- Amber -
Il me semblait avoir pris une éternité à m'endormir la nuit dernière. Voir Harry avait eu un effet plus que mauvais sur moi. Heureusement, j'avais finalement pu me reposer et oublier cette terrible rencontre, mais je fus réveillée par le bruit de quelque chose qui claquait sur ma table de nuit.
Je sursautai, surprise. Mon fragile cœur n'avait jamais été si effrayer. Je me redressai, tenant ma main sur ma poitrine.
- Bonjour à toi aussi.
Mon manager Carol me sourit.
Ce n'est pas un joli sourire. C'est son sourire qui voulait dire « tu vas avoir de gros problèmes ». Qu'ai-je fais ? Aucune idée. Pourtant je sentis mon cœur s'accélérer. Je dirigeai une main dans mes cheveux en désordre et libérerai un soupir, en essayant de me calmer.
- Merde, Carol. Gémis-je. Tu m'as fait peur.
- C'était avec plaisir.
Elle prit l'objet qu'elle avait claqué sur ma table de nuit et le jeta sur mes genoux.
- Explique-moi ça.
Mes yeux scintillèrent vers ce qui semblait être un journal. Sur la couverture se trouvait une phrase redoutée.
- « Que s'est-il passé entre Ambre Skywood et Harry Styles ? » Citai-je.
Je lu le reste en silence, tout en avalant ma salive nerveusement tandis que j'arrivai à la fin du paragraphe.
"Ambre Skywood et Harry Styles semblent avoir une relation désagréable en raison de leur comportement étrange, auquel nous avons pu assister hier soir. Amber ne semblait pas du tout heureuse de voir Styles à la fête. Ce dernier lui a proposé une danse à laquelle la jeune femme a rudement refusé. Tout en affirmant qu'elle n'arrivait pas à le supporter, Styles ne semblait pas du tout surpris par la réaction d'Amber. Après la fête, nous avons parlé avec Harry, et il ne s'est pas retenu de dévoiler plus de détails juteux. "Elle me déteste.", nous a-t-il dit. "Elle m'a toujours détesté en fait. Depuis l'école primaire. J'avoue que cela ne m'étonne pas. Amber sera toujours Amber. Bien sûr, elle a changé. Mais à l'intérieur, elle est toujours une mauvaise personne.". On dirait qu'Harry et Amber n'ont pas eu un très bon passé. Qu'est-ce que vous avez à dire à ce sujet ? Laissez-nous votre avis sur notre Facebook. "
Je poussai le journal à côté moi, mes joues étant devenues rouges. Je ne sais pas si c'était de la colère ou de l'embarras. Peut-être les deux, mais ce qui est sûr, c'est que la colère brûlait en moi.
- Mieux vaut être embarrassé. S'énerva Carol. Maintenant, tout le monde pense que tu es une garce pourrie gâtée.
Je tournai la tête à ses paroles.
- Tu aurais pu danser avec Harry. Tu savais qu'il y avait des paparazzis.
- Je ne pouvais pas ! M'énervai-je en retour. Je n'arrive pas à le supporter. Je le hais. Je suis désolée si les gens ne peuvent pas l'accepter.
Carol fronça les sourcils, en arrachant la couverture de mon lit.
- Ce que pensent les gens n'est pas le problème. Le problème, c'est ta carrière.
- Qu'est-ce... Commençai-je à dire, mais elle me coupa la parole.
- Va t'habiller. Je t'attends en bas.
Sans rien ajouter, Carol sortit de ma chambre. Je pouvais presque voir de la vapeur sortir de ses pores tellement elle était énervée. Voilà comment elle est lorsqu'elle est en colère. J'obéis à ses instructions, me levant de mon lit avant de décider de passer sous la douche. Outre le fait que j'avais pris une longue douche la nuit dernière, je n'étais pas dans l'ambiance.
J'enfilai un short en jean, et un haut noir où l'on pouvait y lire "Musique" en grosses lettres scintillantes. Je glissai mes pieds dans ma paire de sandales marines préférées et me coiffai rapidement les cheveux avant de me diriger en bas. Comme c'était samedi, mes seuls plans étaient de regarder des films toute la journée avec Carly.
- Tu en as pris du temps. Murmura Carol lorsque j'entrai dans la cuisine.
Elle était appuyée contre le comptoir, fronçant les sourcils vers ce vieux journal stupide.
- Il m'a fallu cinq minutes. Marmonnai-je en espérant qu'elle ne m'entende pas.
Je n'avais pas besoin de continuer à recevoir ses mauvaises ondes. Elle était comme ma deuxième mère. Sans elle, je ne serais pas où je suis aujourd'hui.
- De quoi devons-nous discuter ? Demandai-je dans l'espoir que cela n'avait rien à voir avec ce qui s'était passé la nuit dernière.
Je suis sincèrement à court d'explications.
- Il s'agit du rôle principal masculin de « Recherche du Prince Charmant ». Commença à dire Carol, en poussant le journal de côté sans lui donner un second regard.
- Ils ont décidé qui aurait le rôle du « prince » ? Demandai-je en allant vers le frigo pour me servir un verre d'eau.
- Oui. Nous savons qui va jouer ton âme sœur.
- Qui ?
J'étais impatiente d'entendre la réponse. Je levai le verre à mes lèvres.
- Harry Styles.
Je m'étouffai instantanément à cause de l'eau que je venais d'ingurgiter.
- Quoi ? Je parvins enfin à dire.
Avais-je bien entendu ? Harry Styles ? Mon histoire d'amour ? Ce n'est pas possible. Je devais avoir mal compris. Ça ne pouvait tout simplement pas être vrai.
- Tu m'as bien entendu. Carol croisa les bras. Il a décroché le rôle.
J'eus du mal à ne pas rire.
- Harry ? Un acteur ? Tu plaisantes.
- Est-ce que j'ai l'air de plaisanter ?
Le visage de Carol était grave. Je me pinçai, en espérant que cela ne soit qu'un grand rêve.
- Je ne peux pas vous laisser jouer ensemble alors que vous vous détestez. Poursuit-elle. Donc, j'ai mis en place un arrangement.
- Un arrangement ? Répétai-je, en articulant chaque syllabe.
- Oui. Carol hocha la tête. Il faut qu'il y ait une alchimie entre Harry et toi, et non de la haine. Donc j'ai loué un appartement pour vous deux.
Carol continua à parler alors que je ressentis une obscurité soudaine me parvenir.
- Vous allez devoir aller partout ensemble. Interviews, rencontres, déjeuners et dîners... Carol pointa un doigt dans ma direction. Partout. Si cela ne fonctionne pas, les rôles seront donnés à quelqu'un d'autre.
- Mais c'est mon film ! M'énervai-je, en levant les bras de désespoir. Tu ne peux pas-
- Si je peux. Me coupa Carol. Et Harry a déjà accepté.
Je mis ma main sur mon front. Le monde entier semblait s'arrêter de tourner. Tout devenait noir. Cela ne pouvait pas se produire. Harry et moi ? Un appartement ? Ensemble ? Partout ? Non... Pas Harry... N'importe qui sauf Harry...
Soudain, le sol disparut et je me sentis tomber.
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Quand je repris connaissance, je me retrouvais allongée sur le lit de ma chambre à coucher. Je plaçai une main sur mon front dû à la migraine atroce qui m'était parvenue. Je regardai autour de moi maladroitement, tout en plissant les yeux afin de m'adapter à la lumière.
C'est quoi ce bordel ?
Ma chambre était vide. Il ne restait qu'un lit et quelques meubles, la pièce étant absolument vide. Je sentis la colère bouillir en moi.
- Carol ! Parvins-je à crier, en oubliant mon mal de tête et piétinant à l'étage du dessous.
Carol était confortablement assise sur mon canapé, une copie de People Magazine entre ses doigts.
- Je vois que tu es réveillée. Me dit-elle, en tournant une page du magazine.
Je plaçai mes mains sur mes hanches.
- Qu'est-il arrivé à mes affaires ?!
- Oh. Elle me sourit, tout en faisant semblant d'être innocente. Je les ai envoyés à ton nouvel appartement. Tout devrait être réglé. Maintenant, tu n'as plus à t'en soucier.
Un nouvel appartement ? Qu'était-elle en train de raconter ?
Les souvenirs me frappèrent comme un éclair. Je ne pus m'empêcher de me sentir encore plus en colère. Je ne suis pas d'accord pour tout ça. En fait, je n'ai pas l'intention d'accepter son arrangement. Je ne veux rien avoir à faire avec ça.
- Ta carrière en dépend. Me dit Carol comme si elle lisait dans mon esprit. Veux-tu vraiment que ton rôle dans le film soit donné à quelqu'un d'autre ?
J'ouvris la bouche pour répondre, mais la refermai rapidement, me pinçant les lèvres.
- C'est ce que je pensais. Carol me sourit à nouveau, ce qui ne fit qu'augmenter ma colère. Maintenant va-s'y. Elle se leva. Je vais t'y conduire.
- Je déteste ça.
Je gémis, laissant Carol saisir mon bras et me sortir de ma maison. La maison où je ne mettrais plus les pieds jusqu'à ce que je trouve une alchimie avec Harry Styles. Apparemment, je ne vais jamais revoir cette maison...
- Au revoir. Murmurai-je.
Je fronçai les sourcils, tandis que Carol ouvrait la porte du passager d'une Civic noir.
- Cesse de faire l'enfant et monte dans la voiture.
Un cri m'échappa lorsque je me forçai à m'asseoir. Carol claqua la porte derrière moi et je levai mes genoux contre ma poitrine, tout en les serrant étroitement. Peut-être que je me réveillerai. Peut-être que c'est juste un gros cauchemar.
Mais quand Carol commença à sortir du véhicule pour atterrir dans une allée, je réalisai que le cauchemar ne faisait que commencer.