CHAPITRE LVI

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Barbant, barbant et encore barbant. Je m'ennuie à mourir.

Quand je pense que c'est pour ça que j'ai quitté la chaleur de la douce présence d'Alexandra aux premières lueurs du jour. Je regardais mes collaborateurs parler mais je ne les écoutais que d'une seule oreille. Mon attention était restée bien au chaud chez moi. Si j'étais parti en lune de miel comme prévu, je serai en train de folâtrer avec ma femme quelque part dans la nature au lieu d'être ici, et on ne serait pas non plus aller en boîte. Je dirais même que c’était pour cette dernière raison que je m’en voulais de ne pas être parti. Depuis deux jours que l'incident à la boîte de nuit avait eu lieu, et j'avais remarqué que son comportement était différent. Elle me disait que tout allait bien, mais je trouvais qu'elle s’était renfermée. Même avec moi, il y'a une certaine distance et ça me tue !

- Monsieur Walstein, Monsieur, m'interpella doucement mon assistante.

Je clignai des yeux pour revenir à moi. Personne n'avait remarqué que j'étais absent, et je ne savais plus à quel niveau ils étaient. Mais ce n’est pas grave je me rattraperai avec le compte rendu. C'est Bill l'intervenant, donc si je pose la toute petite question, il serait capable de recommencer tout depuis le début et ça ne sera pas demain la veille que je pourrai quitter ce bureau.

Je fronçai les sourcils afin de demander à Irina ce qu'elle me voulait.

- C'est Monsieur Folley pour vous. Elle me remit mon téléphone portable avant de s'éclipser.

Même si Christopher n’était pas concentré sur cette réunion, il n'aimait pas pour autant être dérangé une fois à cette table. Il mit donc l'appareil à l’oreille près à le descendre si jamais c’était un coup de fil sans importance.

- Elle est où ? cria Christopher en faisant sursauter toutes les personnes présentes dans la salle.

Il avait complétement oublié qu'il était en pleine réunion. Toutes les paires d'yeux de la pièce, se retournèrent vers le bout de la table, c'est à dire vers lui. Ils l'observaient tous comme s’il était devenu fou, mais il s'en fichait.

- Envoyez-moi l'adresse immédiatement, fit-il en se levant. - La réunion est ajournée. On reprendra à un autre moment, ajouta Christopher en interrompant Bill dans ses soporifiques explications.

- Mais Monsieur, on n'en était à la partie la plus importante, se défendit ce dernier, pendant que tout le monde autour de la table se réjouissait secrètement qu’on ait enfin mit fin à leur supplice.

- Faxé moi alors cette partie, je l'étudierai à tête reposée et nous programmerons une visioconférence plus tard dans la journée ou en semaine pour terminer, déclarais-je en me dirigeant à vive allure vers la porte.

De l'ascenseur, j'appelais Irina pour lui demander de faire avancer mon véhicule à l'entrée.

Mais comment elle avait pu ? Je savais bien que son comportement étrange de ces deux derniers jours cachait quelque chose. Mais de là à faire ça...

Cet endroit la terrifiait. Ça sentait la transpiration, mélangée à plusieurs autres odeurs masculines. Et en parlant d'eux, ils n'arrêtaient pas de regarder la comme des lions qui se retenaient de bouffer toute crue la proie sans défense qu'elle reflétait. Elle tressautait légèrement à chaque bruit de coup, de raclement du sol qu'elle entendait ou à chaque brise d'air qui la percutait. 

Mais qu'est-ce que je foutais ici ?

D'un pas plus qu'hésitant, Alexandra marchait les jambes flageolantes à travers le local en évitant de toucher ces hommes, ou de même croiser leurs regards curieux et amusés.

Parle MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant