19 Heures s'affiche à ma montre. J'ai remis mon manteau long, avançant laborieusement dans l'obscurité des nuits d'hiver. Je ne sais as où je vais. Du moins je n'en prends pas conscience. Mes lèvres tremblent, alors que mes larmes coulent à flot sur mes joues glacées. Je porte à la main mon masque, mon transformateur de voix, ainsi que mon sac, glissant dans l'épais manteau neigeux, y laissant d'étrange trace peu commune. Les flocons ont cessé de dévaler des nuages, cessant aussi de soulager ma conscience. D'offrir une occupation visuelle à mon esprit tourmenté. Blessé. Violé. J'étouffe.
Je m'arrête pour vomir, une énième fois.
Nombreux sont les murs auxquels je m'adosse, dans compter le nombre de barrières de trottoir qui viennent heurter mon corps somnolent. Je veux hurler. Mais aucun son ne semble vouloir franchir les barrières de ma gorge. Je finis par sonner à l'entrer d'un immeuble. Le 6 ème. La porte se déverrouille, et la commence ma longue ascension jusqu'au 6 ème et dernier étage et appartement. Mes pensées ont déserté ma tête, créant alors un vide complet en moi. Plus d'humeur, ou de vie sur mon visage. Seul mon cœur qui tambourine dans ma poitrine et mon sang, bourdonnant dans mes oreilles pulsant sauvagement dans mes veines, montrent que je suis toujours vivante.
Je suis perdu. Perdu dans ce monde impitoyable. Et pitoyable.
Je viens m'écrouler contre la porte du sixième appartement, créant un bruit sourd, raisonnant dans l'immeuble. La porte s'ouvre à la volé."Esmée ! Ho merde !"
Sentant des bras chauds m'entourer, me recouvrant d'une enveloppe de chaleur si agréable. Si douce. Que je permet enfin à mon cerveau de s'éteindre doucement. Lentement. Faisant du blanc de mes pensées, le noir complet.
🌒🌕🌘
Mes cils imitent le battement délicats et magique des ailes d'un papillons, virevoltant de fleurs en fleurs. Les larmes viennent bien trop rapidement, immobiliser les ailes de mes yeux. Je sent la masse qui soutiens mon corps remuer, me faisant aussitôt me réouvrir les paupières.
Je oeux sentir mes muqueuses me piquer suite au gonflement qui accompagne mes longues heures à inonder mes joues.
Je suis allonger sur un corps chaud, uniquement habillé d'un t-shirt et d'une culotte, noir. Je frissonne. Mon bas de corps est encadré des jambes de la femme, mon haut de corps étalé sur son ventre, logent alors ma tête à la naissance de ses seins. Je rougis, relèvent la tête, pour me perdre dans le bleu des yeux de Frédéricca. Son mascara, son khôl, et son liner se sont ligué pour repeindre ses joues anciennement rosé, de noir délavé. Ses yeux encore humide ne me lâche pas, me criant toute sa frayeur et son inquiétude. Elle se mord les lèvres pour retenir les mots qui doivent bruler ces dernières. Sentant de nouveaux flots de larmes se préparer à glisser hors de mes yeux, je m'empresse de venir me blottir dans les bras de la belle brune. J'enfouis ma tête dans ses long cheveux, parfumé d'une délicieuse odeur, absolument indescriptible. Je l'hume à m'en étouffer, m'aidant à calmer mes sanglots sauvages.
L'une de ses mains est glissé dans mon dos afin de me soutenir, alors que l'autre viens se loger sur mes crânes. Entremmelant ses doigts à mes cheveux, caressait agréablement mon cuire chevelus. Après de longues minutes, elle viens me décoller de mon cocon de confort, collant son front au mien. Son visage est plissé sous la couleur, ses larmes devenant brûlante de haine.
J'observe alors que je suis dans la même tenue que lors de mon rendez-vous avec mon client. Je manque de vomir, la tête me tournant atrocement.
"Esmée. Grogne Frédéricca. Je veux que tu me dise ce qui s'est passé, et qui a osé te faire du mal.- Je... Il... Il ne s'est rien passé, je dois juste être malade...Je bégaie, ma voie tremblante.
- Ne ment pas, tu es couverte de bleu."Je me retrouve aussitôt plaqué au lit, les bras levé au dessus de ma tête. J'explose en sanglot alors que je me retrouve dans cette position, le regard de Frédéricca tordu sous l'incompréhension.
J'entoure alors mes bras autour de la belle brune, la serrant contre mon corps meurtris. Sa chaleur me réconforte, calmant si rapidement mes pleures, que j'en deviens accrocs. Son odeur pourrait alors devenir ma prochaine drogue, vus à quel point je ne cesse de l'humer au plus profond de mes poumons."Esmée je t'en pris... Laisse moi t'aider... Elle me susurre proche de l'oreille, me faisant frémir.
Harf ! Zone herogène.
- Abusé de moi." sont les seuls mots que j'arrive à articuler.
Aussitôt Frédéricca se lève, tournant en rond dans la chambre. Sa chambre. Mince ! Je n'avais pas prêté attention à ce détail. Je rougis en m'asseyant sur le grand lit de mon hôte.
Cette dernière s'arrête de bouger, me tournant le dos, les bras croisé sur sa poitrine. Elle porte un débardeur qui me laisse abondamment voir certains de ses muscles dorsaux, se contracter de haine." Qui ça ? Elle lance froidement.
- Mister face de grillades."
Je tiens à noter que je n'ai aucune tendance à me moquer des handicaps physique, sauf quand il s'agit d'une personne qui m'a volé. En l'occurrence, il le mérite. Et mon poing dans sa figure viendra bientôt agrémenté sa joli tête déformé.
Je grince des dents." Euh, attend... J'espère que...
- Ton ex, Frédéricca. Je ne connais pas son nom et son prénom, mais je voudrais que tu me les communiques, s'il te plais.
La colère me rendant soudainement plus bavarde.- Comment tu as pus te retrouver face à lui ? Et savoir qui il étais...
- C'est une longue histoire. Je gémis avant de me remettre à pleurer.
- Esmée... La belle brune viens s'allonger à mes côtés. S'il te plais, joue franc jeu avec moi. Tu me dois ça.
- Il était mon rendez-vous professionnel. Pour le moment je ne peux pas t'en dire plus." Je sanglote.Elle viens m'attirer contre elle, de sorte à ce que je me retrouve dos cotte son ventre. Sa chaleur m'enveloppe une énième fois, mais cette fois mes sanglots refusent de s'apaiser. Son souffle me caresse le cou, et ses mots aussi doux soient-ils, viennent glisser chaleureusement dans mon oreille.
"Écoute moi, j'ai un deal à te proposer."
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The Mercenary
General FictionDu temps de sommeil, deviens un moyen de gagner sa vie. Terrifier, blesser, frapper... À 18 ans, voilà ce qu'est mon métier. La peur est un sentiment que je ne connais guère, et la mort est l'une de mes confrères.