Chapitre 39

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Je regarde l'aube imprégner le monde qui m'entoure. Le soleil levant pourrait être magique du haut du toît où je suis perché, si seulement mon âme n'était pas tourmenté. Je descend mollement de mon lieu de guet, me mettant en route pour cette longue ascension jusqu'au chalet. J'ai suffisement maltraité ma santé et mon corps dans le passé, pour que le manque d'eau et de nourriture ne me pose aucun problème lors de ce douloureux effort. Selon des philosophes, on se renforce lorsqu'on est habitué à avoir très peu de choses. Lors d'une pénurie, on ne souffre que très peu grâce à cela.
C'est exactement ce pourquoi mon corps tiendra le coup jusqu'en haut.
Il le faut.
La sueur perle déjà sur mon front.
Mes poumons crachent l'air que j'inspire. Mon cœur défectueux se manifeste en se recrecovillant dans ma poitrine. J'ai dû mal à avancer.
Mais au moins cela m'empêche de réfléchir de trop aux orages qui foudroient mon âme.
Mes muscles se contractent sous mon intense demande d'effort, ils tiendront bons, je le sais. Ce n'est pas la première fois que mon corps subit de tel désagrément. Ce n'est pas non plus les pires.
Et puis, plus la douleur et forte, et plus elle est supportable si l'on en crois certain principe.
Alors allons-y. Forçont sur ce corps fébrile que j'habite. Endurcissons-le.
Encore. Et encore.
Mes veines grossissent. Tambourinant dans mes oreilles. Sur mes tempes.
A mi-chemin, une douleur me foudroie au niveau de la jambe. Ma plaie a sûrement dut sinfecter. Rentrer au chalet deviens alors encore plus urgent. Mais avancer vite deviens aussi un réel défit.
Le sol m'est alors soudainement très attirant. La gravité devenant irrésistible. Je lutte de toute mes forces, mais celles-ci sont en train de m'abandonner.
Non.
Je redresse la tête.
C'est hors de question que je tombe maintenant.
Je vaut mieux que ça.
Mes pas s'enchaînent de façon plus rapide. Mon cœur bat plus vite. Plus fort. Les heures doivent défiler à toute allure, mais la route aussi. J'en vois presque le bout. Ignorant le murmure des oiseaux. L'odeur agreable que dégage le sol humide de la forêt.
Essuivant les trous dans le bitume, qui ne demande qu'à me faire chavirer de mon objectif ultime. Parfois je m'appuie contre les barrieres de la route, la tête me tournant lorsque j'ai le malheur de regarder le vide.
J'en viens à traverser un pont. Luttant pour ne pas regarder le torrent qui se déverse furieusement sous mes pieds. Résister à l'envie de passer outre la sécurité et de plonger en piqué dans l'eau glaciale.
Se sentir vivante ?
Ou abandonné la vie ?
Je grince des dents tout en me concentrant de nouveau sur le froid qui fait hérisser chaque poils de mes bras.
Prenant en compte chaque facteurs, et la distance qu'il me reste à parcourir. Je peux facilement décréter qu'il ne me reste qu'une bonne heure de marche. Je soupire de soulagement. Le calvaire va enfin s'achever, et je pourrais me blottir au coin du feu.
Mon sourire s'élargir, et la motivation m'assaille. Je voudrais courir. Mais cela ne ferai que m'épuiser encore plus.
J'accélère néanmoins ma course, mon cœur se réchauffant. Il bat encore plus fort. Mais je n'y prette pas attention.
Plus j'avance plus je me sent heureuse de rentrer.
Je vois alors le village se dessiner au loin. Je ne contrôle plus mon corps et le laisse avancer par lui même. Mes jambes accélèrent, manquant de s'emmêler. Mon sourire est accompagné d'un rire de pure bonheur. Je vois le chalet. Mes muscles se contactent pour l'ultime monté périlleuse qui me sépare de la petite maison. De la fumé s'échappe de la cheminé, me faisant courir plus vite à l'idée de me blottir devant les flammes.
Je manque de tomber.
Il ne le faut pas, sinon j'aurais perdu mon objectif.
Je vois la chevelure bleu de Dashi, tourné vers la montagne. L'envie de me love dans ses bras fais monter des larmes aux coins de mes yeux.
Mon bras gauche me lance d'afgrzuse douleur que j'ignore.
Mes pieds frappe le sol.
J'arrive au niveau de la voiture.
Mon coeur affolé frappe dans ma poitrine.
Enfin j'y suis !
Apres tout ça, je suis enfin rentré dans cet endroit paradisiaque !
Je vais pouvoir être bien. Profiter des derniers instant.
Soigner ma jambe.
Retrouver la présence réconfortante de mes amis.
Pourtant.
Je n'ai pas le temps d'annoncer que je suis là.
Je me vois alors être foudroyé par une force venu de nulle part.
Mes yeux s'agrandissent, menaçant de s'enfuire de leur orbite.
Mes genoux heurtent le sol dans un bruit sourd.
Ma bouche s'ouvre en grand, cherchant à aspirer l'air qui me manque.
Je plante mes ongles dans la peau qui recouvre mon coeur.
Mes pensées s'annulent.
Il ne bat plus.
Dans un ultime recrecovillement.
Mon coeur à cesser de fonctionner.
S'est-il endormis ?
Non.
Impossible que tout s'arrête là...

Et pourtant.

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