CHAPITRE III

30.4K 2K 131
                                    














Il va me falloir un peigne maintenant si je ne veux pas finir avec des dreadlocks.

Pensa Alexandra en s’étirant sur toute sa longueur pour mettre de l’ordre dans sa très longue tignasse.
Si j’avais de plus longs bras, ça m’aurait aidée. Mais faut dire aussi que je ne suis pas très grande, songea-t-elle.

Elle qui enfant était fière d’avoir de beaux cheveux très denses qui lui atteignaient le bas des fesses, regrettait bien à présent leur aspect volumineux et long.

Alexandra passait la grande majeure de son temps à essayer de les démêler, et leur extrême longueur n’arrangeait rien aux choses. En neuf ans, elle avait fini par devenir une spécialiste en matière de tout type de tresse.
C’était plus facile de les dompter dans une tresse que de les laisser croître à l’air libre. Pour ce faire, elle les coiffait en deux tresses qui lui atteignaient maintenant les genoux, voir même les dépassait complètement quand ils étaient mouillés.

Alexandra était maintenant devenue une très belle jeune femme d’environ 1m67. Ses cheveux n’avaient perdu ni de leur couleur rousse voir rouge feu après un lavage, ni de leurs belles ondulations naturelles.

Elle avait un visage ovale où on lisait de la douleur et de l’innocence. Et malgré ce qu’elle voulait laisser paraitre, elle était de nature douce, joyeuse et timide. Ces années de mauvais traitements et de douleurs, avait détruit tout ce qui était affilié de près ou de loin à la confiance et avait donc fait d’elle une jeune femme entièrement craintive. Mais sa belle nature constamment piétinée forçait toujours pour se frayer une place.
Elle était telle une fleur qui attendait les doux rayons du soleil pour éclore. Ainsi lorsque son masque tombait, on pouvait voir en elle une certaine fragilité qui donnait immédiatement l’envie de prendre soin d’elle et de la protéger. Cependant elle cachait tout cela sous des couches traits sans vie, et dénués de toutes envies, présence, ou d’émotions.

Seuls ses yeux, cachés derrière une importante rangée de longs cils également roux, luisaient de colère quand son geôlier était là, ou quand elle entreprenait une réflexion poussée sur sa misérable situation.      

Le seul avantage de cette colère, c’est qu’elle avait participé à rendre encore plus vives les couleurs si singulières de ses prunelles. Ces lèvres pleines étaient pulpeuses et d’un rose particulièrement troublant et captivant.

Alexandra avait hérité des formes généreuses de Cassandra sa mère. Et elle en était heureuse, car malgré le fait que son alimentation laissait à désirer, et en dépit des mauvais traitements que cet homme lui faisait subir, il n’avait pas réussi à lui voler ce cadeau que sa mère lui avait légué. Son corps était la seule chose qui avait eu le droit d’évoluer comme il le voulait, en toute liberté et cela sans tenir compte des événements chaotiques qui meublaient son existence. Sa poitrine, ronde et ferme, était fournie sans pour autant être excessive, elle avait une magnifique chute de rein de très belles hanches charnues et les fesses pleines et rebondies. Toutes ses belles courbes étaient cachées sous une grande robe à manche longue, grise et difforme qui lui atteignait les mollets. Ce bout de tissu délavé et troué portait à l’avant, les traces de trois boutons aujourd’hui manquants.

En dépit de sa situation, Alexandra avait une peau très douce et spécialement laiteuse qui devenait presque translucide lorsqu’elle était exposée au soleil. Seules les multiples cicatrices sur certaines parties de son corps, notamment le dos, venaient troubler cette enveloppe corporelle semblable à une cascade ininterrompue de lait. Et même là, on y voyait encore se dégager une certaine harmonie plaisante à admirer.

Il émanait d’elle, un très grand magnétisme qui se cachait sous son puissant charme candide. Elle avait en plus de cela, une force uniquement visible chez ceux qui faisait tout pour se relever malgré les vicissitudes de leur vie. 

Parle MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant