PARTIE. 30

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_ Yaye toi aussi tu m’en veux ?
_ ……………………………………..
_ Yaye s’il te plait pas toi. Badiène est fâchée contre moi c’est à peine si elle me parle…..
_ Merde Cathy Cissé yow Bo amé lolou thii sa Badiène di sa goro kone santal Yallah. Boul ma fonto té dama beugeu gua diouk gnibi am gua chance ba fékofi sa pape ndakh dinala ray niakk diom.  (Si tu as ça de ta tante qui n’est nul autre que ta belle-mère alors remercie le Seigneur. Ne te fiche pas de moi je veux que tu te lèves pour rentrer. Tu as de la chance de n’avoir pas trouvé ton père ici sinon il t’aurait tué fille sans vergogne.) ………..
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Pour cette nouvelle année, je partageai la même classe que Moctar et Yacine. Malgré le programme chargé, les longues heures de cours je me hâtais d’aller à l’école pour échapper à mon calvaire à la maison…………
Oui en 1 mois rien n’avait changé. Malgré mes nombreuses tentatives de rapprochements envers Badiène, elle campait toujours sur sa position. Si ce n’étaient Moctar et Tapha alors je ne saurai comment survivre dans cette maison. Sans eux la maison me semblait un asile de fou d’où j’étais internée…..
J’avais totalement maigri malgré que j’aie un appétit d’ogre. A vrai dire cet appétit se manifestait plutôt à l’école. Lors des récréations je passais mon temps à manger et dès fois même en classe ce qui me valait des renvois chez le proviseur. Cette année s’annonçait très difficile pour moi sur tous les plans. Je n’apprenais plus mes leçons du jour au jour comme avant. A chaque je le remettais à après et ils ne faisaient que s’amplifier. Le soir dès que mes yeux se posaient sur un cahier, je m’endormais … Je n’avais plus personne qui me boostait de ce côté-là hormis mon mari mais bien sûr il ne me m’était pas la pression comme Badiène et papa le faisaient avec moi. Moctar non plus je ne voyais jamais réviser.
_ Ah je connais tout le programme déjà répétait-il toujours.
Son échec de l’année passée le hantait toujours.
Comme toujours je trainais le pas derrière Moctar et Yacine qui n’en pouvaient plus de ma lenteur d’escargot. J’avais le moral au plus bas ayant reçu une convocation. Cette fois ci le proviseur était ferme dans sa décision d’alerter mes parents ou mes tuteurs. Il ne croyait plus en mes promesses de changer. Le professeur d’anglais m’avait renvoyé de son cours parce que presque chaque 5minutes je sortais pour soit disant aller aux toilettes. Et bien sûr il ne me crut pas. En m’interdisant de sortir de la classe une nouvelle fois mais je ne l’écoutai pas et il se sentit défier.
_ Mademoiselle Cissé prenez vos affaires et sortez. Vous n’êtes plus admise dans mon cours jusqu’à nouvelle ordre…
Sans essayer de me justifier je pris mon sac et sorti.
_ Cathy qu’est ce qui t’a pris de défier le prof ainsi ? Cette fois ci c’était Moctar qui me posa la question après le proviseur.
Moi : Je ne l’ai pas défié il m’a renvoyé
Yacine : Tu l’as bien cherché à sortir à tout bout champ que faisais tu dehors ?
L’arrivée du bus me sauva pour ne pas y répondre. Comment pouvais-je lui dire que depuis la veille je ne parvenais à vider ma vessie. J’y parvenais que goute à goute et manquai de crier en le faisant. Non je pouvais lui dire surtout devant Moctar. Mon mal être s’amplifia plus dans le bus. Il n’y avait plus de place assise. De la rue Saint Paul en ville jusqu’aux parcelles assainies en Banlieue j’étais restée debout. En cette période de fraicheur en novembre, de grosses goulettes de sueurs tapissaient mon visage. A chaque secousse je m’agrippai encore plus à la barre ressentant un tiraillement au bas ventre. Je n’entendais plus ce que mes compagnons me disaient, ils lancèrent un juron pour m’exclure de leur discussion et c’était tant mieux. Je ne souhaitais qu’une chose que le bus s’envole comme dans certains films pour arriver chez moi. Heureusement que nous étions un mercredi et que le soir ne n’avions pas cours.
Nous venions de passer plus d’une heure sur le chemin. Descendue à l’arrêt du quartier, je marchai tel un canard boitant à chaque pas et ignorant les moqueries de mes deux camarades de classe….
Devant la maison je reconnu la voiture de tonton Talla. Ces derniers jours il venait souvent et repartait toujours avec Bouba. Depuis que son frère n’est plus, il essayait tant bien que mal d’être présent pour sa famille. Peut-être son que homonyme tenait ça de lui. Ne dit-on pas qu’un filleul prend toujours soit des qualités ou défauts chez son homonyme.
Au l’entrée des voix me parvinrent avant que je ne vois oncle Talla assis avec Badiène, Bouba, mère Fama et tante Dior. Y’avait-il une réunion familiale ?
Malgré les douleurs que je ressentais, je souris en voyant tante Dior. J’ignorais qu’elle était rentrée de voyage. De toute façon désormais on ne me disait plus rien dans cette maison. Plusieurs fois j’avais surpris Bouba et sa mère en pleine discussion avant que Bouba ne change de sujet. Dans ces cas-là, je repartais pour les laisser seuls.
Je leurs saluai trop hâtivement pour monter difficilement les escaliers sous leurs regards. Rien que pour monter ces marches, je mis au moins trois minutes d’où je leurs entendis parler de moi.
_ Qu’est-ce qu’elle a ? Demanda Badiène
Moctar : Je l’ignore maman mais elle est bizarre aujourd’hui
Bouba : Elle n’a rien elle est juste impolie cette ….
O. Talla : Mesure ton langage 
Bouba : N’as-tu pas vu comment elle vous a salué ?
Dior : Elle doit avoir quelque chose
Bouba : Je n’ai pas envie d’entendre parler d’elle
Dior : Toi Bouba que se passe-t-il tu commences à dépasser les bornes
Fama : Oh Dior tu es revenue qu’avant-hier alors laisse le tranquille  
Ils discutaient entre eux du potentiel voyage de Bouba en Italie qui voulait vendre la maison de leur père à grand Yoff quand ils entendirent un cri long et très aigu puis plus rien.  Sur le moment personne ne réagit, ce hurlement brutal les avaient comme pétrifié on aurait dit un animal blessé. Après le choc passé, ils se ruèrent tous vers les escaliers. Comme Fily était encore chez sa mère, ils n’hésitèrent pas à entrer dans la chambre de Cathy mais la pièce était vide.
_ Il n’y a personne ici. Dit Bouba
Fama : En tout cas ce cri provient de la maison
O. Talla : Je dirai plutôt qu’il provient de l’étage et la seule à être monter c’est Cathy mais où est-elle….
_ Regardez cette eau on dirait qu’elle provient de la salle de bain. Souligna Moctar….
_ Cathy, Cathy, Cathy l’appelaient-ils tous en même temps y compris Bouba mais personne ne répondait.
_ Enfoncez la porte qu’attendez-vous ! Leur cria Dior
Ce fut Bouba qui se dévoua manquant peu de se déboiter l’épaule. Il avait beau détesté Cathy mais ne lui souhaitait pas malheur. Avant que personne n’entre dans la salle de bain,  mère Fama soumit aux garçons de quitter la pièce. C’est avec des regards d’incompréhension, qu’ils exécutèrent néanmoins. Mère Fama avait ses raisons. Une personne dans une salle de bain ne pouvait être descente. Avec sa fille et sa belle-fille, elles retrouvèrent Cathy inerte sur le sol dénudée, le slip baissé taché de sang.
_ Cathy hurla de douleur sa tante !
Dior : Qu’est-ce qu’elle a ?
Badiène : Je l’ignore Dior comment veux-tu que je sache ?
Dior : Appelle les garçons il faut l’amener immédiatement à l’hôpital
_ Non habillez la d’abord leur conseilla mère Fama
Badiène sentit la terre se dérobait sous ses pieds en voyant Cathy toujours inerte. Elle ne cessait de penser au pire. Sur le coup elle regretta d’être s’éloigner de sa fille.
Son beau-frère avait voulu qu’elle reste à la maison avec sa mère mais aucune des deux n’accepta……
Yakar au même moment vu Cathy dans les bras de Bouba inerte qui l’entrait dans la voiture de son oncle.  Sans tarder, elle alla chez la mère Fily d’où elle l’avait vu se rendre en matinée. 
Elle trouva celle-ci en pleine discussion avec sa sœur Takana. Malgré qu’elle l’ait mise au courant de ce qu’elle avait vu, Fily n’y accorda pas d’importance. Yakar irritée par le manque d’enthousiasme de Fily repartit. Cathy était le cadet des soucis de Fily en ce moment. Elle avait plus urgent à régler présentement:  comme le cas de  John Iwobi.
Depuis la naissance de Maodo, son ancien copain était réapparu. Un nigérien qu’elle avait rencontré grâce à Manse le mari de sa sœur qui était mécanicien. Le nigérien en question faisait parvenir des containers de pièces détachés qu’il chargeait à Manse de revendre une fois à Dakar. Manse comme le truand réputé qu’il est ne manqua pas de voler certaines marchandises qu’il revendait pour son propre compte. Plusieurs fois il rechercha Manse pour l’emprisonner jusqu’à ce jour où il tomba sur Fily. Depuis il avait tout fait pour l’avoir et bien sûr Manse et Takana l’y aidèrent pour effacer leur dette. Fily n’avait pas hésité à se jeter dans ses bras en sachant sa richesse. Mais elle y prit chère une grossesse. Grossesse que John nia avant de retourner à Lagos. A présent il était revenu pour  son fils, ce fils qu’un devin lui  annonça lors d’une prédication. Bien que Fily nie avoir un enfant de lui, John continuait de la menacer. Depuis ce jour Fily ne pouvait passer une journée sans se rendre chez ses parents pour essayer de trouver une solution avec sa soeur. Avec le retour de John, elle n’amena plus Manse chez sa mère de peur qu’il ne rencontre son véritable père.
De l’unité 15 des parcelles assainies à l’hôpital principal de Dakar, Badiène récita toutes les prières qu’elle savait……..
_ Nous l’avons retrouvée inconsciente expliqua oncle Talla aux médecins qui admirent Cathy en urgence.  
Dans la salle d’attente Badiène ne cessait d’étreindre son chapelet anéantie. Voilà à peu près une heure de temps qu’ils étaient là sans aucune nouvelle sur l’état de sa nièce. Dior l’approcha pour tenter  de la consoler.
_ Que vais-je faire si elle nous quitte ? Je  ne me le pardonnerai jamais... Admit-elle dans un sanglot
Fama : Croit en Dieu ma fille, Cathy s’en sortira
O. Talla : Etait-elle malade ? Tu n’as rien remarqué
: C’est vous qui accompagné la patiente Cathy Cissé ? Demanda l’un des médecins
Badiène : Oui c’est nous. Comment va ma fille docteur ?
_ Votre fille était évanouie.
Badiène : Evanouie pour quel raison ?
_ Les causes de l’évanouissement sont vastes. Ils peuvent être causés par une émotion forte, une douleur intense, du stress, de la fatigue….Mais elle est réveillée nous essayons de stabiliser son état. Savez-vous si la patiente a une maladie ou est sous quelconques traitements ?
Badiène : Non ma fille a toujours été bien portante
_ Est-elle sujette de crise ?
Badiène : Non jamais
_ Sa tension artérielle est basse très basse. Comment s’est-elle évanouie ?
Badiène : On en sait rien elle était dans la salle de bain
_ Savez-vous si elle a reçu récemment un choc émotionnel une nouvelle par exemple ou une situation ?
En ce moment Badiène se tut. Ce qui n’échappa pas à Dior.
Dior : Cathy si tu sais quelque chose autant le dire.
Même si Cathy ne partageait aucun lien de parenté avec elle, Dior l’aimait comme sa fille.
Badiène : Euh Cathy a été délaissé depuis son retour. Je voulais qu’elle sache ce que c’est de ne pas être prise en compte pour lui faire voir son erreur. Je ne lui voulais aucun mal  je ne pensais qu’elle serait autant touchée……
O. Talla : Ne pleure pas Cathy tu croyais bien faire simplement
Badiène : Je sais mais j’ai honte de mon comportement vis-à-vis d’elle ces derniers temps. Devant une Dior silencieuse elle lui narra son indifférence vis-à-vis de sa belle-fille. 
Dior : Cathy tu as raison d’avoir honte car ce n’est pas digne de toi. Sais-tu que j’étais au courant pour son voyage. A vrai dire c’est moi-même qui lui ai soumis cette idée et nous l’avons aidé avec l’ami de Talla et sa femme.
O. Talla : Pourquoi ne nous as-tu rien dis ?
Dior : Quand avant ou après son voyage ?
Badiène : Les deux !
Dior : Si je vous l’avais dit ça changerait quelque chose peut être ? Toi tout comme mon frère était convaincus par Bouba. Et si je ne vous l’ai pas dit après c’est que Cathy ne voulait que je ne dise rien puis je suis partie à Djeddah… Savez-vous pourquoi Cathy voulait y aller à tout prix ? Vous ne l’avez même pas écouté ni lui donner l’occasion de parler
O. Talla : Non Bouba a dit qu’elle ne voulait que voyager et frimer comme toute adolescente lorsqu’elle a regagné sa chambre ce jour là
Dior : Et moi je suis partie lui parler. Et j’ai su que depuis  Talla était rentré, ils ne s’étaient pas parlés et cela durant 6 mois…
Badiène : 6 mois sans que je ne sache rien
Fama : Cathy, maintenant tu as la chance que j’aie eu de t’avoir comme belle fille. Ta nièce est juste comme toi-même si elle a des problèmes. Elle les supportera sans alerter les autres.
Dior : Voilà Cathy est une fille bien et je l’estime beaucoup. Elle sait tenir sa langue et elle est douce. De ce fait je ne veux pas que vous  leurs en parlez apparemment ils ont réglé leur problème et Cathy m’avait mise dans la confidence. Si je vous l’ai dit c’est pour que toi sa belle-mère et tante tu rattrapes ton erreur. Bouba est mon neveu mais c’est une canaille. Il a toujours été une canaille c’est vrai mais depuis qu’il est marié à cette Fily il est devenu une vraie racaille alors tu  devrais  éviter de toujours le croire sur parole………….
Le médecin qui était parti parler à une infirmière revenu leur donner une nouvelle qui les laissa sans voix.
_ Excusez-moi mais je n’avais pas terminé. Saviez-vous que votre fille était enceinte ?

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COUP DU SORT TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant