Chapitre 31

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"Cet exercice est inutile ! Je râle. Fille contre garçon, et puis quoi encore ? Je suis mieux seule.

Je me prends un tape que la tête de la part de Karma, avançant à mes côtés.

- Tait toi tu veux ? Ensemble on va plus loin. Tiens regarde, une corniche ! Met toi-y, je vais descendre, couvre moi.

- OK." je grince, obéissant sous les ordres de ma collègues.

Je charge mon fusil, prette à dégommer quiquonc approchera. Je veille à me dissimuler correctement dans les fourrages, le jour pouvant trahir ma présence plus facilement. Nous sommes partis de l'amont de la montagne, les trois garçons partant de l'aval. Le but étant d'attraper le drapeau adverse, ou de tuer la totalité de l'équipe.
Ma camarade avance cacher dans le petit bois, alors que je m'occupe de sonder la zone au peigne fin.
Un sifflement résonne dans l'air, traçant une ligne dans l'espace qui me sépare de ma cible. À une dizaine de mètres de ma coéquipiere, j'élimine le premier garçon avec une balle en plein coeur.
Je ne cesse de sourire. Je me sent comme un protecteur. Celle qui guide Dashi vers la victoire. Après tout, est-ce que je suis si mauvaise que cela ? Je ne fais pas que tuer mes proies, même si cela n'est que fictif. Je peux guider, et aider. Comme j'ai pus le faire avec Frédéricca afin de la sortir de sa galère. Frèd. Qu'est-ce qu'elle pense réellement de moi ? Et si jamais elle ressentais vraiment quelques choses à mon égard...? Je soupire, non c'est impossible. Je ne veux plus risquer quoi que ce soit sentimentalement.
Un sifflement.
Une ligne.
Un choc.
Un hurlement strident.
Mon hurlement strident.
Une balle viens de m'atterire dans la nuque, me faisant tomber en avant. Je roule sur quelques mètres avant de m'étaler sur le dos. Je tourne la tête et vois Dashi, assise en tailleur, la gorge couverte de peinture rouge. Je me lève et vais la rejoindre, les mains levés au dessus de ma tête.

"Tout n'est pas toujours acquis, Esmée. Murmure Dashi en me faisant un clin d'œil.

- Ça suffit..." Je râle en allumant mon téléphone.
Celui-ci, aussitôt activé, ne cesse de sonner. Annonçant une vague de message, tous envoyé par la même personne. Je n'ose pas regarder les mots de mon "amie", préférant jeter mon téléphone sur le petit morceau de terre délaissé par la neige. Dashi l'attrape, alors que j'enfouis m'a tête entre mes bras, soupirant au bord du désespoir.

"Esmée... Pourquoi tu delaisse cette fille ? La main de mon amie glisse dans mon dos, d'une façon qui se veut réconfortante.

- Je n'ai pas de temps à perdre avec elle.

- Dit plutôt que tu as peur de tes sentiments. Sa main heurte l'arrière de mon crâne, me faisant relever la tête d'un air grognon.

- C'est faux. Je grince. Je n'éprouve aucun sentiments pour elle.

- Mh... D'accord..."

Elle semble réfléchir, faisant quelques manipulations sur mon mobile avant de me le rendre.
Le reste de la journée se partagera entre festin et course de fond, avant d'optenir plusieurs heures de temps libre.
Alors que je me dépêche d'enfiler mon maillot de bain, passant une veste pour ne pas geler à la sortie du chalet.
Je sort de la salle de bain tel un ouragan, dont la course et rapidement stoppé. Mon dos heurte violemment le planché de bois, coupant ma respiration de brefs instants. Je toussote, clignant de nombreuse fois mes yeux cherchant à rendre l'image qu'ils m'offrent, plus nette qu'elle ne l'est. Mon chef est à quatre patte au dessus de moi, une main serrant mon cou. Il me secoue de l'autre, le visage plissé sous la colère.

"À quoi tu pensais, lorsque tu t'ai faite tuer ? Tu as loupé deux coups qui aurait put être magique ! Il cris de sa voix rauque.

- Quoi ? Je lache, la gorge serré.

- À quoi est-ce que tu pensais !

- Frèd." Je réponds après quelques secondes de réflection.
Il pose ses pieds au sol, aggrippe ma veste et me lève sans aucun mal. Une fois que je suis de nouveau à la verticale, il s'écarte de moi faisant mine de réfléchir, avant de m'enfoncer son poings dans la figure. Je m'y attendais, mais je n'ai pas cherché à l'esquiver. Je le mérite. Je le sais. J'ai foiré sur ce coup là. Je n'ai pas été digne de ses attentes.
Un second coup m'atteris en plein dans le ventre, compressant mon estomac. Je me plis en deux, serrant mes bras autour de ma taille. Je crache, gonflant au plus mes poumons dans l'espoir de regonfler mes organes. Mon chef prépare un troisième coup, mais cette fois je l'arrête aggripant son bras pour venir le bloquer dans son dos. Je le lâche, m'éloignant de lui avant de m'arrêter devant les escaliers.
"Ça n'arriveras plus Arkan. Tu auras ton champion."

🌒 🌕 🌘

L'eau compresse mes poumons.
A chaque fois que je souffle une petite quantité d'air par la nez, je regarde passionnément les bulles d'air remonter à la surface. Alors que je commence à en manquer, je remonte lentement vers la lumière artificielle, laissant mon corps œuvrer de lui même vers son objectif. L'eau chloré caresse ma peau, l'assechant quelques peu, mais cela m'est bien égal. Enfin. Mes poumons se regonflent. Je secoue la tête, dégageant mon visage des mèches rebelles de mes cheveux.
Ma ville me manque. Courir dans ses rues sombres, escalader ses titans d'immeubles endormis. Je sort de l'eau, rejoignant Dashi dans les tribunes. Elle me jette ma serviette à la figure et je viens m'affaler sur son épaule.
"On est en mi-semaine et je suis déjà épuisé. Soupire-t-elle.

- Ton corps est faible." Je réponds froidement avant de retourner dans l'eau.
Lorsque je plonge dans la matiere translucide, celle-ci semble prendre une couleur sombre autour de moi. Se présentant comme une couche de mazout qui se propagerai à cause de moi. Voilà ce qui se passe. Je ne trouve pas cette lumière dans le brouillard, qui me guiderai à en sortir. Au contraire je m'enfonce dans un brouillard encore plus épais. Encore plus encombrant, et morbide. M'enrobant d'une matière noire qui m'empêche d'effectuer tout mouvement. Me faisant sombrer peu à peu, dans les abysses de la vie.
Que vais-je devenir ?

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