CHAPITRE XIV

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Ces vingt minutes me semblaient interminables, et je ne cessais de tourner en rond dans la chambre en regardant non-stop la montre que j'avais au poignet. Mes pieds s'arrêtèrent net quand celle-ci me fit savoir qu'il était l'heure d'aller la chercher. Sans attendre une seule minute de plus, je déboulai comme un taureau dans la salle de bain avec en main le peignoir que j'avais oublié de lui donner avant qu'elle ne commence, et la vision que j'avais sous les yeux était au-delà même de tout ce que j'avais pu imaginer.

Presqu'allongée dans la baignoire, avec une jambe humide, et aussi blanche que le lait, passée par-dessus bord, Alexandra sursauta en plaquant les mains sur sa poitrine. Je remarquai les gouttes d'eau glisser langoureusement sur ses épaules blanches dorénavant misent à nues. Ses cheveux mouillés lui encadraient le visage dont les joues étaient dès à présent rouges, et ils continuaient leur descente en recouvrant complètement son dos à mon plus grand déplaisir.

C'est à cela que les sirènes devaient sans aucun doute ressembler.

La sonnerie persistante du réveil me remmena à la réalité, et je me rapprochai doucement d'elle le peignoir tendu en l'air devant moi pour lui faire savoir que je voulais juste le lui passer. J'avais certes déjà vu son corps presqu'entièrement dénudé, mais le désir sans nom qui brulait en moi en ce moment n'avait rien avoir avec la petite étincelle que j'avais ressenti la première fois.

- Levez-vous, je fermerai les yeux. Faîte moi confiance. Ajoutais-je avant d'entendre au bout d'un certain temps, le bruissement léger de l'eau.

Les poings enserrant fermement les rebords du tissu de bain, j'aurais à cet instant donné toute ma fortune rien que pour pouvoir ouvrir les yeux afin de seulement voir les belles courbes de son corps que j'imaginais plus que parfaites dans de telles circonstances.
Déduisant de par ses mouvements qu'elle avait fini de l'enfiler, j'ouvris les yeux pour constater qu'elle gardait les siens baissés. En la prenant dans mes bras pour quitter la baignoire, l'énorme quantité d'eau retenue dans sa tignasse se déversa sur mes chaussures, elle les pressa d'une mais, puis les relâcha avant de passer ses frêles doigts autour de mon cou en gardant les yeux toujours baissés. Elle était chaude et je sentais les effluves de jasmin qui émanaient de ses cheveux. Elle était magnifique. Et heureusement qu'elle ne touchait pas directement ma peau.

Ses longs cheveux rouges traînaient littéralement sur le sol, et je me concentrais sur leur longueur afin de maintenir mon esprit sur le bon chemin. Le simple fait de savoir que sous ce bout de tissu, elle était complètement nue, me mettais dans un état d'excitation presque douloureux.

De retour dans la chambre, je l'assis délicatement sur le lit, et me tenant en face d'elle, j'essorai ses cheveux avec une autre serviette que je parti récupérer. Ils étaient si doux et chauds entre mes doigts. Je me relevai ensuite pour la contempler une fois de plus, elle gardait le rideau de ses yeux toujours baissé, mais elle ne pouvait dissimuler les belles nuances de rose qui peignait ses pommettes, et je trouvais cette candeur rafraichissante. Mes yeux m'amenèrent à l'ouverture en haut du peignoir, ouverture qui me laissait entrevoir quand elle respirait, les mouvements du renflement de sa poitrine ferme, dont le galbe était tout aussi parfait que l'était reste de son corps. Je n'avais qu'à avancer ma main pour pouvoir la déballer comme un bonbon. L'air était devenu anormalement rare et chaud autour de moi.

Une lourde tension que Christopher reconnaissait s'installait peu à peu à chacune de ses inspirations. Il n'avait qu'à tendre ses phalanges pour voir en vrai ce que son âme ne cessait d'imaginer, il pourrait enfin voir cette poitrine pleine sous un nouveau jour, et passer le bout de ses doigts sur cette peau satinée qui devait être encore plus douce une fois humide. Il pourrait caresser cette bouche rose pulpeuse, qui de par son mutisme ne cessait de l'aguicher. Il n'avait qu'à céder, prendre ces lèvres, de l'embrasser pour enfin en avoir la douce et agréable saveur sucrée. Il savait qu'il pourrait très facilement convaincre le corps d'Alexandra de le laisser faire, mais ce n'était pas de cette manière qu'il la voulait. Son entrejambe devenait plus que douloureux devant la vue de tant de plaisir qui lui était cependant refusé.

Je dois quitter cette pièce...

- J'arrive dis-je d'une voix totalement éteinte.

Mon Dieu, qu'est-ce qui vient de se passer à l'instant ? Se demanda Alexandra le souffle court et encore toute retournée.

Jamais je n'avais ressenti une sensation pareille, mon corps était entièrement hors de mon contrôle et agissait en suivant un instinct que je ne savais pas posséder. Cette chaleur qui montait en moi quand j'ai vus les yeux d'Angel s'assombrir... Et je ne parlais même pas de la température ambiante qui avait elle aussi montée d'un cran. Mon souffle devenait de plus en plus court à chaque fois que son regard de braise se perdait avidement sur mon corps. Ma poitrine était elle aussi devenu très sensible et me semblait bien plus lourde que d'habitude. J'éprouvais des frissons à chaque fois que mes seins se frottaient contre le tissu moelleux de mon peignoir. J'aurais bien aimé qu'autre chose me procure la sensation que ce tissu me donnait involontairement. Tout mon corps était parcouru de léger spams lorsque j'avais remarqué cette lueur dangereuse qui dansait dans ses yeux.
Et son regard sur moi en cette seconde, était semblable à celui qu'avait Félix cette nuit-là, quand il voulait de moi. Mais étrangement je n'avais pas eu peur, au contraire, une autre facette de moi se regorgeait de fierté de pouvoir mettre dans un état pareil un homme tel que lui. Quand j'avais laissé mes yeux errer contre ma volonté sur son torse jusqu'à ses belles lèvres fines, j'avais senti un liquide qui m'humidifiait en profondeur, mon intimité devenait moite et sans comprendre pourquoi, j'ai serré mes cuisses en espérant faire taire cette sensation, mais le contraire s'était produit. Une envie que je n'ai jamais connue prenait place et encore pour la deuxième fois aujourd'hui j'en voulais plus, beaucoup plus.

L'esprit embrumé de la jeune femme était en stand bye, et son corps lui ordonnait de faire quelque chose pour obtenir la satisfaction de ce nouveau besoin. Sa peau lui semblait brûlante, et quémandait maintenant d'être touchée, d'être apaisée, par lui.
Par Angel. Comme elle préférait l'appeler.

Alexandra avait l'impression que durant cette journée, une autre personne prenait petit à petit la place de celle qui avait toujours été là depuis neuf ans, une personne qui plus en plus était très sensible à la présence de Christopher. Mais ce qui l'inquiétait le plus, c'est que cette nouvelle personnalité avait de nombreux besoins, et des exigences qui lui étaient jusqu'ici inconnues. Et qu'en plus de cela, elle jugeait que seul Christopher pouvait les assouvir, vu que c'est uniquement en sa présence que cette nouvelle version d'elle se révélait.

Elle était perdue, et son cerveau s'embrouillait à trop réfléchir sur ces choses qu'elle ne connaissait pas.

Mon corps a sans doute eu excessivement chaud à cause de mon bain presque bouillant de tout à l'heure et cela me fait ressentir des choses, c'est juste un autre type d'hallucinations. Pensait Alexandra en se passant une main tremblante sur le visage.

Assise le dos droit, Alexandra ne savait quel nom mettre sur ce qui venait de se passer, mais une chose était sûr, si jamais Christopher avait poser ses lèvres sur les siennes, la femme qui venait de naître en elle y aurait sans doute répondu avec plaisir.














Parle MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant