Connaissant déjà la réplique de sa belle-sœur Cathy ne s’attarda pas…
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Depuis là-haut, je l’entendais se lamenter que personne ne l’aimait ni elle ni ses enfants. A la longue se n’était même plus surprenant à vrai dire c’était toujours le même disque de sa part. J’avais veillé Mame à ce qu’elle mange et prenne ses médicaments pour la laisser se reposer. Une fois dans ma chambre je m’afférais à faire le lit matinalement pour une fois. Depuis que j’avais repris le chemin de l’école, en partant le matin je laissais ainsi le lit désordonné jusqu’à ma descente. La plupart du temps je le retrouvais bien fait : l’œuvre de Talla.
Malgré deux mois de mariage, je n’arrivais toujours pas à me faire cette idée : que j’étais mariée et surtout à Talla. Ça faisait bizarre de dire qu’on est marié à son violeur. A chaque fois que je me retrouvais seule dans cette pièce je recensais ce qu’était devenue ma vie. J’avais à peine 16 ans j’étais en classe de première et j’étais mariée à l’homme qui m’avait tout pris.
Soudain la porte de ma chambre s’ouvrit brusquement pour laisser apparaitre ce petit chenapan qui me faisait tout le temps ce coup.
_ Cathy répond à papa Talla dépêche-toi.
_ Est-ce une manière de parler à sa tante Manse ? Et combien de fois t’ai dit de frapper à la porte avant d’entrer …..
_ Oh ce n’est pas grave allez vient
Souriante je pris sa main qu’il me tendit. Sacré Manse ne pouvais-je m’empêcher de penser bien que tu n’es pas son fils biologique, tu te comportes comme ton père adoptif. Comme quoi l’éducation détermine la personne j’espère que Bouba te suffira comme image à suivre et non ta mère.
_ Tu dormais ? S’enquit Talla qui sortait les courses à la cuisine : Des poulets, de la viande, des légumes, des fruits ……
Il avait l’air fatigué, ses traits étaient tirés…..
_ Non je me reposais dis- je troublée lorsque Fily fit éruption sans doute pour préparer le repas.
Fily : Wa Talla tu as fait les courses on dirait. Hana tay sa diabar moy reugeul (C’est ta femme qui cuisine aujourd’hui)
Talla : Oui elle va cuisiner pour Mame. Elle doit suivre un régime strict
_ Holal (regarde) nous aussi nous voulons gouter à la cuisine de Cathy elle n’a qu’à cuisiner pour tous au moins aujourd’hui
_ Dans ce cas c’est d’accord alors
Sur le coup je cru m’évanouir. Badiène savait toujours comment me sortir de ce genre de pétrin mais elle n’était pas là. Mon esprit s’envola vers Yacine mais elle devait être à l’école. Je regardais Talla dans l’espoir qu’il change d’avis. Fily comme si elle lisait dans mes pensées tourna encore le vice.
_ Tu devrais inviter tes amis comme c’est la première fois que ta femme va cuisiner ajouta-t-elle en me fixant comme pour me narguer…
_ Non ils doivent être au boulot mais je vais appeler Mado pour qu’elle passe. Bon je vais me doucher ….
Je ne savais même pas quoi faire ni par ou commencer alors je me mis à ranger les courses.
_ Quel plat va tu nous cuisiner ?
_ Fily n’as-tu rien d’autres à faire que de m’embêter ?
_ Lila méti tégoumalako. (Je ne suis pas auteur de tes souffrances)
_ ……………
_ Silence tu as intérêt à la fermer avec moi !
Je la laissai m’intimider comme d’habitude sans broncher. Je détestais me donner en spectacle. La première chose que Badiène m’a toujours apprise était le « Soutoura » (la discrétion). De nature calme, je détestais les histoires et j’avais tendance à les fuir comme avec Fily. Et beaucoup crurent que j’avais peur d’elle y comprit ma famille.
Je soufflais un bon coup pour me donner du courage. A ce moment j’aurais tout donné pour savoir cuisiner. Il était hors de question que je prépare de la viande alors je sortis du poisson au congélateur. C’était le seul plat dont j’avais assisté Badiène deux ou trois fois à la préparation : le « thiébou Dieune » (riz au poisson).
Depuis plus de deux heures j’étais dans cette cuisine à donner le meilleur de moi. J’avais beau vouloir, beau me remémorer, beau me concentrer le résultat n’était pas le même que les plats des autres. Cela ressemblait plutôt qu’à de la bouillie que du riz. Honteuse je renfermais le plat le déposant sur la gazinière pour trouver refuge dans ma chambre. Après une douche, je m’empressais de dormir……..
_ Personne ne va manger dans cette maison ???? Il est presque 15h mes enfants se lamentait Fily en trouvant les garçons discutant avec Mado au salon.
_ Ou étais tu encore ? Demanda Bouba lasse de ses nombreuses sorties
Fily : Euh…. J’étais chez ma mère ….
Tapha : J’ai faim aussi Cathy aussi elle abuse
Moctar : Je vais la réveiller qu’est-ce qu’elle a dormir jusqu’à cette heure
_ Peut-être est-ce ton futur neveu qui est en route toussota Mado.
_ Quoi Cathy est enceinte ? Hurla Fily surprise
Bouba: Vous n’avez pas chômé en tout cas
Moctar : Au moins elle accouchera avant la terminale
Tapha : Moi j’espère qu’elle nous ramènera une fille
Bouba : C’est vrai il y’a beaucoup d’hommes dans cette maison
Talla surpris et amusé les laissa dans leur délire pour aller réveiller sa femme. Il pouvait passer des heures à la contempler endormie.
_ Cathy l’appela-t-il doucement en lui caressant la joue
Je poussais cette main de mon visage, pour m’assoir et lui faire face.
_ Il est tard tu devrais servir le repas
Le repas, ce mot agit comme une alarme qui se déclenchait lors d’une catastrophe.
_ Mangez sans moi, je n’ai pas faim….
_ Que racontes-tu ? C’est la première fois que tu cuisines et tu ne manges pas. Personne ne mangera …
_ Je ne me sens pas bien, j’ai juste envie de dormir je mangerai plus tard …..
_ Qu’est-ce que tu as ?
_ Juste la migraine ça passera
_ Ok Mado est là ça fait plus d’une heure …..
_ Je la verrai plus ou dis-lui de monter me voir….
_ Repose toi me dit-il en rabattant la couverture sur moi.
Talla décidément je ne le comprendrais jamais. Il se montrait si gentil avec moi que je ne parvenais à croire que c’était le même homme qui m’avait violé il y’a 1 an……..
Fily depuis qu’on lui somma de servir le repas, elle était restée sous le choc à la découverte du plat. Elle hésita longuement à ameuter les autres puis se décida à leur faire la surprise. Souriante comme jamais, avant même de déposer le plat, elle se mit à vanter les talents culinaires de Cathy.
Silence un long silence depuis que le couvercle fut soulevée.
_ Qu’est-ce que c’est ? Si c’est du mbakhal je n’en mange pas moi et cela Cathy le sait. S’enquit Moctar avant de poser sa cuillère.
Fily : Cathy a raté son plat elle voulait faire du thiep « riz »
_ Elle n’a rien raté du tout. Elle fait juste attention à ma santé. Intervenu Mère Fama qui mangeait tranquillement
Fily : C’est le monde en l’envers, cette bouffe n’est même pas digne des….
Bouba : Je ne veux plus t’entendre….
Mado : Pourtant c’est bon. Toi Moctar t’es trop pourri gâté
Tapha : Mamie donc Cathy n’a qu’à cuisiner que pour toi….
Fily : Talla tu ne manges pas ? Avec tes petites bouchées
Talla : Si c’est juste que je suis un peu fatigué ……..
A vrai dire il allait bien, il se sentait juste mal pour sa femme de ne pas savoir cuisiner. D’autre part ça l’amusé, Cathy sa femme si fière ne savait cuisiner. Il comptait bien en profiter pour la titiller….
Depuis qu’il me réveilla, je ne fermai plus l’œil. Des dizaines de minutes passèrent, ils avaient forcément fini de manger. La boule au ventre, je restai assise comme un détenu attendant sa sentence. Un verdict dont Mado et son meilleur ami mirent fin.
_ Madame Diop tu t’es réveillée ? Me dit-elle en sautant presque sur le lit. Mado contrairement à Aida est plus agitée. Elle est du genre à ne pas mâcher ces mots mais cependant tout comme Aida elle était sincère et l’aimait vraiment.
_ Comment vas-tu ? Talla m’a dit que tu étais un peu souffrante…..
_ Je vais bien c’était juste une migraine mais c’est passé……….
_ Yow dalle hamna ni que danga biir rek lolo takh (C’est sans doute parce que tu es enceinte seulement) ….
Je savais Mado très cru dans ses propos mais pas à ce point. Je regardais Talla silencieux comme s’il était énervé.
_ Tu es trop amoureuse qu’est-ce que t’as à regarder Talla.
Talla : Et ce n’est pas un crime arrête d’embêter ma femme toi
Mado : C’est toi qui nous embête en nous empêchant de discuter entre femme
Talla : Alors dans ce cas je vous laisse …….
Il sortit sans m’adresser un seul regard.
_ Cathy aujourd’hui tu as pimenté la maison avec ton plat rigola Mado
_ Ne m’en parle pas c’était un véritable fiasco je sais
_ C’est à cause de ça que tu n’es pas descendue
_ Oui j’ai si honte Mado. J’ignore comment je pourrais affronter le regard des autres…..
_ Hey c’est des choses qui arrivent. Il est arrivé à chacun de rater un plat….
J’acquiesçai prise de honte pour lui avouer que je ne savais rien en cuisine.
_ T’aurais dû voir Fily si heureuse …
_ J’imagine. A cause de moi vous n’avez rien mangé
_ Pourtant on a mangé mais un peu je l’avoue seule votre grand-mère s’est rassasié elle a pris ta défense. Bref assez parler cuisine. Alors tu es vraiment enceinte ?
_ Quoi bien sûr que non
_ Humm….
_ Tu ne me crois pas on dirait.
_ En tout cas dépêche-toi de l’être avant que Talla ne rentre il ne lui reste que 4 mois ici.
Ces quatre j’espère qu’ils passent vite pour ne plus à voir chaque matin la tête de mon violeur.
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Depuis mon mariage, je ne les avais plus revus. J’avais hâte de les voir. Ils me manquaient bien que je leurs en voulais surtout à ma mère. Pris dans un infernal embouteillage au croisement Camberène, les voitures étaient presque collées les unes aux autres. J’en profitais pour regarder discrètement Talla qui n’avait pas déragé depuis notre sortie de la maison. Il y’avait de quoi de l’être je le comprenais……..
Badiène dès son retour était mise au bain du ratage de cuisine de sa nièce par son autre belle fille. Voyant sa nièce triste, elle suggéra à son fils d’aller rendre visite aux parents de celle-ci. Fily qui était au courant en profita pour sortir le même jour avec sa petite famille voir la sœur de sa mère à Guédiawaye. Talla prêt depuis longtemps attendait sa femme en discutant avec sa mère et ses frères qui prenaient le petit déjeuner. En pleine discussion, Bouba et sa petite famille sur leur 31 firent leur apparition.
_ Mame tu as vu mes chaussures ? Lui montra Thierno
Badiène : Ils sont magnifiques. Ou allez-vous ainsi ?
Fily : Nous allons passer la journée chez ma tante à Guédiawaye
Badiène : Mais fallait me le dire plutôt qui va donc cuisiner aujourd’hui ?
Agacée Fily la fixa longuement avant de lui répondre :
_ Je ne suis pas votre unique belle fille
Badiène : Mais Cathy aussi va passer la journée à Rufisque. Ils ont programmé depuis la semaine dernière……
_ Manse, Thierno allez-vous changer cria Fily hors d’elle
_ On y va plus papa demanda Manse en tenant la main de Bouba
Celui arrêta Fily qui s’apprêter à partir.
_ Talla donne-moi les clés de la voiture.
Talla : Et pourquoi ?
Bouba : Dois-je vraiment me justifier pour prendre la voiture
Talla : Je vois que tu es en colère …….
Bouba : Ne joue pas avec mes nerfs et files moi les clés immédiatement sinon
Talla : Sinon quoi ?
_ Ça suffit les garçons ! intervenue leur mère
Sans qu’ils s’y attendent, Bouba alla injurer son frère qui se leva pour lui faire face.
Bouba : Maintenant ça suffit nous devons sortir alors donne-moi les clés
Talla : Navré pour toi car nous aussi devons sortir. Si vous devez sortir allez-y avant de tarder car dès que ma femme descend je l’amène chez ses parents…..
Fily : A cause de ta femme tu manques de respect à ton frère ainé…
Talla : Oh toi ne t’en mêle pas…….
Fily : Vois-tu Bouba quand est ce que comprendras tu que Cathy passera toujours avant nous ? Cette ….
Talla : Fais gaffe à ce qui sortira de ta bouche…..
Bouba : Tu oses menacer ma femme devant moi …..
Fily : Je n’ai que faire de tes menaces Talla. Tu te crois tout permis parce que monsieur a de l’argent mais ça ne marche pas avec moi. Et tu n’es pas le propriétaire de cette maison pour qu’on suive tes lois….
Au même moment Cathy descendit toute resplendissante dans un beau bazin que lui avait offert Aida.
_ Ça va Bouba tu es bien sapé aujourd’hui ?
_ Oh toi ça va la stoppa net Fily.
Cathy : Qu’y a-t-il Fily ?
Fily : Ne peux-tu pas me laisser pour l’amour du ciel sale hypocrite
Badiène : Tu dépasses les bornes Fily ça suffit. Il n’y a jamais eu de problèmes dans cette maison mais depuis ton arrivée, ma maison est devenue un vrai champ de bataille……….
Fily : Je sais que tu me détestes plus que qui conque sur cette planète. Tu passes ton temps à nous marabouter. Plus méchante que toi tu meurs vielle mégère tu es allée jusqu’à marabouter ton propre fils pour qu’il ne réussisse pas tant qu’il sera avec moi….
Pour la première fois de sa vie Cathy asséna une gifle bien retentissante à Fily. Surprise comme les autres cette dernière mis du temps à réagir.
_ Yow dagua doff wala lane (Tu es folle ou quoi) agrippa Bouba le bras de sa cousine pour la pousser violemment. Si ce n’était Talla qui la retenue de justesse alors elle serait tombée.
Tapha : Qu’est ce qui te prend Bouba ? Es-tu fou de la traiter ainsi alors que ta soi-disant femme manque de respect à notre mère ?
_ Ne t’avise plus jamais de toucher ma femme dit Talla en empoignant le col de son frère.
Bouba : Ah tu veux me frapper à cause d’elle maintenant?
Talla : Ne me pousse pas à bout
_ Arrête Talla je t’en prie. Dit sa femme en voulant enlever sa main de son frère.
Bouba : Oh toi ne fait pas ton hypocrite, le masque est tombé depuis bien longtemps. Tu es contente j’imagine. J’ignore ce que tu donnes à mon frère pour lui retourner mais ça fonctionne
Fily : En plus de bien le marabouter, elle fait bien sa pute
Bouba : Oui c’est elle doit bien être douée alors
Quand la main de Talla se leva pour s’abattre sur le visage de Bouba, Cathy se mit entre eux pour recevoir le coup.
Oh mon Dieu hurla Badiène. Le coup était si violent que Cathy se retrouva à terre se tenant douloureusement la joue. Talla accroupit à ses côtés se fondit en excuse avant de menacer de tuer son frère avant que sa femme ne le retienne.
_ Ils n’en valent pas la peine.
_ Vous n’avez pas honte hurla Badiène en s’adressant à Bouba et Fily.
Bouba : Oui j’ai honte de découvrir qu’en réalité ta nièce et toi étaient des hypocrites …
Badiène : Bouba mane guay sagua (c’est moi que tu insultes) moi ta mère, celle qui t’a mise au monde
Bouba : Je ne fais que dire la vérité et il n’y a que la vérité qui blesse. Et désormais ma femme ne sera plus la seule à cuisiner.
Badiène : Tu sais bien Cathy va à école.
Fily : Les week-ends aussi elle va à l’école ?
Cathy : Si c’est ce que tu veux alors je cuisinerai les week-ends
_ Les choses changeront désormais dans cette maison. Lança Bouba avant de partir.
_ Oui les choses changeront renchérit Talla.Votez, partagez, laissez moi vos avis😘
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COUP DU SORT TOME 1
General FictionComme toute personne elle crut aux rêves...... Comme toute femme elle rêva d'un grand et beau mariage....... Comme toute femme elle voulut d'un bonheur immense ............... Comme toute femme elle crut au mariage ............. Comme toute femme...