CHAPITRE XXI

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Pourquoi elle n'arrêtait pas de vociférer celle-là ?

Non seulement je ne comprenais absolument rien de ce qu'elle me racontait, mais aussi elle me rayait les tympans avec sa voix aiguë. C'est quoi son problème à la fin ?

Bon c'est vrai que si j'arrêtais d'établir d'inutiles comparaisons entre son corps, et le mien j'arriverai peut-être à entendre, voir même à comprendre ce qu'elle me criait. Mais Qu'est-ce qu'elle était belle avec ses yeux noisettes et ses lèvres pulpeuses.

Je suis certaine qu'avec leurs belles plastiques, Angel et elle, formaient sans doute un couple qui devait faire tourner toutes les têtes sur leur passage. Et moi...
Il est temps de revenir sur terre Alexandra, se reprit-elle.

- Tu crois vraiment que je vais laisser une petite fille comme toi aux yeux bizarres, me voler ce pour quoi je me suis battue pendant tant de mois ?   
  
Mais de quoi parle-t-elle ? Qu'est-ce que je lui avais bien pris ? Je ne l'avais jamais vu et elle, elle m'accuse d'être une voleuse.

- Ôte cette expression de ton visage et ne joues pas à celle qui ne comprends pas. Je vois clairement dans ton jeu, tu comptes l'attirer à toi avec ce visage angélique et innocent, mais sache que ça ne se passera pas comme ça.

Je suis de plus en plus perdue, elle ne peut pas être plus claire dans ses reproches ?

- C'est toi qui lui a mis ça dans la tête, et c'est à cause de toi qu'il m'a quitté ! Fit-elle en se rapprochant vers moi. C'est de ta faute.

Qui l'a quittée ?

- Christopher m'appartient, il aura beau tourner, je le ramènerai toujours à moi. Cracha-t-elle d'une voix dangereuse en pointant vers moi son doigt parfaitement manucuré. Tu ne sais pas à qui tu te frottes ma belle.

Attendez, ne me dites pas que...
Angel vient de rompre avec elle?
Donc elle n'est plus sa petite amie?
Me réjouir du malheur des autres n’était pas vraiment fair-play, mais j’avais trop souffert dans ma vie pour ne pas prendre avec plaisir n’importe quel type de joie. Et le fait de savoir que tout ce temps il s'était enfermé dans son bureau avec elle, juste pour discuter de ça me soulageais d'un poids sur la poitrine.

- Ça te fais plaisir à ce que je vois, tu n'es qu'une opportuniste. Vociféra-t-elle en avançant encore de quelques pas.

J'avais décidément un regard un peu trop expressif.

- Il est à moi, tu m’entends ?

Elle se rapprochait de moi, et plus elle le faisait, plus je me sentais oppressée. Ça risquait de partir dans tous les sens si elle continuait d'avancer comme ça. Une crise de panique pointait le bout de son nez, et je sentais que c’était là le signe qu'il était temps pour moi de partir, mais sans savoir pourquoi, j'étais toujours là, à la fixer. Sans doute de la curiosité malsaine mal placée.

- Répond moi quand je te parle, et arrête de me regarder de la sorte.

Si j'étais toi je n'y compterais pas trop.

- Tu es sourde ou quoi ? me cria-t-elle dessus pour ne pas changer.

Cette femme était incroyable, même face à une interlocutrice muette, elle partait quand même à la recherche de la petite bête. Elle ne pouvait pas tout simplement retourner chez elle, et me laisser en paix ? Je n'y étais pour rien dans la décision d'Angel de la quitter. Il est suffisamment grand pour prendre ses décisions tout seul.

À cette distance, j'arrivais dorénavant à percevoir son parfum. Et même si elle m’était antipathique, je devais reconnaître qu'elle sentait très bon. Mais ce n’était pas ça le problème, le plus urgent est qu'il me faut me retirer d'ici, sa proximité était de moins en moins supportable. J’étais surchargée, mais étrangement il y’avait autre chose qui arrivait à maintenir ma peur sous pression. J'avais d’ailleurs battu un record en restant aussi longtemps avec cette bruyante inconnue.

Parle MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant