Chapitre 20

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Je lève les yeux, regardant au plafond. J'essaie de ravaler les larmes qui veulent à tous prix couler. C'est sûr que je n'aurai pas dit ça de cette manière... Mais, pourquoi tomber amoureuse d'un autre mec, alors qu'elle sort déjà avec un ? C'est définitif, je ne comprends rien à l'amour. De toutes façons, ce n'est pas mon objectif principal. Trouver l'amour de ma vie, ou pas, ne ferait que de m'apporter des problèmes ! C'est vrai, dans tous les livres, et même dans la vraie vie, l'amour, ça se passe toujours mal. Certes, ça finit toujours bien. J'ai déjà assez de problèmes, que je n'ai pas forcément chercher, alors, je ne veux pas en créer d'autres, tout ça pour trouver L'AMOUR ! Comme me répétait sans cesse Margaux : « L'amour, ça te tombe dessus, et tu n'y peux rien ! » Ah bah tiens, je comprends mieux ! Je souris toute seule, dans ma chambre plongée dans l'obscurité. Margaux est tombée amoureuse de Théo. Alors, elle a laissé Maxence. C'est ce qu'il fallait faire, même si pauvre Maxence... Je sais que Margaux l'aimait beaucoup... Mais peut-être pas assez pour sortir avec lui... Si elle n'était pas tombée malade et si elle était encore là, elle m'aurait demandé de l'aider. J'aurai dit :

« Au pire, c'est tes problèmes ma petite, à toi de te débrouiller ! Chacun sa merde !

Franchement, tu es méchante ! Pour toutes les fois où je t'ai couverte pour que tu puisses sortir tranquille ! Tu pourrais au moins me conseiller ! m'aurait-elle répondu, en faisant mine de bouder.

- Oui, mais moi, je ne te mêle pas de mes affaires ! j'aurai rigolé, en me moquant gentiment.

T'es chiante Aude ! Je ne te demande pas la Lune, juste de m'aider sur un gros dilemme ! aurait-elle crié, suivi probablement d'un long soupir exaspéré.

- Je ne serais pas toujours derrière toi ! Tu peux te débrouiller toute seule, non ? je lui aurai répondu, sûrement, sans relever la tête de mon portable, croyant toujours que ce n'était que de l'humour.

Tu me les brises ! À part parler à des gens débiles, tu ne sers à rien d'autre ! Merde, chui ta sœur, tu pourrais au moins voir les priorités !

Mais Margaux..., j'aurai murmuré, en remarquant enfin, ma connerie.

Ta gueule ! J'en ai marre de toi ! J'aurais mieux fait de partir en internat, j'aurais eu la paix !

C'est toi qui viens me voir pour me parler de tes problèmes à la con ! Tu te débrouilles avec tes mecs et laisse moi !»

Elle serait partie, furax. Je me serai jetée sur mon lit, énervée. Elle était hyper susceptible, et là, en voulant faire un peu d'humour, j'aurai touché un point sensible... Mais, comme toujours, elle serait venue me voir dans ma chambre. On aurait fait notre bataille de polochons habituelles, et elle se serait excusée.

« Désolée ma Aude, mais, c'est que tu comprends, je suis tellement perdue, que j'ai besoin de toi, alors, même si ce n'était pas méchant, je me suis énervée. Je n'aurais pas du, mais tu sais que je suis tellement susceptible...

Non, c'est ma faute, je n'aurais pas du faire de l'humour, d'ailleurs, non, je me moquais gentiment, à ce moment là ! Je voulais juste te détendre un peu, mais, bon, je m'y suis mal prise » j'aurai rigolé, en posant ma tête sur son épaule.

Elle m'aurait prise dans ses bras ce qui aurait effacer définitivement la dispute et je l'aurai conseillée sur le choix à prendre. J'avais une grande influence dans sa vie, même si elle avait sa personnalité, bien marquée d'ailleurs, elle aurait écoutée chacune de mes paroles... Comme je faisais avec elle...
J'imagine souvent des scènes qui auraient pu se passer. Disons que ça me rassure un peu, même si on se dispute car chaque prise de tête nous rapprochait davantage. J'avoue que je ne m'en suis pas rendue compte tout de suite. Mais, par exemple, lorsque je voyais Margaux, qui m'attendait à la sortie du collège, je lui sautais dans les bras. Elle venait, enfin, les trois quatre fois où elle s'en pointée, car on s'étaient disputées la veille. Mes amis, qui la connaissaient bien, trouvaient qu'on était hyper proches, voire même fusionnelles. Ça me faisait rire ! Oui bien sûr qu'on était fusionnelles, voire même beaucoup trop ! Mais c'est la vie ! Bon, c'est vrai qu'à force, nos disputes ont vraiment commencé à nous plomber notre relation... Disons que le fait qu'elle soit malade, et que le cancer n'est pas été découvert, a eu beaucoup de conséquences... Elle était très fatiguée, de mauvaise humeur, et son organisme ne fonctionnait pas forcément hyper bien. Quand les médecins l'ont découvert, et bien, ça a été un énorme choque ! Des millions de tests ont suivi pour savoir, si oui, la maladie s'était propagée. Non. Elle ne l'était pas. Alors, à partir de ce moment là, on allait pas tous très bien, mais mieux que si on savait qu'elle avait plus de chances de s'en sortir. Erreur médicale. La chimiothérapie n'était, en fait, pas du tout, mais alors, tout le contraire d'efficace. Le cancer a alors eu champs libre pour s'étendre. Rien ne le retenait. Margaux était fatiguée, à cause de tous les médicaments, des allers-retours entre la maison à l'hôpital, des visites, alors, elle ne pouvait plus lutter. Lors d'un scanner, qui devait se révéler positif, les médecins ont eu la bonne surprise de la maladie de Margaux était bien plus forte que ce qu'ils pensaient. Alors encore, tout aurait pu bien se passer, on aurait pu trouver un bon traitement. On aurait pu la sauver, ou en tous cas, lui offrir le plus de temps possible, mais, il était déjà trop tard...

Et moi, j'ai dû rester...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant