CHAPITRE LIX

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- Qu'est-ce que je suis censée lui dire, demanda Alexandra en descendant du véhicule.

- Je ne sais pas trop, mais je présume que tu peux lui dire tout ce que tu veux sans pour autant être obligée de le faire.

- Mais pourquoi je dois y aller, si je ne suis pas obligée de lui parler ?

- Parce que toi et moi on a passé un contrat, le psychologue contre ton entraînement, tu te souviens ?

Il ne perd pas le nord celui-là. Je pensais que j'aurai eu quelques semaines pour me préparer psychologiquement à voir la personne qui veut regarder à l'intérieur de ma tête, mais Angel ne m'avait laissé que quelques jours, six, plus précisément.

- Et Alexandra, s'il te plaît, mets-y du sien, me demanda calmement Angel en poussant la porte menant à la salle d'attente du cabinet du Docteur Malone.

En pénétrant dans ladite salle, je me sentais tout à coup anxieuse, et si jamais elle disait à Angel que j'étais une cause perdue, et qu'il faudrait donc m'interner dans un asile psychiatrique pour mon bien ? Ou si au lieu de m'aider, elle foutait un bazar encore plus grand que celui présent dans ma tête ?

Je resserrai la main d'Angel en le suppliant du regard de me ramener à la maison.

- Ne t'inquiète pas, tout ira bien ma belle. Tu sais bien que je ne ferai jamais rien qui pourra te nuire, ajouta t'il en m'effleurant délicatement la joue.

- Monsieur Walstein, le docteur est prêt à vous recevoir, nous informa celle qui devait sans doute être l'assistante.

- Bonjour Monsieur Walstein, fit le Docteur Malone en se levant de derrière son bureau pour venir nous accueillir. - Madame Walstein, me salua-t-elle en me tendant une main que je saisis après quelques temps d'hésitation.

Elle nous conduisit jusqu'à un canapé beige où elle nous fit asseoir avant de s'installer elle-même en face, laissant entre nous une table basse en verre comme frontière.

- Alexandra, on n'avait convenu le docteur et moi, que je n'allais pas rester jusqu'au bout, me dit Angel. Mais je serai tout juste derrière la porte à t'attendre. Et si ça ne va pas tu peux arrêter quand tu veux.

Malgré mon regard de biche apeurée, il se leva et non sans un regard vers le médecin, il referma la porte derrière lui. Me voilà maintenant seule. J'inspirai discrètement en me calant au coin du canapé. Je me fis tellement petite que j'avais l'impression que la pièce allait m'engloutir en entier.
Plus que quatre-vingt-six minutes et je m'en vais !

- Vous n'avez pas à être aussi crispée Madame Walstein.

C'est facile de le dire quand ce n’est pas vous qui êtes scruté sous toutes les coutures.

- Je peux vous appeler Alexandra ?
Timidement j'acquiesçai de la tête sans me départir de mon silence.

- Félicitations pour votre mariage.

- Merci souffla Alexandra en regardant partout sauf en direction du docteur Malone.

- Vous avez déjà été chez un psychologue ?

- Non.

Les secondes s'égrainaient telles des heures, et rien ne se passait. Aucune de nous ne parlait, mais je sentais son regard sur moi.

Pour m'occuper l'esprit, je fixais une tâche imaginaire en triturant nerveusement le cuir qui recouvrait le bras du canapé.

- Votre mari me disait que vous faîtes de la danse depuis quelques mois.

Parle MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant