Chapitre 12 : Le mystère de la phrase écrite en lettres bleues (Partie 2)

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Lorsqu'ils palpèrent de nouveau la terre sous leurs pieds, ils se décidèrent à rouvrir les yeux, et se rendirent compte qu'ils étaient sortis de la forêt. Tout cela n'avait servi à rien. Mythia se releva, récupérant sa canne arrivée tout près d'elle, qu'elle avait dû lâcher juste avant d'atterrir. Aucune nouvelle blessure n'était à déclarer. Il semblait en être de même pour Stultus.

« Cela ne faisait sans doute pas partie de son précieux plan », pensa-t-elle.

Elle se retourna, et intima à Stultus de la suivre. Celui-ci, encore dérouté par ce qui venait de se produire, obéit sans plus poser de questions. Ils marchèrent calmement à travers la campagne. Mythia n'arrêta pas de se remémorer les paroles d'Althæa, cherchant comment elle pourrait en tirer profit. « Le monstre » ne lui était d'aucun intérêt. Il ne représentait pour le moment aucune menace particulière. Mais « la personne chère à son cœur »... Avant cet instant, il eut été difficile de concevoir qu'Althæa puisse aimer qui que ce soit. Pourtant, elle l'avait affirmé. Trouver de qui il s'agissait était peut-être devenu le seul espoir de la contrôler un jour.

Après un certain temps de marche passé dans le silence, Mythia conduisit Stultus jusqu'au palais, à la grande pièce qui servait de hall de réception et de siège pour le trône du roi, qui était absent. C'est à cet instant uniquement qu'elle lui prêta à nouveau attention.

— Maintenant, montre-moi où tu as trouvé ton énigme, ordonna-t-elle.

Stultus resta un instant sans rien dire, troublé par cette attitude.

— Je ne devrais pas, répondit-il. Je ne te connais pas, et cette pièce est réservée aux rois.

— Nous verrons si tu changeras d'avis lorsque tu te rendras compte que tu n'as toujours rien trouvé, après avoir fouillé méticuleusement chaque recoin de la forêt.

Stultus n'osa même pas lui reparler d'Althæa, qui lui semblait être un sujet des plus intrigants. Mythia semblait l'avoir écartée volontairement, comme si elle ne désirait pas lui donner plus d'importance.

— C'est entendu, accepta-t-il. Mais promets-moi de ne raconter à personne ce que tu verras.

Mythia haussa un sourcil.

— Ce sera à moi d'en juger.

Stultus soupira.

— J'ai d'abord besoin de connaître la raison pour laquelle tu penses avoir plus de chances que moi de trouver une solution.

— Disons que je raisonne d'une manière très différente de la plupart des gens.

Stultus, sans se poser plus de question, se décida à ouvrir la porte de la tour noire. Mythia ne manqua pas de remarquer la similarité de la roche qui la constituait avec celle de la cité.

— Voici la tour des archives, présenta Stultus, apparue le même jour que la ville elle-même, contenant tous les documents écrits depuis sa formation.

Mythia ne l'écoutait déjà plus, observant la constitution du bâtiment. Un détail ne lui échappa pas. Les étagères aussi étaient faites de la même pierre noire que celle de la ville. Stultus lui montra le message en lettres bleutées, mais il ne retint pas non plus son attention. Il avait sûrement passé beaucoup trop de temps dessus sans rien trouver.

— Jusqu'où montent les étagères de cette tour ? demanda-t-elle, en observant l'immense échelle qui avait été laissée là.

— Je ne sais pas, répondit Stultus, qui n'avait jamais vraiment réfléchi à la question. Probablement jusqu'en haut. La tour doit faire cinquante mètres de hauteur. Nous avons dû y aménager plusieurs étages.

ALTHÆA - T.1 - La Mère des CendresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant