« Tu vas où ? me demande Sacha quand je passe devant elle.
- Faut que j'aille retrouver mes parents.
- Ça va ? s'inquiète t-elle.
- Mouais, et merci de m'avoir accueillie, je la remercie, sans le penser sincèrement.
- Pas de soucis, tu veux que je te raccompagne ? me propose t-elle, pas décider à me laisser partir dans cet état.
- Je m'en occupe. » intervient Théo.
Sacha nous regarde bizarrement mais ne dit rien. Quand nous sommes loin des autres, il me prend la main. Je frissonne. Pourquoi ?
« Désolé pour Tessa, bredouille t-il, je...
- Pas grave. » je le coupe, en retirant ma main de la sienne, si chaude.
Il soupire.
« Pourquoi il faut que tu te braques sans cesses ? » me demande t-il.
Il s'arrête. Je ne sais pas quoi répondre. C'est Théo, le copain de Margaux.
« Aude ? » insiste t-il, dans l'attente du réponse.
Je m'énerve, sans me retourner. C'est plus simple de ne pas le regarder.
« Tu attends que je te réponde quoi ? Que je suis contente que tu es une petite copine débile ! Et le pire, c'est que tu l'aimes même pas ! À quoi tu joues au juste ?
- Décidément, tu ne comprends rien... soupire t-il.
- Bah vas-y, explique au lieu de me faire sans cesses des reproches ! »
Ma colère n'a pas l'air de l'énerver. Au contraire, il a l'air soulagé de vider son sac. Je dois être insupportable avec mes crises de larmes, et de colère. Dans mon dos, je l'entends inspirer un bon coup.
« Depuis ce qu'on pourrait appeler le drame, j'ai dû m'éloigner de personnes que je considérais comme ma propre famille. Ta mère, toujours là pour me remonter le moral avec ses crêpes délicieuses, sympa, compréhensive, ton père, aussi fan de foot que moi, drôle, plein d'humour... Tes parents, je les adorais ! Ta sœur... Bah, c'est un peu elle qui m'a permis... non pas permis... plus motivé. Oui c'est ça. Le matin, elle débarquait dans ma chambre avec son grand sourire. Elle m'a aidé à continuer de vivre. Pour cela, elle m'a donné sa joie de vivre, sa force, son courage... Elle m'a tout donné Aude.
- Elle disait la même chose de toi... » je suffoque.
Il ne m'écoute pas. Je me retourne. Il me regarde. Mon cœur s'accélère. Il ferme les yeux.
« Théo ça va ? » je demande, inquiète.
Je m'approche de lui. Il ne bouge pas. Je perçois qu'il tremble légèrement.
« Je ne m'attendais pas à te voir sur la jetée. Ça m'a fait bizarre, mais en même temps, j'étais soulagé. J'ai eu peur que toi aussi tu partes. Après t'avoir revu à l'enterrement, j'ai cru que tu n'étais pas assez forte pour supporter tout ça, mais, une partie de moi espérait que tu tiendrais le coup. Je t'ai toujours admirée... J'ai toujours senti mon cœur s'emballer quand je te...
- Stop ! » je crie.
Il sourit tristement, s'attendant sûrement que je réagisse comme ça.
« S'il te plaît, ne dis rien, je le supplie.
- Aude, tu m'as demandé implicitement, ce que j'avais. Je te réponds.
- Théo..., je soupire avec un trémolo dans la voix, tu es le copain de ma sœur... »
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Et moi, j'ai dû rester...
Dla nastolatkówOn n'a pas tous la chance de survivre. Ce n'est pas parce qu'on ne veut pas, loin de là. Margaux est partie, et Aude a dû rester. Mais comment faire pour vivre sans sa sœur chérie ? Aude n'a jamais demandé de rester. Sauf qu'elle n'a pas eu le choi...