Je m'étire, rajustant mes lunettes sur mon nez. Posant mes coudes sur mon bouquin, je pose ma tête dans mes mains, observant ma collègue de travail. On est déjà dimanche, deuxieme jours que je passe en compagnie de ma charmante hôte. Elle est tellement concentré sur ses cours, qu'elle ne me remarque pas l'observer.
"Frèd ?" Je murmure.
La belle brune relève la tête, les petites orbes bleues de ses yeux pétillantes de mille feux.
Ce même regard qu'elle me lançait lors de notre retour à son appartement. Lorsque le froid du mur contrastait avec la chaleur de mon corps.
Je me suis alors mise à pleurer comme une enfant, racontant les douleurs de mon coeur que m'ont créé Lluri et Maréva. Que j'étais trop souvent mise de côté, la roue inutile du trio, malgré qu'ils disaient ne pas avoir de sentiments à l'époque. Au final c'est moi qui me suis retrouvé comme une idiote, embarqué dans une spirale infernal, me laissant perdu dans le brouillard. J'ai donc appris à être aveugle, à ne compter que sur moi même, à ne désirer que du matériel, faisant mine de me maintenir vivante alors que je n'étais plus rien aux yeux de la vie en elle même. Est-ce pour cela qu'elle m'a tourné le dos ? Me laissant herrer avec une horde de demons. Mes demons. Constamment rejoin par de nouveaux. J'ai peur de ne jamais m'en sortir. La question est plutôt, est-ce que j'ai réellement envie de m'en sortir ?
Une larme roule sur ma joue.
"Esmée ? Ça va ? Tu allais dire quelques chose...- Ho ! Oui... J'essuie la larme d'un rêver de manche. Il est 19 heures, on devrait peut être se préparer et manger ?
- Pourquoi "on"... Esmée je travail ce soir je ne pourrais pas te protéger avec la cohut de la boîte.- C'est vrai, mais je t'ai promis de te sortir de cet enfer, et si ton patron tiens ses promesses, tu es chaise gardé. Dis-je un peu honteuse.
- Ça me permettrai de souffler oui. Lance la belle brune songeuse. Bon, je vais faire à manger, tu veux quelques chose de...
- Laisse moi faire ! Tu m'héberge je peux bien faire ça...
- Ça me gêne.
- Aller, tait toi. Ça me fais plaisir."
Je dépose un baiser léger sur sa joue, la faisant rougir de plus belle encore une fois. Décidément, à chaque fois que je fais ça elle s'enflamme aussitôt, ce qui est relativement amusant.
Apres 20 minutes aux fourneaux, on passe à table, Frédéricca émerveillé par le repas proposé. Pourtant il ne s'agit que d'aiguillettes de poulet avec une sauce au lait de coco et curry, accompagné de poivrons, de courgette et de tomates.
Elle me fait rire de part ses réactions à chacune de ses bouchées. Frédéricca semble être au bord de l'extase culinaire, pourtant c'est un repas si simple.
"Hé bien ! Je vais t'embaucher en t'en que cuisinière Esmée. C'est délicieux, qui t'as appris tout ça ?
- J'ai appris seule, je cuisine depuis mes 14 ans.
- Et bien, tu as du talent !"
On discute, eternisant le repas. J'en apprends un peu plus sur elle, elle ris des que je fais le pitre, me charmant parfois.
21 heures.
Déçu de devoir mettre un terme à ce délicieux moment, c'est avec une triste de moue que Frédéricca part se doucher. Je m'affale dans le canapé, en profitant pour passer un coup de fil.
Apres deux sonneries, on me réponds enfin.
"Ouaish ?
- Arrête avec ça Lluri.
- Pardon.
- Tu es libre ce soir ? J'ai besoin de toi...
- Oui ! Il s'empresse de dire, et j'entends une voix râler à côté de lui.Contente de te faire chier Maréva. Je souris.
-Rejoin moi à la boîte de la vieille rue. Tu sais celle à 30 min de marche de la colloc.
- J'y serai."
On raccroche. J'ai prévu de parler brièvement de ce dont j'ai réservé au patron de Frédéricca, à Lluri. J'aurais besoin de son aide lors de cette mission, et seul mon ami acceptera de me suivre sans que je le paie. Je me dirige vers la chambre de Frédéricca, là où j'ai laissé mon sac. Je retire mon t-shirt, puis entre, persuadé que la belle brune était toujours sous la douche.
Je retiens de pousser un petit cris de surprise, alors que la vue du corps de la belle m'imobilise.
Elle est seulement en culotte, une serviette autour du cou.
VOUS LISEZ
The Mercenary
General FictionDu temps de sommeil, deviens un moyen de gagner sa vie. Terrifier, blesser, frapper... À 18 ans, voilà ce qu'est mon métier. La peur est un sentiment que je ne connais guère, et la mort est l'une de mes confrères.