- Encore un autre ?
J'acquiesce et le barman me ressert encore une fois. Whisky-coca, comme toujours. C'est pas la meilleure boisson au monde, mais c'est juste assez fort pour me vider la tête. Et c'est exactement ça dont j'ai besoin : faire le vide.
En reposant mon verre sur le comptoir, je jette un coup d'œil autour de moi. La boîte est bondée. Je repère au fond deux meufs totalement éméchées. Putain, ça fait mal quand je pense que je suis sûrement dans le même état qu'elles.
Au pire je m'en fout, j'aurais tout le temps de me soucier de mon degré d'alcoolémie demain. Après faut pas croire, je me bourre pas la gueule tous les soirs non plus. Heureusement pour tout le monde, ça reste occasionnel.
D'ailleurs, je commence sérieusement à me faire chier ici. Je suis crevée, ma journée de cours m'a tuée. Alors je reste assise et j'essaie de faire de mon mieux pour écouter la conversation que ma pote, Abi, tente d'avoir avec moi. Autant dire que j'excelle dans l'art d'hocher la tête au bon moment. De toute manière, même si je voulais réellement écouter ce qu'elle raconte depuis des heures, je pourrais pas. Les basses résonnent tellement fort que je n'entends pas sa voix.
- Quoiiii ? Je lance a ma meilleure amie en buvant un énième verre.
J'suis pas une amie ingrate, hein. J'arrive à capter quelques trucs. L'essentiel.
- Le mec là-bas, crie t'elle en me montrant un type du menton.
Je hausse les épaules, j'ai pas grand chose à dire. Je pourrais bien faire quelques commentaires, mais au stade où j'en suis je m'en bat les couilles. Et je sais pertinemment qu'Abi aussi. Alors je me retiens de souligner le fait qu'il est blond - je déteste ça - et qu'il danse très mal. Puis, je crois qu'il a une jambe de travers. Du moins, je crois. Parce que ma tête tourne tellement que c'est peut être une fausse impression.
- Tu viens avec moi ?
Je pars pour me lever sauf que mes jambes pèsent une tonne. En plus, je sens que mon estomac me fais signe que non, ça va pas être possible ma vieille. Pathétique, même mon corps se rebelle contre moi, pourtant je lui ai pas fait subir grand chose dans ma vie. Argh, sûrement qu'il m'en veut encore pour la dernière soirée étudiante. J'étais tellement mal que je suis revenue chez moi en rampant. Enfin, presque.
- Laisse. Moi j'vais rester ici et tenter de décuver, je réponds en buvant une autre gorgée.
Abi me fixe, suspicieuse. Elle hausse un sourcil en me désignant mon verre.
- Mais c'est rien ! Je DÉCUVE j'te dis.
Elle me lance un « comme tu veux », pas très convaincue.
D'accord, j'suis pas crédible là maintenant. Mais dès que j'aurais fini ce whisky, j'arrête. Promis. C'est pas parce que j'arrive à deux grammes dans chaque bras que je vais gâcher de l'alcool. Ça coûte une blinde cette merde en plus. Dans un club parisien, c'est 12 balles. Encore heureux qu'ils ne m'aient pas fait payer l'entrée, ces chiens.
De loin, j'observe Abi qu'a l'air de bien se débrouiller avec l'autre éclopé. C'est presque trop facile pour elle, elle parle aux gens puis après elle les ramène chez elle. Perso, c'est pas mon délire. Ça m'arrive d'avoir des plans culs, hein. Mais on va dire que j'attends qu'ils viennent à moi, plutôt que d'aller vers eux et de me retrouver à passer la soirée avec un prolo misogyne. C'est pour cette raison que ça me saoule d'aller en boîte. Parce que dès que tu tentes un truc, t'es direct catégorisée chienne en chaleur. Ou Salope, ça dépend. C'est le genre de truc qui me fout en rogne.
Le whisky me fait somnoler, ou bien c'est le coca. Je sais plus trop. Enfin, j'en ai marre de rester plantée ici. Autant s'amuser, c'est vrai après tout demain je bosse pas : on est vendredi soir. Je compte bien profiter de cette soirée, au moins un minimum.
En me levant, je vacille légèrement. Mon sang a entièrement laissé place à l'alcool. Merde. On va dire que ça pourrais être pire : pour l'instant mon estomac me fout la paix. Et c'est tant mieux.
Doucement, je m'élance sur la piste de danse. Mais en fait les verres m'ont totalement désinhibée. Pas que j'ai besoin d'avoir perdu tout contrôle sur moi-même pour m'amuser, non. On va simplement dire que ça accélère le processus. Maintenant, déchainée comme une folle, je crie à en perdre haleine les paroles de I Follow Rivers. Bordel que ça fait putain de bien. Je suis littéralement en train de m'éclater toute seule, mais il est trop tard pour s'en soucier.
Mais il suffit que le DJ passe I'm Outta Love pour que le peu de dignité qu'il me reste se fasse la malle. Je danse pas mal, je me débrouille même plutôt bien. C'est juste que je danse beaucoup TROP.
-Hey salut, lance une voix masculine.
Je souris en coin, j'étais sûre que j'allais pas longtemps rester seule. En temps normal, ça m'emmerde de me faire draguer. Sauf que la voix qu'a ce mec commence à me faire changer d'avis.
- Tu veux un verre ?, il continue.
Est-ce que c'est raisonnable ? Sûrement non. Je l'avais pas entendu arriver ce con, mais y'a moyen qu'on s'entende.
Pas besoin de tergiverser deux mille ans, je suis pas du genre à refuser de l'alcool quand on m'en propose. Surtout que ça n'arrive pas super souvent. Pour ça, faudrait que je sorte beaucoup plus. Sauf que lorsque j'ouvre la bouche, mon appareil digestif me nargue. L'air de dire « si t'en prends un autre t'es morte, compte sur moi ».
- Tu prends quoi toi ?, je demande.
Il affiche un grand sourire et réponds sans hésitation.
- J'vais prendre un Spritz.
Connais pas. Mais d'un côté je suis rassurée. Si y'a pas le mot « whisky », « vodka » ou encore « tequila » c'est que ça doit pas être si fort que ça. Au pire des cas, si je sens vraiment que ça passe pas je ferais semblant de boire.
Puis, comme on dit : pour savoir qu'un verre était de trop, encore faut-il l'avoir bu. Finalement, je vois pas pourquoi je refuserais.
- J'vais prendre la même chose que toi, je souris.
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Hey, comme on se retrouve ! ❤️
Écrire cette histoire m'avait trop manqué, c'est ouf.
Alors, je suis désolée...mais j'ai toujours pas commencer la réécriture (je sais, c'est pas bien 😂).Mais ! J'ai refait ce premier chapitre, je pouvais plus le supporter. Je sais pas si il y en a qui se rappellent (probablement pas mdrr) mais il était SUPER COURT. Et puis il était nul.
Je dis pas que celui là est mille fois mieux hein, mais au moins on est passé de 200 à 1036 mots.
J'espère que ce chapitre vous a plu, n'hésitez pas à me laisser un retour. C'est cool pour moi d'avoir vos avis. 😉
Sur ce, bonne journée et bisous ❤️
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Bécane - Lomepal
FanfictionL'histoire de Clémentine Artaud, étudiante de 23 ans, et d'un jeune rappeur, Antoine dit "Lomepal". Et si le skate pouvait briser une vie, mais aussi en reconstruire une ? "Tout allait mieux quand on roulait sur ma Peugeot 103" Un chapitre posté pa...