Chapitre 17

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Je me retourne. Un garçon, de mon âge, peut-être un peu plus vieux, me regarde avec insistance. Il a des cheveux bruns, un peu en bataille. On dirait qu'il sort du lit. Comme tout le monde ici, il est en maillot de bain. Son corps est... assez musclé mais j'ai tout de même l'impression qu'il est un peu faible physiquement. Ses jambes tremblent légèrement.                    Je m'attarde quelques secondes sur ses abdos apparents.

« J'aime bien. » je réponds simplement, en détournant mon regard de ses muscles.

Il sourit, s'approche, et s'assoit à côté de moi. Je me décale par habitude.

« La mer est en colère aujourd'hui, souffle-t-il, en regardant droit devant lui.

- C'est ce que j'étais en train de me dire, dis-je, surprise par ce commentaire.

- Je sais. »

Je tourne mon regard sans sa direction, sans comprendre. Tête baissée, il rigole doucement.

« Au début, je t'ai entendue parler, et puis, j'ai remarqué que tu étais toute seule, alors, je me suis approché. Tu sais que c'est trop mignon de voir une fille perdue dans ses pensées, qui parle à voix haute, sans s'en rendre compte. »

Je n'arrive pas à sourire. En quelques secondes, je me transforme en une tomate tellement mûre qu'elle risque d'exploser. Je me sens débile. Et tout ce que je trouve à répondre, c'est :

« Ah. »

Je suis terriblement gênée. Je ne m'attendais pas à ça. Mais alors pas du tout. Je me lève. Il comprend que je m'en vais et ne me retient pas. Ouf ! Je veux fuir le plus loin possible de ce garçon qui m'a pris en flagrant délit de rêverie. Et qui en plus de ça, n'a rien trouvé de mieux que de flirter avec moi. C'est signe pour moi qu'il faut que je parte.                                                                      Je commence à trottiner. Je n'ai plus envie de courir, j'ai les muscles qui me crient de m'arrêter. Pourtant il faut que je rentre. C'est encore plus en bazar que lorsque je suis partie de la maison.

« Aude ? » m'appelle une voix hésitante derrière moi.

Je fais volte face. La garçon dragueur aux muscles ? Comment connaît-il mon prénom ? Il anticipe ma question.

« Tu ne me reconnais pas ? »

Je cherche en lui quelque chose qui me révèle que je connais ce mec. Rien. Je m'apprête à lui répondre que non, et qu'il doit me confondre avec quelqu'un d'autre, jusqu'à ce que je croise son regard. Ses yeux bleus me font l'effet d'une bombe. Putain !

Bien sûr, il a compris que je venais de le reconnaître. Il se lève et s'approche. Prise d'une panique soudaine, je ne sais plus quoi faire. Il n'est qu'à quelques mètres. Mes jambes, décident, dans un espoir désespéré, de fuir. Alors je me mets à courir. Je peux dire que c'est plus facile de fuir les problèmes que de les affronter. Au fond, je suis un peu comme mes parents, et là pour le coup, ce n'est pas un compliment. Je crois que je n'ai jamais couru aussi vite de toute ma vie. Je l'entends m'appeler au loin. Je ne m'arrête pas. Ne pas s'arrêter. Fuir le plus loin possible. Heureusement pour moi, il ne me rattrape pas, et mes jambes ont l'air de savoir où elles vont. Tant mieux, parce que je suis trop bouleversée pour pouvoir réfléchir. Je n'ai pas reconnu sa voix. Ni son visage. Seuls ses yeux. Ça faisait quatre mois...

Et moi, j'ai dû rester...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant