CHAPITRE XVIII

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Sa respiration était maintenant régulière, j'en déduisis alors qu'elle devait sûrement s'être endormie.
Comment avais-je pu être aussi inconscient au point de lui infliger un pareil moment ?

Elle avait sans doute dû assisté à l'assassinat de sa famille, puis elle avait été kidnappée et pour finir elle avait vécu en captivité pendant neuf ans sous la coupe de l'assassin de ses parents.

Elle n'a vraiment pas été épargnée par la vie. Je comprends maintenant pourquoi il y a quelques semaines elle avait essayé de mettre fin à sa vie. C'était une jeune femme qui n'avait rien vu du monde, et de la vie sauf ses mauvais côtés. Malgré mes indiscrétions, une chose me turlupinait toujours, ces hommes ont-ils fait plus qu'essayer de la violer ?

- Alexandra, réveil toi. Il est temps de manger.

Au son de sa voix, j'entre-ouvris doucement mes yeux afin de faire face à la lumière du soleil, quand je vis qu'on était à présent dans ma chambre.

Il m'avait portée sur toute cette distance sans que je ne m'en aperçoive ?
- J'ai fait monter notre repas sur balcon de ta chambre, nous allons donc manger ici, si ça ne te dérange pas. Me dit Angel en allant s'installer à table. Je me glissai hors de mon énorme couchette pour aller m'asseoir sur la chaise proche de la sienne. Je vis les blessures qu'il s'était fait plutôt quand il prit sa fourchette pour entamer le repas.

C'est de ma faute s'il est maintenant marqué comme moi. Si je ne l'avais pas énervé, il ne se serait pas défoulé sur cet arbre.

- Tu n'es pas responsable de mes excès de colère Alexandra, me dit-il à voix basse en répondant à mon trouble interne. Cesse alors de ruminer, et mange avant que ça ne devienne froid. Et si tu n'es pas trop fatiguée après, je t'emmènerai voir les chevaux.

Oh c'est vrai ? Aurait été la phrase que j'aurai voulu prononcer si parler me venait naturellement. Cette journée avait mal commencé, mais on dirait bien que la fin n'en sera que meilleure. Si je n'étais pas si gênée et s’il ne m'intimidait pas autant, je l'aurais pris dans mes bras pour le remercier.

- Alexandra?
Je relevai alors la tête vers Angel pour voir son regard moqueur, et il avait raison de rire de moi, mes joues étaient gonflées de nourriture. Je devais ressembler à un hamster géant.
- Les chevaux ne vont pas s'enfuir pendant que tu manges. Vas-y donc doucement si tu ne veux pas finir par t'étouffer.

Je l’écoutai à moitié, et mangeai aussi vite que possible tout en veillant à ne pas m’étouffer. Quand nous finîmes, Léa apparut comme par magie et débarrassa la table, tandis que moi je retournai sur le lit pour y attendre Angel qui était aller répondre au téléphone. Plus il tardait, et plus mes yeux étaient alourdis par la fatigue dû à la digestion d’un repas trop copieux, mangé à la hâte. Assise sur le lit impatiente de poursuivre le programme palpitant de la journée, je profitai du départ momentané du propriétaire de la maison, pour aligner sous cape deux bâillements d'affilé.

Angel ne doit pas savoir que je suis fatiguée sinon on ira pas voir les chevaux aujourd'hui.

Je venais à peine de rabattre mes yeux pour un micro sommeil, que j’entendis la voix d’Angel.

- Je crois que tu es trop épuisée pour la suite de la journée.

Je secouais vigoureusement la tête pour lui signaler mon refus, mais il m’ignora, et me mit au lit séance tenante.

- Repose-toi, et je te promets qu'à ton réveil on ira les voir.
Une fois la tête sur l’oreiller je ne me fis pas prier deux fois, et je fermai les yeux.

Parle MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant