Chapitre 37

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Mouais, bon, à ce que je comprends, il y a une soirée ce soir, enfin, en fin d'après-midi pour fêter la rentrée. Quel prétexte bidon ! Franchement, je ne sais pas qui l'a trouvé, mais il aurait pu trouver mieux. Et malheureusement, j'y suis conviée... Je l'imagine déjà : des mecs en maillot de bain, des filles à peine habillées, de l'alcool bon marché dégueu en veux-tu en voilà, de la cigarette, du cannabis, voire même de la weed. Le genre d'événement que je ne loupais pour rien au monde avant. Je n'étais pas particulièrement fêtarde, mais, c'était cool de se changer les idées, et de rencontrer des beaux mecs et des filles sympa. Je buvais comme tout le monde, mais jamais au grand jamais, même après une bonne dizaine de verres, je touchais à du tabac ou à de la drogue. Mon subconscient m'empêche de faire ce genre de bêtises absurdes. Ma première soirée, c'était à l'âge de quatorze ans. Je me souviens, j'avais fait le mur. Margaux, bien évidemment, m'avait couverte. À cette époque là, je sortais avec un mec nommé Quentin. Il était cool, et pas trop collant, ce qui est rare chez les garçons à cet âge là. Certes, il avait les mains un peu baladeuses, mais, bon, on ne peut pas tout avoir. J'étais déjà l'une des filles les plus populaires, si je n'étais déjà la plus connue du collège, et tout le monde m'aimait bien. Quentin avait une cinquante, donc, il était venu me chercher chez moi. Niveau tenue et maquillage, j'avais mis le paquet, pour tout vous dire. Quand je suis arrivée, j'ai eu la mauvaise surprise de voir que j'étais la plus jeune, et qu'il n'y avait pratiquement que des garçons. J'ai découvert que la plus part des filles, étaient déjà au lit, avec d'autres garçons, décidément, bien présents. Pour être franche, je me faisais chier. Je ne voulais pas boire, car je trouvais ça nul de se saouler, mais comme il n'y avait rien d'autre à faire. Sauf qu'on a commencé à jouer à action, chiche, ou vérité. Ce jeu piège tout le monde. Je crois, si mes souvenirs sont bons que j'ai du avaler une bière cul sec, ainsi que deux ou trois verres de vodka. J'ai bien aimé le goût de liberté que la vodka m'a procuré. Les gars autour de moi, étaient bien contents de me voir baisser la garde. C'est à partir de ce moment là, que j'ai commencé à boire à chaque soirée, à être la meuf avec tout le monde veut traîner, sortir, coucher, boire, parler. Cette popularité, j'ai kiffé. Et puis à force, j'en ai eu marre. Bien sûr, j'étais trop gentille pour renvoyer tout le monde, mais, vraiment, ce n'était pas l'envie qui me manquait.

Je remarque que Théo m'a envoyé trois ou quatre messages :

« Tu viens chez Antonin ? C'est ton meilleur ami non ? »

C'est mon meilleur pot de colle oui.

« Tu es là Aude ? »

Mon corps est là, mais mon esprit vague dans différents souvenirs.

« Allez viens, même si je sais que tu n'en meurs pas d'envie d'y aller, ça fait longtemps que t'es pas sortie, et tu n'as même pas besoin de demander à ta mère. Elle sera tellement contente que tu t'amuses qu'elle ne te parlera ni de la drogue ni du tabac et encore moins de la rentrée ! »

Là dessus on est d'accord.

« En tous cas, sache que je t'attends... »

Ce qui veut dire ? Il m'attend où ? À cette stupide soirée ? C'est vrai que je ne suis pas sortie depuis un petit moment, et que je sais que ça me ferait le plus grand bien, mais la rentrée est le demain, j'ai peur de revoir Théo, ainsi que tous les autres, et je n'ai pas spécialement envie.

« Allez Aude, amuse toi un peu, m'encouragerait Margaux, en me secouant.

- Mais je n'ai pas envie de revoir les autres, je murmurerai en couinant.

Bah alors, imagine ce que ça sera demain ! Bouge toi, amuse toi, comme ça, ça passera mieux demain ! Les gens ne te demanderont pas comment tu vas, puisqu'ils t'auront vu la veille. Et comme ça, tu auras au sujet de conversation avec eux !

N'empêche que je n'ai pas envie...

Tu ne veux pas revoir Théo ? »

Et moi, j'ai dû rester...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant