PARTIE. 29

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Badiène : Si tu ne peux lui offrir cette somme alors prête le lui il te remboursera il a juré
Talla : Ce n’est pas ça. Mais j’ai des projets et tu le sais. Je souhaite amener ma femme vivre avec moi. Et pour cela il me faut une maison pour l’accueillir elle et nos futurs enfants…et tout ça n’est pas gratuit...
Badiène : Je ne t’interdis pas d’amener ta femme je te demande d’aider ton frère….
Talla : Je verrai maman ce n’est pas facile j’ai des impôts à payer et ……
Badiène : Raison de plus je sais que tu es fatigué mais une fois que Bouba commencera à travailler il pourra te soulager des charges ………………………………………………………………………………………………………
Depuis l’appel de sa mère, il sentit sa femme agitée très agitée et cela même dans son sommeil. Dès demain il ne pourra plus voir ce visage si angélique à son réveil. Dès demain, cette femme ne sera plus à ses côtés. Dès demain cette femme sera loin de lui pour un bon moment.
_ Tu étais en train de me regarder dormir.
Il ne se rendit même pas compte qu’elle était réveillée tellement il était captivé par elle.
_ Oui peut être un peu….  Demain je me sentirai seul très seul Sourit-il face à ce sourire contagieux
_ Malgré tout le temps que nous avons perdu tout ce qu’on s’est fait on est toujours là.
_ On a vécu une drôle d’aventure tous les deux
_ Cathy dis-moi ce qui est arrivée lors de ta venue ici ?
_ C’est sans importance 
_ Si c’est important à chaque fois que maman appelle tu fuis, elle me demande brièvement de tes nouvelles, et depuis que tu es là tu n’as pas parlé à tes parents je me trompe ? Je veux tout savoir alors dis moi
_ Je suis venue ici en me cachant de Badiène. Peut-être que j’ai eu tort de le faire ainsi mais je ne regrette pas. Bouba c’est lui qui devait venir car il disait c’est….
_ Dangereux que je pourrais terminer en prison Amdy me l’a dit
_ Si j’ai pu  être là c’est avec l’aide de ton ami ….
_ Quel est le problème avec maman ?
_ Je la comprends elle doit m’en vouloir de mettre cacher d’elle. Le jour de mon départ j’ai attendu qu’ils se couchent pour sortir tel une voleuse et aller chez Mado.
_ Pourquoi n’as-tu rien dis à maman ?
_ J’ai hésité à le faire puis j’ai eu peur je ne voulais prendre aucun risque. En plus Bouba était toujours dans mes pattes….
_ Je comprends mais une fois-là tu aurais dû l’appeler….
_ Je l’ai fait le lendemain de mon arrivée pour lui avertir que j’étais là et elle était choquée c’était compréhensif mais Bouba a pris le téléphone pour me dire des choses tellement méchantes, il est allé jusqu’à m’insulter me traiter d’arriviste de pute avant de me menacer….
_ Bouba a fait cela ? Demanda-t-il les traits tirés
_ Oui mais il était en colère car après tout j’avais pris sa place
_ Arrête de leurs trouver des excuses Bouba va m’entendre c’est claire
_ Je t’en prie…Lui supplia sa femme les larmes aux yeux ne reproche rien à Bouba de ma part….
_ Pourquoi trembles tu de la sorte ?
_ J’ai peur Talla, j’ai vraiment peur de les revoir demain… Si je n’ai plus appelé Badiène ni mes parents c’est parce que la deuxième fois que j’ai appelé à la maison pour leur dire que tu étais réveillé papa était là-bas. Bouba a décroché reconnaissant ma voix je l’entendu dire en parlant du loup avant de me faire passer pour un démon.
Bouba : Tu appelles encore pour me narguer Cathy ? Ça ne t’a pas suffi d’avoir piqué mon voyage. Après tout ce tu nous as fait tu continues encore. Cathy tu es ma cousine, ma belle-sœur. Pourtant malgré ces statuts je te considère comme ma petite sœur que je …..
_ J’étais perdue, il semblait comme vouloir pleurer avec le ton qu’il employa. Je compris son manège quand j’entendis la voix de mon père. Papa énonçais-je hâte de lui parler…
Papa: Ne me dis pas papa après ce que tu as fait. Tu me fais honte Cathy Cissé. Comment as-tu pu ? Tu es la honte de la famille. Ta pauvre mère est anéantie. Malgré ce que tu as fait ta tante nie en bloc prenant ton partie mais Bouba m’a tout raconté heureusement car sinon je ne saurai jamais le vrai visage de ma fille….
_ Mais papa……
Papa: Ne coupe plus la parole tu as de la chance d’être loin de moi sinon mariée ou pas je t’aurais bien corrigé. Comment oses-tu parler à Bouba de la sorte ? Le pauvre est sur le point de pleurer tu as du le blesser encore. Je te préviens n’appelle pas ta mère tu ne feras que l’agiter plus qu’elle ne l’est. M’as-tu comprise ?
_ Oui père
_ Sale idiote. Lança-t-il avant de raccrocher……
Talla resta bien silencieux il savait son frère fourbe mais là il était arrivé à un autre niveau.
« Ta pauvre mère est anéantie. Malgré ce que tu as fait ta tante nie en bloc prenant ton partie mais Bouba m’a tout raconté heureusement car sinon je ne saurai jamais le vrai visage de ma fille…. » Ces paroles le tourmentèrent. Qu’avais pu inventer Bouba pour qu’un père réagisse ainsi. Son oncle n’avait jamais été violent ni dans ses gestes, ni dans ses actes, ni dans ses mots. Il se promit de tout découvrir mais en revanche se fit du souci pour sa femme. Si Bouba avait pu berner sa famille et diabolisait Cathy alors il vaudrait mieux protéger sa femme de lui étant loin.
_ Je comprends maintenant. Mais tu n’as pas à avoir peur ni de Bouba, ni de ton père, ni de maman ….Je ferai tout ce qu’il faut pour toi
_ Badiène croit en Bouba maintenant……
_ Je comprends maman. Bouba est l’ainé de la maison même s’il est une pourriture maman nous imposera toujours de le respecter. Il y’a des règles à respecter dans la vie et surtout au sein de la famille de notre famille sinon on sombre dans l’anarchie. Bouba peut faire tout ce qu’il veut. C’était un fourbe avant mais maintenant qu’il a cette femme il est devenu méchant égoïste. Il connait les faiblesses de maman et s’en sert. Il manque énormément de maturité. La maturité n’est pas une question d’âge. Sinon nos petits frères ne seraient pas plus matures que lui. La maturité ne se vend pas, ça ne s’achète pas, ça ne se réclame pas non plus, ça ne s’impose pas. On ne l’obtient qu’à force d’amour et de respect pour les gens autour de soi et de la famille qui croit en toi. Et hélas Bouba malgré qu’il soit l’ainé je crains que jamais il ne saura ce que c’est la maturité.
_ Bouba m’a beaucoup surprise. Quand tu es parti j’ai regretté d’avoir pris sa partie au détriment de la tienne. Il n’est plus ce frère qui me protéger…. Je ne pourrai plus rester silencieuse face à ses actes …
_ Tu devras mettre ton orgueil dans ta poche une fois rentrée…..
_ Pourquoi ?
_ Maintenant qu’il a maman et ton père, montre lui du respect et donne lui l’illusion de la crainte. Si tu acceptes de jouer le jeu alors il arrêtera de t’importuner mais si tu lui donnes une seule raison de parler alors il ripostera. Promet moi une chose fais ce qu’il faut pour rester loin des problèmes. Sinon je ne serai pas calme étant loin de toi. Je serai troublé, inquiet promet le moi. En retour je te promets de tout régler moi tu as ma parole. Il faut y aller avec tact quand il s’agit de la famille…
_  Je n’y serai plus la bienvenue à la maison c’est certain…
_ Cathy parfois cette famille est lourde à supporter mais elle conserve au moins un avantage tu seras toujours chez toi à la maison.
_ Talla oh si tu savais comme je suis désolée de ne t’avoir pas écouté depuis le début alors aujourd’hui on en serait…. Et s’ils me font du mal
_ Ils ne te feront rien ….
_ Tu connais mon père mieux que moi
_ Oui et je lui parlerai crois-tu que je laisserai quelqu’un toucher à ma femme ?
_ Et Bouba il m’en veut à mort qu’est-ce que  je vais faire  nous habitons dans la même maison, nos chambres sont cote à cote ? 
_Il aime trop dramatiser alors joue son jeu et porte toi aussi un masque mais  au moindre souci ou problème avec lui ou toute autre personne prévient moi. Je ferai tout pour que tu me rejoignes dès que possible à ta majorité…..
_ Je porterai un masque et je jouerai son jeu mais s’il me blesse……  rejoins-moi vite s’il te plait….
_ Je ferai tout mon possible !
…………………………………………………………………………………………………………
« Mesdames et Messieurs, nous allons atterrir à L’aéroport de Dakar Léopold Sédar Senghor dans quelques minutes. Veuillez attacher vos ceintures et relevez vos tablettes. Il est 21heures 15, la température extérieure est de 19°Celcius avec un léger vent d’ouest. Veuillez rester assis durant le roulage et jusqu’à l’arrêt complet de l’appareille. Merci  »
« Mesdames et Messieurs, veuillez prendre garde aux chutes d’objets en ouvrant les compartiments à bagages et vérifier que vous n’oubliez rien. Nous avons été heureux de vous accueillir à bord et espérons que ce vol vous a été agréable. Nous vous remercions d’avoir choisi British Airlines et espérons vous revoir prochainement sur nos lignes. Au revoir » 
Dès que je descendis de l’appareil, une crampe me tordit violemment le ventre. La peur, la fatigue, la surprise : ces sentiments mélangés formaient en moi un mal être.
Contrairement aux autres passagers qui affichaient un sourire ravis de revoir leurs familles, leur pays, je déambulais tel un zombie ne voulant point sortir de l’aéroport rencontrer les miens.
Derrière un charriot assez lourd, que je poussais difficilement mes bagages lorsque j’aperçu Moctar et Tapha. Rien qu’à leurs expressions je su qu’ils n’avaient rien à me reprocher. Il ne pouvait qu’en être ainsi. Durant ces trois mois loin d’eux, nous continuions d’échanger comme nous l’avions toujours fait affectueusement.  Moctar fut le premier à me prendre dans ses bras, me faisant tournoyer dans les airs. En un moment donné j’en eu un haut le cœur avant que Tapha ne me délivre.
_ Tu m’as beaucoup manqué lâcha-t-il sincèrement. Alors pas trop fatiguée par le voyage ?
_ Un peu ou êtes-vous garer ?
_ Euh nous allons prendre un taxi. Renchérit-il
Le trajet de la maison me parut court très court. Malgré les blagues de mes cousins, mon cœur ne cessait de battre à tout rompre. Bien que mes lèvres se retroussent pour former un sourire, le cœur ni l’esprit n’y était.
Par manque de chance ou un simple coup du sort, après avoir appuyé sur la sonnette, le portail s’ouvrit sur Bouba. Il n’avait guère changé. Il m’observa de haut en bas pour me fixer. S’il essaya de m’intimider alors c’était réussi. Je faillis prendre mes jambes à mon cou puis me ressaisie. Il n’allait pas oser risquer quoi ce soit dès mon arrivée, dans la rue et surtout devant ses frères. Sans m’adresser la parole ou ni même aider ses frères à rentrer mes bagages, il retourna à l’intérieur.
Comme une étrangère, je préférai attendre mes deux cousins pour entrer. Elle était là, habillée d’un boubou simple, le foulard simplement posé sur sa chevelure attachée en chignon bas. Sans aucune expression, elle me tendit la main pour prendre celle que je lui proposais.
_ Badiène Cissé dis-je par une génuflexion en guise de salutations
_ Cissé me répondit-elle sans rien ajouter
Elle était fâchée comme je m’en doutais. A chaque fois que je revenais à la maison, elle avait pour habitude de m’appeler  ma fille, il était rare qu’elle m’appelle par mon prénom  en revenant de l’école ou autre part.
Quant à Bouba il refusa de prendre ma main, il fit mine de ne pas me voir. Sans un mot je pris place le sang glacé. J’aurai préféré ne pas le saluer comme il a fait en m’ouvrant le portail mais il fallait ranger mon orgueil comme me l’avait conseillé son frère. Il le fallait pour ne pas envenimer les choses surtout devant sa mère et lui permettre de se faire passer pour une victime : je devais jouer son jeu pour sortir de ce guêpier.
Discrètement je jetai des coups d’œil à ma tante qui semblait plus intéressée par le programme qui passait à la télé que moi sa fille qui était de retour après des mois d’absence.
Une bonne trentaine de minutes passa lorsque Moctar et Tapha regagnèrent leurs chambres. Et depuis aucun des deux, ni la mère ni l’ainé ne m’adressa la parole de ce fait  j’allai rejoindre ma chambre.
Elle était propre, bien rangée. Je me rappelle de l’avoir laissé  entre-ouverte en partant. Je pris une douche et appela Talla. Il était endormi, sa voix cassée en attester parfaitement. Dans deux heures il recommencera le boulot alors je fus brève pour raccrocher.
Couchée, l’esprit vide, Talla me manquait énormément. En ce moment j’aurais tout donné pour être à ses côtés. Ce furent les petites tapes à la porte qui me firent revenu à la réalité.
_ Le diner est prêt. M’annonça Tapha
Je failli lui dire de manger sans moi, que je n’avais pas faim. Puis je réfléchis. Ce serait une mauvaise idée de ne pas y aller. Ils le prendraient surement comme une provocation ou un manque de respect. Décidément je m’étais retrouvée automate à exécuter le moindre de leurs désirs sans en avoir.  
Du ndambé (sauce haricot de corneille)  à la viande, ce plat me redonna l’appétit instantanément. Notre cuisine m’avait manqué. Il fallait en convenir. Durant mon séjour au pays de la reine mon alimentation ne se résuma qu’à la volaille et aux pommes de terre sous toutes les formes.
_ Badiène Talla vous passe le Salam je viens de lui parler… lâchai d’un trait
Bouba sans relever la tête toussota comme pour me traiter de menteuse.
Badiène : Comment va-t-il ?
Moi : Il va bien, il dormait même…. 
Tapha : Cathy t’a-t-il donné mes affaires ?
Moi : Oui ton homonyme aussi t’a fait parvenir un sac
Tapha : Ah lui c’est mon père à chaque fois que quelqu’un vient il m’envoie des trucs
Badiène à chaque bouchée ne faisait que me regarder que j’en fus perturbée un moment. Quand tout le monde termina de manger, je débarrassai pour nettoyer…. Demain était un autre jour !
Le lendemain, ce fut des pleurs qui me réveillèrent des pleurs d’enfants. J’étais bien de retour.
Sans me lever, je fixai le plafond un bon moment pour enfin daigner prendre un bain.
J’ouvris mes valises pour ranger mes affaires et sortir les cadeaux des autres que j’allai distribuer. Devant sa porte je toquai pour attendre à ce qu’on m’invite d’entrer.  Comme d’habitude, elle me regarda hautainement. La veille nous nous n’étions pas vu ni lorsque je partais. Après m’avoir observé minutieusement, elle arbora un grand sourire.
_ Wa Cathy kagne gua nieuw (quand es-tu de retour) 
_ Hier nuit tu n’étais pas là
_ C’est vrai j’étais chez ma mère
_ Comment vont les enfants ?
_ Bien j’ai hâte qu’ils commencent l’école.
_ Je les ai entendu criés tout à l’heure
_ Quand Bouba leur a dit que tu étais de retour ils sont devenus supers excités et voulaient à tout prix venir dans ta chambre  te voir 
_ Fallait les laisser venir…. Et mon petit papa ?
_ Il est avec sa grand-mère. Elle est gaga de Maodo
_  Badiène adore les enfants ! Voici des habits c’est pour mes neveux, ce sac à main est pour toi et cette montre pour ton mari…
_ Cathy il ne fallait pas te donner toute cette peine vraiment….
_ C’est rien je t’assure
_ Merci en tout cas.
Fily me remercier c’était nouveau tout comme avec elle je fis pareil avec les garçons pour terminer avec Badiène. Ah Badiène avant lorsqu’elle me voyait son visage s’éclairait mais à présent elle restait de marbre. Elle gardait dans ses bras son petit-fils, l’homonyme de mon père le petit Maodo Malick. Il était plus clair que ses frères et ressemblait à deux gouttes d’eau à Moctar que l’on croirait son père.  Nos mamans ont l’habitude de dire que lorsqu’une femme enceinte déteste une personne durant sa grossesse, son futur enfant ressemblerait à cette personne. Moctar et Fily étaient comme chien et chat. Ça expliquerait sans doute cette ressemblance ou encore pour le plus certain la génétique. Oui il ne pouvait qu’être cela ! Si le petit Maodo ressemblait à son oncle c’est qu’il avait hérité des gènes qu’il partageait avec son père. C’était tout simplement génétique !
Je le pris sans que ma tante ne bronche. Elle me regarda le bercer un long moment en gardant le silence.
_ Tu as appelé tes parents ? Finit-elle par me demander soudainement
_ Pas encore je les appellerai Badiène ces affaires sont pour vous
_ Merci
Elle ne les avait point touché.
_ Badiène je voudrais te demander pardon si je t’ai causé du tort. Je sais que j’ai mal agi …..
_ Comme tu sais que tu as mal agi alors c’est bien…
_ ………………………………….
_  Aujourd’hui je passerai la journée chez mère Fama
_ D’accord je vais en profiter pour aller rendre visite à Yacine et Mado
_ Comme tu veux… 
Cela ne m’aidait pas. Son silence était un véritable supplice. J’aurai préféré qu’elle me cri dessus ou encore me frappe que d’agir ainsi. D’habitude elle veillait à mes sorties, me soumettant de rentrer tôt ou encore d’y aller à une heure propice pour ne pas y rester longtemps mais elle n’avait que faire de moi à présent ………… 
Le retour à la réalité fut brusque. Le temps me parut long si long que je cru qu’il ne bouge pas. Généralement c’est ceux qui avaient des maladies gravement contagieuses que l’on mettait en quarantaine mais pas les personnes bien portantes. Dans ma propre maison j’étais mise en quarantaine. Bouba ne m’adressait pas la parole et c’était tant mieux. Par contre sa mère me parlait à peine et cela me consumait le cœur.  Je me sentais comme une étrangère dans cette famille ou j’avais gagné ma place par le sang, puis par le mariage.
Dans cette maison j’étais devenue une étrangère une invité qui ne devait rien toucher. Quand je voulais aider dans le ménage Fily me sommait de laisser. Elle me vouait une amitié soudaine que j’eu du mal à croire. Je me rendis compte que Badiène lui parlait plus qu’à moi. Comment leur relation avait pu changer en trois mois d’absence ? Peut-être étais-je jalouse de leur relation simplement ? Après tout notre belle mère lui parlait mais pas à moi…….
Seul entendre Talla me consolait. Je m’abstenais de lui raconter mon quotidien fade pour l’inquiéter. Comment pouvais-je me le permettre ? Je n’avais le cœur de le faire après l’entendre me dire à quel point il se démenait pour qu’on se réunisse bientôt.
Malgré que Fily se prenne pour la maitresse de maison une chose n’avait pas changé par contre : j’étais toujours la seule à faire la chambre de notre belle mère……
A Rufisque, je dus m’y rendre récupérer un nouvel extrait de naissance pour mon inscription. Il était 11h quand le car rapide stationna près de la mairie : son arrêt final, terminus. Pourtant j’avais fait l’effort de me lever assez tôt pour arriver à temps. A la veille j’avais essayé de convaincre Tapha de me déposer chez mes parents mais quelle ne fut pas ma surprise lorsqu’il m’annonça que la voiture n’était plus là.  J’aurai pu prendre un taxi mais vue la longue distance et ma crainte légendaire il était impossible pour moi de rester seule avec un inconnu durant des heures sur une route. En ces moments une seule route menait à la cité de Mame Coumba Lamba : la nationale……
Comme il n’était pas encore l’heure de pause, je poussais un ouf de soulagement et attendre mon tour. Je présentai à l’agent un ancien extrait périmé pour faciliter ma requête. J’eu la chance de patientai une vingtaine de minutes pour sortir de l’hôtel de ville satisfaite.
A travers les ruelles qui gardèrent toujours un aspect colonial, je déambulais nostalgique pour me rendre chez mes parents. La première à me voir fut Codou la cadette de la maison. Elle était en train de faire le linge avec Maguette qui avait la tête baissée sur sa bassine remplie de mousse débordante.
_ CATHY !!!! Hurla Codou pour venir à ma rencontre
L’épellation de mon prénom fut réagir Maguette qui nous rejoignit.
Codou : Cathy depuis quand es-tu de retour ?
Maguette : Et pourquoi ne nous as-tu dis que tu venais ?
Moi : Je suis rentrée il y’a trois jours. Et dois-je vous prévenir pour venir chez moi ?
Maguette : Chez toi c’est la maison de ton mari pas ici
Maguette à peine 14 ans se prenait pour l’ainée de la maison. Elle n’avait jamais froid aux yeux pour dire ou faire ce qu’elle veut. Ce caractère lui avait  toujours valut  plusieurs  punitions de nos parents. Elle commençait même à entrainer notre sœur de 13 ans dans ses délires. Il fallait si attendre. La cohabitation est souvent contagieuse dit ce dicton populaire. Hormis cela elles ont toujours partagé un lien spécial. Elles ont toujours été proche que de moi leur grande sœur. A elles deux, elles formaient un duo. C’était compréhensif, il n’y avait que 1 an d’écart entre elles.
Moi : Ou sont les parents ?
Codou : Maman est partie au marché et papa est à Thiès il ne revient que les weekends ….
Maguette : Tu nous aides à finir le linge ?
Moi : Sans façon et va m’amener une chaise
Maguette : Sans façon on a du travail à finir
Je souris et alla me trouver une chaise et m’assoir en face ce cet appartement qui avait été autre fois occupé par les Dramé. Depuis longtemps je n’avais plus repensé à lui mais là je me demandais que devenue sa vie ?
Codou : Cathy que contient ce sac que tu as amené ?
Moi : Des affaires que j’ai amené pour vous
Maguette : Rien que ce petit sac tu vas jusqu’en Angleterre et tu nous amènes que ça
Moi : Tu voulais que je te ramène toutes les boutiques ?
Maguette : Au moins pour chacune un sac ou une valise remplie
Moi : Attends de voir d’abord ce que je vous apporter pour te plaindre. Que fait papa à Thiès ?
Codou : Il travaille là-bas
Moi : Quoi ?
Maguette : Oui il a été affecté là-bas….
Codou : Comment va Talla ?
Moi : Il va bien
Maguette : Pourquoi ne nous as-tu pas appelé étant là-bas ni nous prévenir que tu partais à Londres ?
Moi : Par imprévu et à quel marché est allée maman ?
Je l’avais dit pour changer de sujet et au même moment maman arriva. J’accouru la soulager du sceau de courses sur sa tête. Elle s’assit sur la chaise que j’occupais il y’a quelques instants avant que Maguette n’aille lui chercher de l’eau à boire.
_ Vous n’avez pas encore terminé ? S’adressa-t-elle à mes sœurs
Codou : Non maman mais il ne reste plus qu’à rincer
Maman : Maguette donc une fois terminée vous allez préparer le repas
Maguette : Mais maman ….
Maman : Quoi maman ?
Codou : On est fatiguée
Maguette : Nous préparerons du Yassa alors c’est plus rapide
Maman : Comme vous voulez. Je vais me reposer un peu
Maman ne ressorti de sa chambre qu’à l’heure du repas que nous prenions au salon. Tout comme Badiène, maman fut distante avec moi. Pendant que Maguette faisait du thé, j’en profitais pour leurs donner leurs cadeaux. Elle ne les toucha pas non plus. Seules Codou et Maguette s’extasiaient devant les habits et chaussures.
Maguette : Tu as de la chance que les habits soient magnifiques
Codou : Moi je porterai les miens lors de l’ouverture des classes
Maguette : Comment ça les miens on va tout partager
Moi : Maman, papa est à Thiès maintenant ?
Maman : Oui
Voyant la situation embarrassante, mes sœurs eurent le tact de nous laisser seules. Soudain, je fus prise par une envie pressante de vider ma vessie. En m’asseyant elle me regarda bizarrement. C’est vrai que depuis je ressentais une sorte brulure en urinant mais je n’y accorder pas d’importance c’était supportable. Après tout elle était ma mère celle qui m’a mise au monde alors elle me comprendrait et me viendrait en aide pensais-je pour entamer la discussion.
_ Maman comment vas-tu ?
_ Bien Dieu merci
_ Yaye toi aussi tu m’en veux ?
_ ……………………………………..
_ Yaye s’il te plait pas toi. Badiène est fâchée contre moi c’est à peine si elle me parle…..
_ Merde Cathy Cissé yow Bo amé lolou thii sa Badiène di sa goro kone santal Yallah. Boul ma fonto té dama beugeu gua diouk gnibi am gua chance ba fékofi sa pape ndakh dinala ray niakk diom.  (Si tu as ça de ta tante qui n’est nul autre que ta belle-mère alors remercie le Seigneur. Ne te fiche pas de moi je veux que tu te lèves pour rentrer. Tu as de la chance de n’avoir pas trouvé ton père ici sinon il t’aurait tué fille sans vergogne.) ………..

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COUP DU SORT TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant