Un cris reste bloqué dans ma gorge. Mon cerveau recouvre de son activité, au fur et à mesure que mes poumons se regonflent sous mon souffle haletant.
Des que mes yeux s'ouvrent, bien que ma vus soit lente à s'accommoder, je me redresse rapidement et tenté de me lever. Ce qui échoue, puisque mon crane viens rapidement à la rencontre du sol.
Je referme les yeux. Me concentrant sur mes autres sens que ma vision. La douceur d'une moquette sous ma joue. Une délicate odeur de rose. La chaleur ambiante, et le courant d'air qui se faufile sous la brèche d'une porte. Ma chambre. Je soupire. Me retourne sur le dos et reprends mon souffle, écoutant mon cœur battre la chamade dans mes oreilles.
Merde alors. J'essaie de me rappeler des événements de la veille. Tout est clair jusqu'à ma chute. Que c'est-il passé ensuite ? Je sens une pression contre mon épaule, ce qui me fais rapidement lever la main en direction du cou de la personne. Je retente d'ouvrir les yeux. Ma vue est toujours aussi déplorable, mais je n'ai pas besoin de voir pour savoir quel cou se trouve dans la paume de ma main. Son parfum. Mêlé à l'odeur délicate de ses cheveux retombant sur mon visage. Cela suffit. Je serre alors le cou, entendant un léger couinement de surprise.
"De'hage d a cham'r" je lance, incapable de parler correctement.
Sa main enlace la mienne, me paralysant par le contact si chaud, et si doux de sa main. Ma vue commence à devenir un peu plus net, bien qu'encore loin de la normal. Mes yeux sont alors absorbé par les petite orbes verte et marrons de cette jolie fille assise sur mon ventre. Je grogne en essayant de me défaire de son emprise, mais je suis incapable de bouger à cause de mon manque de force.
"Ça faisait si longtemps que tu ne m'avais pas regardé droit dans les yeux, Esmée.- 'a' eule. 'U.' e fais pitié c'est por ça... Ma vois commence à revenir elle ausis.
- Quand est-ce que tu vas arrêter de me haïr...
- Quand u seras mort, peu être."
Je bouge ma main libre, rampant discrètement jusqu'à ma cuisse. De la j'attrape mon poignard, et d'un geste rapide je lui glisse sous la gorge.
Heureusement que la personne qui s'est occupé de moi, a oublié de me retirer mes armes."Je ne me répéterai pas. Dégage." dit-je presque clairement.
Maréva se lève enfin, et prends la porte. Pas trop tôt. Je réussis à me lever après dix minutes passer au sol, puis viens me placer face à mon miroir pour constater les dégâts de ce qui s'est passé hier. Ou peut être avant hier... Je ne sais pas. Combien de temps ai-je dormi ? Qui m'a ramener à la maison ?
Je grince des dents, puis perdant l'équilibre je viens m'appuyer contre le mur. Les yeux face à mon miroir. Injecté de sang. Mes pupilles verte contraste avec ce rouge virant au rose. Je porte une belle trace de strangulation que je vais devoir cacher avec une écharpe, si je ne veux pas trop s'ennuie, ou même que l'on reconnaisse Thanatos. Le problème seras pour mes yeux. J'espère que ça ne dureras pas éternellement... Bien que je redoute que le gonflement de mes yeux parte du jour au lendemain. Je soupire. Remet mes chaussures, enfile un sweat à capuche, une écharpe et me dirige vers la cuisine. Au salon, je peux voir Maréva pleurer dans les bras de Lluri. Me voyant passer, ce dernier se lève et viens m'aggriper le bras.
"C'est Maréva qui t'as retrouvé étendu sur le sol du parc. Tu pourrais au moins la remercier.
Je le bouscule, et reculé de quelques pas.
- Tu te prends pour un donneur de leçon maintenant Lluri ? Apprends déjà à être juste, et à t'occuper de ton cul, avant de te charger de mon éducation."
Je rabat ma capuche, avant d'ouvrir la fenêtre de la cuisine et de me glisser hors de l'appartement. Cette fois-ci je ne tombe pas, mais je grimpé les 3 autres étages de l'appartement, allant m'allonger sur un rebord du toit, profitant de la chaleur du soleil.
"Non mais pour qui il se prends cet idiot..."
Je soupire, branchant ma musique dans mes oreillettes.
Lluri.
Je te haï de tout mon être.
Mes yeux se ferment.
Le sommeil m'assaille.
Je suis tellement fatigué...
J'ai froid, et mal partout.
Ce pauvre mec. Cet imbéciles toujours collé à mes baskets. À me corriger, me réprimander, me surveiller...
Il est juste apeuré à l'idée de me voir mourir.
Suite à l'annonce de leur couple, on s'est engueulé. Sévèrement. Je l'ai frappé si fort, alors que je n'avais jamais levé la main sur quelqu'un auparavant. Du moins jamais méchamment. Et comme je le redoutais, la colère a pris le dessus et je l'ai tabassé. Il s'est laissé faire, essayant en vain de ème calmer.
Il ne s'en ai sortis qu'avec quelques points de suture, rien de plus. Et cela parce qu'il m'a assommé avec un vase au bon moment. J'ai une partie du visage amoché à cause de lui. Je suis affreuse. Il m'a rendu affreuse.
J'ai entamé une longue chute aux enfers de la dépression après tout ça, ma grande sœur est morte quelques jours après. Un cancer. Elle le traînait depuis 8 ans. Je n'ai pas supporté l'effondrement de mon monde. Mon passé suicidaire m'a rattrapé, ma consolé. Jusqu'à m'escorter dans les bras de la mort. Alors que la faucheuse caressait mon visage, afin de bien choisir la place de mon âme parmi son innombrable collection, Lluri est venu m'arracher à ses prévisions. Lui avait décidé d'un autre avenir pour moi. Je n'ai jamais été d'accord avec son choix. Il s'est pris pour quel dieux de choisir de ma vie ? J'avais choisi la mort.
L'idiot trouvais anormal que je passe une heure à la douche, un soir de repos, après minuit. Ce n'étais pas dans mes habitudes. Il m'a trouvé étendu sur le sol, me déversant de mon sang. J'étais tombé inconsciente juste après m'être coupé les veines. Heureusement, ou pas, Lluri a enfoncé la pote quelques secondes après que je me sois convaincu de faire glisser la lame. La douleur étais si forte. Mais si douce à la fois. C'est comme si chaque brûlures liées à une propice infection, m'entouraient aussitôt dans mon linceul. Fin. Délicat. Agréable. Je ne voulais pas sortir de cet endroit cotonneux qu'était les vaps de la mort.
Lluri m'a sauvé de la mort. Mais en prenant le choix de me faire vivre corporellement, il a décidé de me tuer intérieurement. Depuis ce soir là, il vis avec la peur de me voir recommencer. Quand il n'était pas chez Maréva, je le sentais venir se glisser contre moi, durant mon sommeil. Pleurant sur notre amitié envolé. Perdu, dans les fins fonds du passé. Que même les plus beaux souvenirs ne pourraient ressusciter.
Souvent le soir, avant de partir il jette un coup d'œil dans ma chambre, vérifiant mon pouls, me caressait les cheveux, vérifiant plusieurs fois que je suis toujours vivante et seulement endormis. Je l'ai souvent surpris en train de pleurer devant de vieilles photos de nous deux. Une fois, je lui en ai pris des mains, le trouvant bête et ridicule. Et j'ai fais brûler les photos devant son regards triste et désemparé. Bien fait.
A quoi il s'attendait ?
Que je le pardonne ?
Quel idiot.J'ouvre les yeux, après avoir sursauté. Voilà que j'ai des spasmes à présent ! Le soleil se couche à l'horizon, allant se faufiler derrière les immeubles de la belle ville rose.
Je soupire et commence ma descente vers la fenêtre, encore ouverte. Je le faufile à l'intérieur de l'appartement, filant jusqu'à la salle de bain. Là, je fais couler l'eau chaude, et commence à me déshabiller face au miroir de plein pieds. Je jette un coup d'œil à l'évier, contenant mes gants salis de sang. Une fois mon pull et ma camisole retiré, je commence à desserrer mon plastron, identique à celui qu'on utilise en moto. Il me permet de rester un minimum protéger, sans limiter mes mouvements. Je le laisse cogner contre le sol. Retirant le reste de mes vêtements en quelques mouvements rapide. Je me glisse alors sous l'eau fumante, réagissant avec mon corps encore trop froid. Les filets d'eaux serpente sur mes bras, glissant dans le creux de mes reins, de les seins. Me faisant frissonner, laissant aller ma tête en arrière, mes cheveux de plus en plus lourds après s'être gorgé d'eau. Je tombe sur les genoux, assommé par le poids de la gravité. Mes larmes se confondant avec les coulés du fluide translucide que déverse le pomot de douche. Je redresse la tête vers le plafond, imaginant les couleurs du ciel. Le soleil du crépuscule jouant avec les nuages. J'aggrippe alors les rebords de la douche, me relevant progressivement, manquant de trébucher à de nombreuses reprises.
Je dois me battre.
L'eau chaude me brûle, tombant à grosse goutte dans mes yeux, m'empêchant s'y voir clair. La vapeur rend ce qui m'entoure encore plus lugubre, froid et vicieux, puisque je ne peux pas voir ce qui se cache derrière cet épais nuage. Pourtant je réussi à me relever. À rester droite et fière sur mes jambes. Sans l'aide de plus aucun tuteur.
Je suis libre.
Je suis capable de m'en sortir. De me sortir de cette merde.
Je ne suis pas seulement capable de survivre.
Je ferme les yeux.
Je balance ma tête en arrière.
Je souris.
Je suis capable de vivre.
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The Mercenary
General FictionDu temps de sommeil, deviens un moyen de gagner sa vie. Terrifier, blesser, frapper... À 18 ans, voilà ce qu'est mon métier. La peur est un sentiment que je ne connais guère, et la mort est l'une de mes confrères.