcher. Je me retrouve encercler par Dashi et Lluri, prêt à dégainer leur couteau face à moi.

"Pourquoi tu agis comme ça, bordel ! Grince la belle, encore essoufflé.

- Maxens la manipule. T'es faible Esmée.

- Je suis suffisamment grande pour faire mes propres choix. Ça vous faites juste chier à tout les deux que pour une fois, une fois ! Je sois meilleur que vous.

- Arrête de penser ca. Tu es juste détruite et Maxens en profites. Ouvre les yeux Esmée. Que tu sois forte, d'accord. Mais pour toi. Pas pour lui."

Lluri viens empoigner ma tête entre ses mains, me forçant à le regarder entre les yeux.
C'est alors que je sent une chaleur effroyable s'emparer de moi. Le froid qui enrober mon corps n'est plus qu'un lointain souvenir, glisser une dernière fois contre mon dos, laissant un bref frisson me parcourir. Les jointures de mes poings deviennent blanches, réclamant à heurter quelques chose pour les soulager.
Je suis prise d'une vague de souvenirs qui me donne alors une nausée que je peine à maîtriser.
Je repense alors à la première fois où mon corps fut l'objet d'un désir malsain. Où j'étais trop faible pour me défendre, laissant mon agresseur prendre son pieds au son de mes l'armes. Cet événement qui s'est reproduit une deuxième fois il y a quelques mois.
Mes pensées dérivent alors sur les blessures que mon causée les deux personnes autour de moi. Aussi bien psychologiques que physiques. Ils ont participé à ma destruction.
Aujourd'hui je le sent. Le fond abyssal sous mes pieds. Celui de ma lente descente, je l'ai enfin atteint. Je suis au plus bas. Au plus profond de cette peine qui ronge mon coeur. Mais vus tout les coups que j'ai pris. tout ceux qui m'ont emmené jusqu'ici, je doute d'avoir suffisamment de force pour me projeter de nouveau vers la surface.
En ai-je envie ?
Je n'en sais rien.
Si je sort la tête de l'eau un jour, se sera pour qu'on me l'enfonce de nouveau.
Quitte à vivre, autant que ce soit comme monstre de ces abysses. Ici je suis puissante.
Mon coeur. Je le sent se fissurer encore plus. Avant d'éclater au son de mon cris strident. D'une main de maître, je viens attraper larme de Lluri avant de lui pointer sur le crâne.

"Je n'ai besoin de personne ! je hurle. Crève !"
Je tire deux coups. Il tombe à la renverse.
J'enjambe son corps en courant, me dirigeant vers Dashi. La belle lève ses mains au ciel, me priant de ne pas tirer. Dans un ultime cris de rage, je tire, les larmes influant à peine sur ma précision. Elle tombe elle aussi, son corps heurtant délicatement le sol. Comme si son corps n'était constitué que d'un amas de mousse. Je vide alors le chargeur sur ce dernier, sans aucune pitié, perforrant sa masse pour n'en faire qu'une passoire. Je me met alors à courir, lâchant le cadavre de larme volée. Je récupère mes affaires, passant mon fusil autour de mes épaules, ne remettant que mon pantalon. Le reste n'est que superflus. Mes pieds trempent désagréablement dans la boue dissimulée par la neige.
Il me faudra une descente de trois bonnes heures avant de revenir au niveau du chalet. Je suis essoufflé, peignant à gravir l'ultime monté qui me mène à la petite maisonnette de bois. Je trébuche, m'emmelant les pieds, metalant contre le béton abîmé. Mes mains écopent du choc, ensanglantant rapidement le sol. Ma levre aussi ne tard pas à les imiter, me faisant verser mon stock de larmes. Je frappe le bitume telle une enfant, battant des pieds dans ma colère.
Je n'en peu plus d'être constement rabaisser. J'aimerais qu'on me reconnaisse.
Qu'on me respecte pour ce que je suis. J'aimerais sourire.
Sans cesse. Être heureuse.
Je me precipite dans ma chambre, jette mon fusil sur le lit, enfile mon manteau et mes rangers avant de sortir tel une furie, sous les regards plein de jugement de mes collègues.

J'ai envie de mourir.

Je court le long de la route. Me précipitant vers le précipice qu'elle contourne. Je veux avancer plus vite. Courir à ma perte. Je ne veux plus de tout ça. Mon esprit semble alors se déconnecter de la réalité qui l'entoure. Durant un bref instant j'oublie tout ce qui m'entoure. Seul ma course effrénée ne cesse de m'animer.
Mon souffle saccadé.
Mes mains brûlé par le froid.
Mes genoux, ma lèvres et mes paumes sanglantes.
Tout ça disparaît. Je ne ressent plus de douleur.
Le bruit du vent soufflant contre moi, essayant de me retenir.
Le chant des oiseaux semble s'être éteint.
Je peux entendre le ronronnement d'un moteur de moto au loin, mais je le chasse de ma tête.
J'enjambe la rambarde, postant mes pieds proche du vide. Le bout de ces derniers n'étant plus maintenanu par la pierre.
Mes yeux se clorent pour la dernière fois.
Mon souffle deviens alors relativement lent. Calme.
Je tend mes bras, ouvrant grand mes ailes.
Pour m'envoler.

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