CHAPITRE XLVII

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- Qui aurait un jour dit que toi Christopher, tu te serais laissé mettre la corde au cou ?

- Continue de te moquer John, on verra si tu riras toujours, quand ce sera ton tour.

- Ça, ça ne risque pas de se produire. Je n'ai pas suffisamment de temps pour qu'une femme puisse trouver son bonheur avec le peu que je peux lui accorder.

- N’en soit pas si sûr.

- Si, puisque je te le dis. Mais c’est ton mariage, donc revenons à toi, je suppose que ce mariage improvisé n'a pas plus à tout le monde et en particulier à ton armée d'avocats. Affirma John en provoquant mon hilarité.

- Tes suppositions sont exactes. Schuller à essayer pendant des heures, et par toutes les manières de me convaincre, de faire signer à Alexandra un contrat de mariage des plus protecteur et verrouillé de toutes parts. Je ne crois d’ailleurs pas avoir déjà vu un contrat aussi bien fermé. Et jusqu'à maintenant il garde toujours espoir de voir Alexandra signer.

- Son point de vue est tout à fait compréhensible, car avec quatre ex-femmes, un mariage qui bat de l'aile, et quatre pensions alimentaires à payer, il juge tu fais mal de laisser ainsi toute ta fortune sans protection, justifia son ami en riant. Mais je sais que tu ne souffriras pas de sa malchance, et sache que je suis très content pour toi. Et je suis certain, que lui aussi, doit être heureux de voir que tu essaies de te reconstruire une vraie vie, ajouta John au bout de quelques secondes d'un ton mi-figue mi-raisin.

Le regard de Christopher s'assombrit quand le visage de son frère lui revint en mémoire. Durant toute cette journée il avait essayé d'enfouir la tristesse de ne pas pouvoir partager ce nouveau départ avec celui qui avait été, son meilleur ami et frère jumeau. Mais John le connaissait suffisamment pour savoir de quoi il en retournait. Et sans vraiment s’en rendre compte, il avait même fait dresser une assiette pour lui, à une chaise que personne n’avait occupée.
Quand ils étaient jeunes, Christopher avait parié que c'est son ainé qui se serait marié en premier, mais ce dernier affirmait le contraire. Il trouvait qu'il était trop timide, pas suffisamment ouvert aux autres, et pas à l'aise en société, surtout avec la gente féminine pour gagner ce pari. Ce qui était tout à fait l'exacte opposé de son jumeau vu que Christopher a toujours été le plus casse-cou des deux. La contrepartie, était que celui d'entre eux qui perdrait, devra donner le prénom de l'autre, comme deuxième prénom, à tous ces enfants fille ou garçon. Ce souvenir arracha un petit sourire nostalgique à Christopher. C'était idiot comme pari, mais c'était des délires d'adolescents. Et aujourd'hui, Christopher ne savait pas s’il était gagnant ou perdant, ou bien à la fois gagnant et perdant, parce que gagner par défaut n'était pas vraiment gagner, surtout quand l'autre était mort. De toute façon, ça n'était pas demain la veille qu'il fera des enfants. Il n'en n’avait pas encore parlé à Alexandra, mais il était certain que la jeune femme n'était pas prête à donner la vie pour le moment.

- Je sais, répondit-il d'une manière brève et amère.

Il ne voulait pas s'appesantir sur un sujet aussi sensible, en ce jour spécial.

- Je vais partir. Je ne vais pas priver ta jeune femme de ta présence encore plus longtemps. En plus il y a Carla et le révérend Johnson qui m'attendent pour rentrer.

Dès les premiers abords, en regardant John on pourrait penser qu'il était simple d'esprit, superficiel et trop pourri gâté pour ses trente ans. Mais en dessous de ce faux semblant, c’était un homme droit, intelligent, doué en affaires, sur qui j'ai toujours pu compter, et en qui je pouvais avoir une absolue et une totale confiance. Christophe et moi l'avions rencontré lors d'une virée en boîte. C'était le jour où on avait reçu le chèque des premiers bénéfices de notre jeune société. Et depuis ce temps on ne s'était plus jamais quittés. Il m'avait été d'un grand soutien durant les phases les plus sombres de ma vie, et je ne l'en remercierais jamais assez.
C'était quelqu'un qui n'avait jamais eu besoin de vraiment travailler, vu qu'il était l'unique héritier d'une riche et vieille famille américaine. Bien qu'il soit doué, le travail et lui ne faisait pas bonne affaire, mais depuis quelques années, en plus d'être mon représentant officiel lors des soirées mondaines, il m'avait demandé à se charger également de la gestion de mes chaînes de boîte de nuit. Il trouvait cela amusant de gagner de l'argent en profitant du plaisir de la nuit. Et je n'avais pas à me plaindre, vu qu'il avait fait grimper mon chiffre d'affaire.

Parle MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant