- Alexandra, tu es certaine que tu vas bien, me demanda Carla en enfilant son manteau.
- Oui, tout va bien, ne t'inquiète pas pour moi.
- Comment veux-tu que je ne m'inquiète pas ? Tu sais que tu peux avoir confiance en moi, n'est-ce pas, me demanda une fois de plus la belle métisse avec un air inquiet.
- Oui je sais.
Je sais que je peux lui faire confiance, mais je n'y arrive pas pour autant.
Elle me regardait légèrement déçu, comme si elle savait que ce n'était pas tout à fait vrai. Je ne voulais pas perdre la seule relation qui ressemblait la plus à une relation sorale parce que je n'arrivais pas à lui faire entièrement confiance. J'enfilai à mon tour mon manteau avant de me rasseoir sur un des bancs des vestiaires pour fille de la salle de danse. On était dorénavant toutes seules. Carla me regardait de plus en plus inquiète, puis elle prit place à mes côté en posant une main sur mes doigts joints.- Qu'est-ce qui se passe Alex ?
- Tu sais, commença Alexandra d'une voix hésitante. Je n'ai pas eu un passé normal. À 12 ans, j'ai vu mes parents mourir sous mes yeux, et après ça, j'ai vécu avec un homme qui cherchait tous les jours un meilleur moyen pour... pour me faire du mal. Et neuf ans plus tard, j'ai réussi à m'échapper et c'est Angel qui m'a retrouvée à un moment où j’ai cru mourir. Sans lui je serai littéralement morte, je lui dois tout. Il m’a tout apprit, jusqu’à comment aimer de nouveau. C'est un homme merveilleux, trop même si je peux dire, fis-je avec un petit rire. Et aujourd'hui donc, il m'a amenée voir un psychologue parce qu'il estimait, et avec juste raison, que j'en n'avais besoin pour pouvoir guérir au mieux des traumatismes de mon passé. Durant cette première séance, le médecin m'a annoncée que j'aurais sans doute à revivre ce que je voulais à tout prix oublier, et ça, ça m'effraie énormément avoua Alexandra la tête baissée, avant de soulever la tête juste à temps pour qu'elle ne me prenne soudainement dans ses bras. Je l'entendais renifler sur mon épaule en étouffant ses sanglots. Pour une fois que ce n'est pas moi qui pleurais... Je trouvais cette situation incommodante, mais je n'allais pas briser ce moment d’intimité en m'écartant d'elle avec comme excuses : je ne supporte pas les contacts de façon prolongée. Je fis donc fi du côté désagréable de la chose et je la pris moi aussi dans mes bras.
- Merci, souffla t'elle en me regardant droit dans les yeux une fois le câlin fini. Merci de me faire confiance, compléta Carla d'une voix enrouée. Et je suis tellement désolée pour tout ce que tu as subie.
- Tu n'as pas à être désolée, ce n'est pas de ta faute.
- Cela n’exclut pas que j'ai mal de savoir que tu as autant souffert. Pour moi tu es ce qui se rapproche plus de la famille Alex, et je t'aime comme une sœur.
- Moi aussi, tu ne m'en veux pas de ne pas t'avoir dit toute la vérité ?
- Non, loin de là. J'ai toujours su qu’avec toi je devais prendre mon mal en patience et je suis ravie que tu ais décidée d'essayer avec moi. Et sache que je serai toujours présente pour toi Alex. Fit-elle en me prenant les mains. Je comprends mieux la force de cette alchimie qu'il y'a entre Christopher et toi. La manière dont il agit avec toi, ou encore l'air surprotecteur avec lequel il te regarde. Je pourrais bien continuer à t'énoncer tous les verbes et adjectifs allant dans ce sens-là, qu’ils seraient encore impossibles de décrire exactement la manière dont te couve du regard, et spécialement quand un autre homme ose poser ses yeux sur toi. J'aimerai moi aussi avoir un homme qui me regarde comme s’il pourrait tuer le monde entier pour moi, et à même y ajouter ça vie si ça devait suffire pour me protéger. Mais on ne parlera pas de mes rêves aujourd'hui. On va plutôt faire quelque chose qui te remontera le moral.

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Parle Moi
RomanceQue faites-vous quand à douze ans votre vie est réduite en cendre sous vos yeux impuissants? Que faites-vous quand l'avenir qui se dessine petit à petit devant vous, semble être la représentation d'un enfer permanent taillé juste pour vous? Que fa...