PDV d'Anger
Elle a sorti la totale, celle-là. Affiches sur les salles de classe, flyers, rappels tous les cinq minutes de ses copines.
Mel Kudrow a l'intention de faire baver d'envie tout le monde avant sa soi-disant fiesta d'enfer.
Les gens tombant dans le piège me désespèrent. Je sais pourquoi cette démon-sans-cornes fait tout ça : pour faire saliver les exclus.Tous ces gens qu'elle n'a pas invités, parce qu'elle ne les aime pas ou qu'elle ne les trouve pas assez cools, ça me révulse.
Puis je me remets en question. Mes problèmes ont commencé à partir du moment où on a commencé à mélanger les classes sociales. Pas mal le vivre ensemble !D'ailleurs, les cours commencent dans dix minutes et je n'ai pas du tout envie d'entrer dans les couloirs du lycée, pour entendre Mel et ses sous-fifres faire leur promo.
Je ne sais pas ce qu'il en est de Rowan, il ne m'a pas envoyé de textos de la journée.
J'en ai carrément marre que ces histoires empoisonnent notre amitié.
Avant ça, on était tellement inséparables ! Mais je dois gérer ce merdier, c'est devenu mon job à plein temps. Un de ces quatre, il faudra quand même qu'on en parle, parce que je n'ai pas envie de le perdre lui aussi.Adossé au portail, attendant que le temps passe, je pense avoir enfin retrouvé un semblant de normalité quand je l'aperçois.
En fait, pas besoin de faire tout un cinéma de suspens ou je ne sais quoi, parce que j'ai l'impression de ne voir qu'elle ces derniers temps.Chelsea.
J'hésite. Juste un instant. À quoi bon ? Elle déteste tout le monde, moi le premier. J'ai juste perdu mon temps à essayer de la comprendre, elle ne pourra jamais être quelqu'un de bien.
Le ciel envoya un messager pour me contredire.
-Anger ?
Il s'agit de Rosemary, qui vient d'arriver. Elle est plutôt souriante, ce qui me laisse espérer que cette conversation a des chances de bien finir. Mes joues vont garder un grand souvenir de la semaine.
-Oui ?
Son sourire s'élargit.
-Je voulais te remercier.
Ha ! La bonne blague ! J'ai failli tomber dans le piège ! Depuis quand me remercie-t-on déjà ?
-De quoi ? demandé-je juste pour être sûr.
-Pour Chelsea, bien sûr. Je ne sais pas ce que tu as fait, mais elle est revenue s'excuser auprès de moi hier.
Alors là, j'avoue que je ne m'y attendais pas. Enfin, je me doutais qu'elle allait me parler de Chelsea, mais ça ! J'attends quand même pour être sûr qu'elle ne se moque pas de moi, mais il semble...que ce soit la vérité.
-Mais j'ai rien..
Hum. J'allais dire que je n'avais rien fait, ce qui n'était pas tout à fait exact, parce que je suis quand même monté sur le toit la chercher pour lui raconter une histoire sans queue ni tête, sur un sujet ultra personnel que je n'aborde même pas avec ma propre famille.
Vous voulez savoir qui est fou ? Ah oui, c'est moi.
-En tout cas, reprend Rose. Merci beaucoup. Tu ne peux pas savoir à quel point je suis reconnaissante.Je trouve sa reconnaissance un peu exagérée, puis je me rappelle que Chelsea n'adresse plus la parole à sa cousine depuis cette fameuse affaire Miguel, qui malgré mes efforts, reste dans un coin de ma tête.
Rose a dû être vraiment proche de sa cousine avant, pour autant regretter leur séparation.D'ailleurs, je remarque sur son épaule, sous le tissu transparent de sa blouse, dessiné à l'encre noire, un tatouage.
C'est une sorte de cercle bizarre, mais je ne vois pas bien ce qu'il représente.
J'interroge Rose à ce sujet.
-Ah ça ! rit-elle. C'est la broche du geai moqueur.
-Fan de Hunger Games ? je lui lance en souriant.
-Ça, c'était avant. La saga est finie maintenant. Chelsea et moi, on adorait les films. Lors d'un voyage de son père en Ukraine, où on l'accompagnait, elle a réussi à le convaincre de nous laisser nous tatouer ce truc. Avec un petit pot-de-vin, et des relations...Eh bien, on l'a fait. Moi, je l'ai à gauche, et elle à droite juste un peu plus haut, explique Rose. À l'époque, ça nous donnait encore plus l'impression de faire la paire, c'était génial.
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Pas si mauvaise...
RomanceLes apparences sont parfois trompeuses. Cette phrase n'a jamais été aussi vraie pour les élèves de Wirginia Lake. C'est en portant sans arrêt un masque pour cacher sa véritable nature qu'on ne sait plus quoi faire quand il nous est retiré. Ar...