La casa de Van Houten

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PDV d'Anger

  Je n'arrive pas à croire que je suis là. Avec elle en plus.

   Le quartier est en retrait, un peu comme une porte dérobée vers un monde magique, caché aux yeux des indignes. C'est dingue.

  Non, ce qui est encore plus dingue, c'est sa maison.

  Sérieusement, vivre dans un pavillon de cette taille, c'est impossible, non ? Je me suis immédiatement senti minable avec mon pauvre appart sur la 51e avenue

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  Sérieusement, vivre dans un pavillon de cette taille, c'est impossible, non ? Je me suis immédiatement senti minable avec mon pauvre appart sur la 51e avenue.
  Bon, en même temps, Chelsea est une garce pleine aux as. Tout le monde le sait.
  Il est tout à fait normal que sa maison soit plus luxueuse et plus grande qu'un hôtel trois étoiles.
  Mais je mentirais si je disais que je m'attendais à un tel spectacle.

  Rien que le jardin est immense, impeccablement entretenu, taillé à la perfection.
  Je suis totalement sous le choc.
-Ça veut dire que vous avez un jardinier ?
-Ouais, c'est Stéphane, il est là-bas, répond Chelsea en indiquant une véritable fontaine en pierres polies.
  J'aperçois vaguement un homme rondouillet, courbé vers le sol, en train de ramasser un sac d'engrais. Mince alors ! Ils ont leur jardinier personnel ?
-Mais...Ça veut dire que vous avez des femmes de chambre et tout ?
  Elle sourit sournoisement.
-On n'est pas des monarques, mon petit. On vit comme tout le monde.
-Mais bien sûr, dis-je en m'arrêtant sur le palier. Je me trimballe des macaques chez moi, peut-être ?
  Chelsea me regarde sans comprendre. Puis elle éclate de rire, de façon tout à fait adorable au passage, en captant à quoi je fais référence.
-Non, j'y crois pas. T'as espionné mon compte instagram ?
  Aïe, merde.
-Non..c'est Rosemary qui me l'a dit, inventé-je vite fait.
  Chelsea fait disparaître son sourire, puis se met à marmonner un truc, comme : "Ça ne m'étonne pas d'elle".

  Puis elle ouvre la porte d'entrée.
Le séjour est plus grand que ne le sera jamais ma maison, et est magnifiquement bien éclairé. Tout est bien rangé et à sa place, comme sur un catalogue Ikea. J'ai l'impression que si je touche un truc, tout va partir en steak, donc je n'ose même pas approcher d'une chaise ou d'un fauteuil.
    Je remarque qu'il n'y a pas beaucoup de photos et de cadres sur les murs.
   Par contre, il y a une cheminée. Une vraie de vraie. Je m'approche des flammes, complètement subjugué par la beauté de cet endroit.
-Tu vis vraiment ici ?
-On s'y fait, à la longue, affirme-t-elle en croisant les bras.
-Je pourrais pas, moi, avoué-je.
-Crois-moi, je t'assure que si. Tu veux manger un truc ?
 
   Elle doit demander ça parce que ça doit faire treize fois que mon ventre gargouille depuis que je suis ici.
-Ouais, je veux bien.
-Bon, alors, viens, je suis sûre que t'aimerais voir la cuisine.

  Je détache mes yeux des flammes pour la suivre vers une autre pièce, étirée en longueur, tout aussi propre que le salon. Non, mais c'est impossible que des gens vivent ici ! On dirait que cet endroit n'a jamais été utilisé !
   J'ai honte en pensant aux cartons de pizzas sur le plan de travail chez nous. Et la vaisselle de la semaine avant Noël. Pour ma défense, c'était au tour de Sylvain.

Pas si mauvaise...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant