CHAPITRE XXVIII

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J'empruntais régulièrement le chemin qui menait à la porte d'entrée de la maison, mais aujourd'hui me semblait être un jour particulier. La main toujours calée dans celle d'Angel, je me dirigeais à reculons vers cette porte qui ne m'avait pourtant jamais effrayée. Même les rayons du soleil me paraissaient différents, ils semblaient plus intenses que d'habitude.
Toute cette journée allait être différente.
Devant le porche d'entrée, était garé une énorme voiture noire, rutilante. Elle ressemblait aux 4 X 4 de mon époque, mais en plus grande, plus grosse et plus jolie. Tout comme la couleur d'ensemble, toutes les vitres étaient également noircies. Une fois la portière côté passager ouverte, je constatai que l'intérieur de l'automobile respirait le confort et le luxe. Mais c’était cependant avec une certaine appréhension que je le regardais, car si jamais je grimpais là-dedans, il n'y aura plus aucun retour en arrière. Et la dernière fois que j’étais montée dans une voiture, j'avais été enfermée neuf ans dans un sous-sol à l'arrivée. Mes souvenirs de ce jour-là commençaient à m'engloutir, mais la voix d'Angel me revenait en tête. Et il avait raison, je ne voulais pas que même mort, Félix continue de diriger ma vie. Je voulais être libre, ne plus ressentir toute cette peur et être digne de la femme courageuse qu'Angel voyait en moi.
- Alexandra ?
Je relevai mes yeux vers les siens.
- Tu me fais confiance ?
Je n'avais pas besoin de parler ou de bouger, car mes yeux lui criaient déjà la réponse.
Je pris une profonde inspiration, et je m'installai maladroitement à l'intérieur du véhicule. Angel me lâcha alors la main et se pencha pour boucler la ceinture de sécurité. J’étais aux premières loges pour ressentir son odeur, et la pression de son corps sur le mien. Je me focalisai donc sur les effets de sa chaleur, pour oublier le fait que j'allais sortir pour la première fois depuis en gros dix ans. Dès qu'il eut finit, il se redressa vers moi, me gratifia d'une caresse avant de faire le tour pour s'installer à son tour.
- C'est parti. Fit-il à voix basse en enclenchant le moteur.
À qui le dis-tu ?
Il contourna l'imposante fontaine qui faisait figure de rond-point, et prit la direction de la grande allée que je n'avais jusqu'ici, jamais empruntée. L'intérieur de la voiture était complètement recouvert de cuir noir, l'odeur de cette matière, mélangée à celle d'Angel, régnait abondamment dans l'habitacle, mais je préférais continuer à me concentrer sur celle de mon voisin, afin de penser à autre chose. Je ne devais pas penser à ma dernière expérience en voiture, surtout pas.
Le silence était comme à son habitude, le maître mot entre nous, seul le ronronnement sourd, presque muet de l'automobile se faisait entendre. Cette voiture était sans aucun doute neuve. Elle avait l'air d'être tout droit sorti de l'usine.
Je remarquai avec surprise que le terrain sur lequel était bâtit la maison d'Angel, était vraiment plus grand que je ne le croyais. Depuis que j'habitais ici, je n'avais encore pas vu un seul mur, pourtant je me promenais beaucoup. Et même maintenant que je suis en train de me diriger vers le portail d'entrée, je n'en voyais toujours pas.
Cet endroit, de par son luxe et de par sa taille, n'avait rien avoir avec chez Félix. Je ne savais même pas ce qu'il fait dans la vie pour avoir de quoi vivre dans un tel luxe, mais je ne pense pas qu'il gagne son argent au travers de méfaits, ni qu'il soit quelqu'un de mauvais. Dans tous les cas, même s’il l'était, ça ne me ferait ni chaud ni froid.
On avait dépassé les jardins, et maintenant on était entouré à gauche tout comme à droite, que des grands arbres. Mon cœur commença à battre plus vite, quand de là où j'étais, je pouvais voir la porte qui signalait la fin de l'allée, ou son début, bref, je serais bientôt dehors, et je ne savais pas ce que je ressentais face à ça. Angel stationna devant un appareil sur lequel il tapa un code, et le portail s'ouvrit, en séparant en son milieu la grosse lettre W qui le marquait. Dès qu'on fut de l'autre côté, il se referma comme par magie, et il tourna alors sur sa droite pour monter sur la voie bitumée.
Cette fois, on était vraiment parti.
Je regardais dès à présent le paysage de verre qui s'offrait à moi. Tout avait changé, les immeubles étaient plus grands et plus imposants, j'avais l'impression que les voitures étaient toutes construit pour attiser l'envie et montrer sa supériorité sur les autres. Le style vestimentaire avait évolué, il était plus soft à mon avis. Il n'était plus question de vêtement extravagants, trop large, ou trop long, ni de chaussures bizarres. Pas de maquillages excentriques et trop voyant de loin. C'est donc avec tristesse que j’observai que le monde m'avait laissé derrière, il ne m'avait pas attendu. Il était plus beau que dans mes souvenances, et au vu de ce que je voyais, je dirais même qu’il était plus ouvert, peut-être plus facile à comprendre, mais n'empêche qu'il me manquait dix années de mode d'emploi. Je ne reconnaissais plus rien, ne savais plus rien non plus, je ne savais même pas sur quelle partie du continent je me trouvais en ce moment. Et tout comme la nouvelle robe que portait le monde, je suppose que la manière de vivre avait dû également évoluée. Qu'est-ce qui me dit que je pourrais me rattraper, il devait sans doute être trop tard pour ça.
Je gigotais anxieuse sur mon siège en malmenant mes doigts pour déstresser. Tout à coup je ne me sentais plus prête.
Et si le monde ne voulait plus de moi ?
Je posai mes yeux sur Angel en quête d'une réponse, mais toute son attention était dirigée sur la route, il ne faisait pas attention à moi. Je continuais de le fixer, je lui volais un peu de la force et de l'assurance qui semblaient tout le temps émaner de lui. Je me perdais littéralement en le regardant, il m'apaisait sans le savoir.
- Tout ira bien Alexandra, Fit-il soudainement sans pour autant quitter la route des yeux.
Je sursautai surprise de l'entendre alors que je pensais qu'il ne me voyait plus. Angel se retourna vers moi, prit ma main dans la sienne, avant de se reconcentrer sur la route.
Tu vois que finalement il faisait attention à toi, murmura une petite voix en moi.
Je fermai les yeux, car ainsi je pouvais me cacher, et éviter de voir ce nouveau monde que je ne reconnaissais pas.
- Alexandra, réveil toi. On est arrivé.
Encore embuée par la fatigue, j'étouffai un bâillement, en descendant de la voiture, avant de regarder devant moi pour voir où on était, mais c'est sans réelle surprise que je ne reconnue pas les lieux.
- Je suis désolé pour la distance, mais je voulais vraiment t'amener ici.
À peine qu’il eût fini sa phrase, que j'aperçus un véhicule ressemblant étrangement au notre s'arrêter juste à notre niveau. Un groupe de quatre hommes en bonne condition physique habillés de Jeans et de t-shirt, en sortir, et se dirigèrent vers nous. Instinctivement, je serré plus fort la main d'Angel que je tenais toujours tout en me rapprochant de lui. Et si c'était les hommes de Félix ?
Angel se retourna afin de voir l'objet de ma crainte avant de reposer ses yeux gris sur moi.
- Regarde-moi Alexandra, fit-il me secouant légèrement pour attirer mon attention. Ne t'en fais pas. Ces hommes sont avec moi, ce n'est une partie de mon service de sécurité, et ils sont là pour te protéger toi. On sera entouré de beaucoup de monde et je ne veux courir aucun risque quanta ta protection. Ils se feront discret, et tu ne sauras même pas qu'ils sont là.
Angel m'attira à lui en referma ma portière, et je pu alors avoir une vue d'ensemble sur l'endroit où je me tenais. La grande pancarte m'annonçait que j'étais au parc d'attraction.
Toutes mes pensées sombres venaient de prendre la tangente à la vue de ce qui m'attendait. Je n'étais jamais venu dans un parc d'attraction. Pour une raison qui m’échappait, mes parents n’avaient jamais voulu m'y amener. Incrédule, je relevai les yeux vers Angel pour m'assurer que ce n’était pas une blague. Si c'était ça, ma surprise, j'étais déjà comblée avant même d'être entrée.
- J'espère que ta surprise te plaira Alexandra, murmura Angel avec un sourire en coin.
D'abord c'était les chevaux, et maintenant ça. Oh Angel. Prise d'une forte bouffée de joie, c'est les yeux brillants, et le sourire aux lèvres, que je sautai sur lui en l'enlaçant autour du cou. Je l'entendis rire de bon cœur, avant de me serrer tendrement contre lui.
- Je suppose donc que c'est un oui, fit-il toujours rieur. Mais une dernière chose, tu ne me lâche pas la main, et tu ne me quitte pas d'un millimètre. C'est compris ?
Sans me départir de mon sourire, j'acquiesçai vivement de la tête. Je pourrais lui promettre et faire tout ce qu'il voudra. Tout ce que je veux c'est entrer dans cet endroit au plus vite. Comprenant mon impatience, il me sourit à son tour en m'entraînant dans l'un des plus grands temples du divertissement.
L'intérieur était au-delà de tout ce que j'imaginais. Tout y était plus grand. J’étais entourée d'une multitude de manèges qui rivalisaient tous d'ingéniosité entre eux. Mais étonnamment il n'y avait pas beaucoup de monde et ce n'était pas pour me déplaire. Je crois que c'est d'ailleurs pour ça qu'Angel avait choisi de venir ici, à cette heure-ci et en plus un lundi. Il voulait me confronter à mes peurs, sans pour autant en faire de trop. Il se préoccupait de tous les détails.
- Alors mon ange, lequel veux-tu essayer ?
Tous ! On ne repartira pas d'ici tant que je ne les aurais pas tous essayés. 
Le tenant par le bras, je l'entraînai surexcitée comme une puce, vers la première montagne russe que je trouvai.
- Tu es certaine de vouloir commencer par-là ?
Pour lui répondre, je le tirai encore plus vite vers l'objet de ma tentation.
Nous nous installâmes dans un des véhicules prévus à cet effet. Angel se chargea de boucler minutieusement ma ceinture avant la sienne, puis un monsieur vînt vérifier si c'était bien fait. On attendit encore un peu, le temps que le peu de passagers présent s'installent à leur tour. J’étais à la fois pressée, et stressée de l'expérience que j'allais bientôt vivre. C'est certain qu'avec autant de boucle aérienne, ça allait être épique. Le dernières vérifications d'usage terminées, l'engin dans lequel on était se mit en route. Plus il avançait, et plus mes dernières réticences disparaissaient. Je me sentais de plus en plus libre, presque comme le jour où j'avais fait du cheval avec Angel. Chaque rotation aérienne m'arrachait des cris de joie, de peur, de liberté, je riais aux éclats pour des raisons inconnues. La vitesse était phénoménale, et le vent qui soufflait sur mon visage était également puissant, mais j'avais l'impression que toutes ces choses, me rendais vivante.
Oui, je me sentais vivante.
Et c'est là que je compris que je me sentais ainsi, mais en mieux, à chaque fois qu’Angel me prenait dans ses bras, qu'il me caressait, ou qu'il m'embrassait. Je roulais à vive allure la tête en bas, mais tout me semblait bien plus clair. Nous recommençâmes le manège trois fois de suite, avant qu'Angel décide que j'en avais suffisamment fait pour le moment. Il m'entraîna vers le carrousel, un manège qu'il jugeait plus stable pour moi. On n'en fit plusieurs tours. Même là je m'amusais néanmoins comme une folle. De là, il m'amena dans un stand de hot-dog, où il m'en fit manger deux, avant de m'obliger à ingurgiter une grande quantité d'eau. À croire que j'étais affamée et déshydratée.
Main dans la main comme un couple, ils se dirigèrent vers les différents stands de jeux, où bien évidemment, Alexandra perdait à tous les coups sous le regard railleur de Christopher. Ce dernier évitait cependant les stands où il fallait tenir toutes armes ressemblant à une arme à feu. Ils avaient fait un nombre important de manèges, Christopher allait où Alexandra le tirait, et ne rouspétait que lorsqu'il trouvait que c'était trop intense, voire dangereux pour elle. Elle s'était gavée de Barba papa, et de toutes sortes de friandises, elle riait comme une personne au passé un peu plus normal.
Cette journée était à ses yeux parfaite, elle ne me sentait plus intimidée par cet homme aux traits ténébreux. Elle n'avait pas peur, ni honte de le toucher, ou de se mettre tout contre lui. Elle découvrait grâce à lui une autre version d’elle. Une personne qui n'était pas constamment apeurée. Une jeune femme ouverte, joyeuse, et même heureuse.
Heureuse, je ne pensais pas que l'on pouvait utiliser un jour cet adjectif pour me décrire.
On était là depuis plusieurs heures et il va donc falloir penser à partir. Mais je ne pouvais pas me résoudre à le lui dire. Si ça ne tenait qu'à Alexandra, on ne partirait d'ici, que lorsqu'on nous aurait mis dehors. Ses yeux brillaient de mille feux, elle avait le visage tout rose et le souffle court à force d'avoir courue dans tous les sens et d'avoir trop rit. C'est la deuxième fois que je la voyais aussi détendue. J'aimerais tellement qu'elle soit tout le temps ainsi avec moi.
Elle était si décontractée, mais il était maintenant temps de partir. Avec les merveilleux passe-droits que procurait l’argent, j’avais en parti loué les lieux de tel sorte qu’on laisse entrer les personnes par petit groupes chaque trente minutes, afin qu’elle ne soit pas brutalement plongée dans la foule, mais dorénavant l'endroit commençait à grouiller de monde. Elle allait bientôt se sentir oppressée, et même tous ces manèges n’arriveraient plus à la distraire de sa peur, et j’avais besoins de sa bonne humeur car cette journée n'était pas finie. J’avais encore beaucoup de choses à lui montrer. Je lui fis face pour lui signaler qu’on allait très bientôt partir, quand je la vis jouer avec le bonbon qu'elle avait à la main. Distraitement, elle s'appliquait à le lécher dans tous les sens et sous toutes les coutures, provoquant un afflux massif de sang vers le bas de mon corps, quand je me suis pris à imaginer que ce bonbon avait été remplacé par autre chose. Se sentant regardée, elle se retourna vers moi et me fixa de son regard candidement innocent. Elle ne savait pas à quoi je pensais, mais je vis aux rougissement de ses joues, qu'elle avait aussi senti la tension qui émanait de moi. Le bruit autour de nous, avait soudainement été mis en sourdine, il n'y avait qu'elle et moi. Elle retira lentement la sucette qu'elle avait dans la bouche sans me quitter des yeux, en attendant que je l'embrasse, mais je ne le fis pas par peur de ne plus pouvoir m’arrêter de sitôt.
- Tu as suffisamment grignoter comme ça, on va te trouver un endroit où tu pourras manger copieusement, déclarais-je en lui retirant adroitement la sucette de la main pour la fourrer dans ma bouche, sous son regard ébahi.
Je lui tendis une fois de plus la main, et c'est avec un sourire plein de malice, qu'elle s'en saisie, pour me suivre.
Plusieurs minutes plus tard, Christopher arrêta le véhicule devant un restaurant qui, même de l'extérieur, criait qu'il n'était ouvert qu'aux personnes aisées. La vitrine laissait entrevoir la décoration chic, et épurée. Réticente à mettre pied dans pareil endroit, Alexandra recula prestement dans son siège en cherchant Christopher du regard lorsqu’un jeune homme revêtant un veston bleu, vînt lui ouvrir la portière.
- Lâchez ça, et écartez-vous d'elle, tout de suite, gronda Christopher de sa voix froide.
Le concerné blêmit devant cette carrure et ces traits dures qui ne se prêtaient pas à la discussion, avant de reculer maladroitement pour céder la place à cette incarnation de la masculinité dans toute sa force. Soulagée, Alexandra prit la main que lui tendit ce visage familier, et descendit du véhicule.
Plus elle avançait, et moins elle avait envie d’entrer. Les personnes qui sortaient du restaurant étaient toutes habillées de façon très stricte et classe, en somme, tout le contraire d’elle pensa la jeune femme en regardant son t-shirt qui portait encore la toute petite tache de ketchup que lui avait fait le hot dog quelques heures plutôt. Elle regarda ensuite Christopher, qui avec sa plastique, serait à sa place partout où il irait en réprimant son envie de retourner se cacher dans la voiture.
Dans cet intérieur, très lumineux, riche et sophistiquée, je me déplaçais craintivement, comme si un seul de mes faux pas pourrait briser quelque chose. Tous les regards étaient redirigés vers nous, ou plus précisément, vers Angel. Toutes les femmes le regardaient avec appétit sans même s’en cacher. C'était pareil au parc d'attraction. Elles bavaient toutes devant son visage parfait, ses cheveux parfaits, son corps parfait, sa démarche parfaite.
Comme si toi tu ne faisais pas aussi partie des femmes qui le font. 
En attendant, moi je bouillonne de colère.
- Quelque chose ne va pas Alexandra, me demandant soudainement Angel en s'immobilisant.
C'est à ce moment que je me rendis compte que j'avais exercé une pression plus forte sur sa main. Je rougis de gêne en baissant les yeux. Je ne voulais pas qu'il y voit la réponse à sa question.
Le cadre feutré, et intimiste, était certes intéressant, mais Alexandra préférait mieux être sur son balcon avec lui. Elle avait l’impression d’être la seule dont la présence dénotait avec celle des autres. Les yeux ne déviants ni à gauche, ni à droite, elle fit de son mieux pour faire taire ses envies de fuite.
- Alexandra ? tu veux bien m’attendre ici quelques instants ? Je ne serai pas long. Ajouta-t-il en voyant la tête.
Il ne va quand même pas passé tout le temps à te mettre sur son dos Alexandra.
Cette remarque personnelle me fit baisser les armes. Il me sourit en m'embrassa l'intérieur du poignet avant de se lever de table. Mes yeux ne quittaient pas son dos d’une seconde. Je ne voyais plus que lui, c'est comme si tout le monde s'était évaporé. Il était magnifique.
Je le regardais se mouvoir avec grâce dans le restaurant, jusqu'à disparaître de mon champ de vision. Et c'est le regard toujours porté à l'endroit où il avait disparu, que j'entendis cette désagréable voix qui venait sans conteste interférer avec ma bonne humeur.
- Comme on se retrouve…
Pourquoi il a fallu que ça tombe sur moi ? De tous les restaurants de cette foutue planète, il a fallu que l'on se retrouve au même endroit, et de surcroît à la même heure.
Pourquoi moi?


Parle MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant