13) Routine

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{Version sous-titrée anglaise avec d'autres extraits en plus}

La concentration faisait partie de ma nature. A chaque compétition, je rentrais dans ma bulle et rien d’autre ne comptait plus. Brian disait en soupirant que j’étais peut-être un peu trop intense et Javi disait en rigolant que j’avais l’air d’un psychopathe mais j’étais comme ça et je n’avais pas l’intention de changer…

Pour éviter d’avoir des bruits parasites j’avais pris l’habitude d’écouter de la musique parce que vu mon ouïe, sans barrière et avec ma concentration j’entendais tout ce qui se passait dans la patinoire et c’était juste impossible de se concentrer correctement…

C’est ainsi que je m’étais mis à collectionner les écouteurs en tous genres, les plus pratiques et les plus performants. J’écoutais quasi exclusivement du One Ok Rock pour l’échauffement car ça me permettait vraiment d’évacuer la pression en maintenant l’énergie…

Normalement Kikuchi san était la seule personne avec qui j’interagissais pendant ces moments, parfois Brian, mais je ne tolérais personne d’autre. Ce n’était pas un secret et je fus donc à la fois très surpris et un peu agacé quand Javi me tapota l’épaule.
Il savait mieux que n’importe qui, que je ne voulais pas être dérangé et je supposai donc que ce qu’il voulait me dire était d’une importance et d’une urgence extrême. La fin du monde peut-être ?

-Oui ?, demandai-je en enlevant un de mes écouteurs.

-Je sais que tu veux être tranquille, mais les autres sont pareils. Fais du playback s’il te plaît, chuchota-il. Je n’ai rien contre le rock japonais mais là…

Il désigna les autres patineurs qui nous dévisageaient avec un mélange de gêne et d’ennui.

-Oh… Désolé, marmonnai-je en m’inclinant rapidement vers eux pour m’excuser.

-Pas grave, c’était drôle, sourit-il en s’éloignant de nouveau.

Ok, peut-être étais-je un peu trop immergé en effet… Je me mordis la lèvre et repris mon échauffement le plus discrètement possible, tâchant de me faire oublier… Jusqu’à mon entrée sur la glace en tout cas...

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J’éternuai violemment et me maudis d’avoir oublié mon masque à l'hôtel

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J’éternuai violemment et me maudis d’avoir oublié mon masque à l'hôtel. J’avais attrapé un rhume pendant la dernière compétition et j’avais donc dû m’exiler au fond du bus pour éviter de déclencher une épidémie chez les autres patineurs.

Cette situation était ridicule, autant parce que je passais la majeure partie de mon temps au milieu de la glace sans soucis, et autant parce que normalement mon corps résistait bien aux maladies : je n’avais jamais eu la varicelle ou des virus graves, par contre les petits rhumes agaçants pouvaient me toucher. La logique ? Je ne pense pas qu’il y en ait une…

Je soupirai en me mouchant une énième fois, tapotant la tête de Pooh-san pour son dur travail. J’aurais dû prendre une polaire supplémentaire pour éviter d’aggraver mon état mais comme je n’avais jamais froid, je n’y avais pas pensé ce matin…
Le gala allait être un massacre.

On arriva bientôt à destination et je réfléchis à l’option de patiner en public avec un masque : ce serait vraiment bizarre et très peu esthétique mais bon…
Je passais la séance à faire des allers retours entre le groupe et Pooh-san et les autres me regardaient avec un mélange de pitié et d’amusement, nous évitant, mon rhume et moi, au maximum. En plus d’avoir une tête d’enterrement et d’éternuer toutes les cinq minutes, j’étais fatigué et je n’attendais qu’une chose ; pouvoir rentrer et dormir au chaud dans mon lit…

-Tu aurais dû écouter Brian quand il t’a dit de mieux t’habiller, me sermonna Javi en croisant les bras alors que je revenais d’un autre voyage pour me moucher.

-L’hôpital et la charité, grognai-je en aménageant un espace de sécurité sanitaire d’un mètre entre nous.

Je ne me rappellai plus de l’expression exacte en anglais mais mon partenaire était devenu un professionnel du décryptage pour tout ce qui touchait à un anglais peu maitrisé et il comprit très bien où je voulais en venir.

-Hey ! Je n’écoute peut-être pas beaucoup pendant l’entraînement mais je m’habille toujours chaudement…

-Parce que tu es frileux. Rien à voir avec l’écoute...

-Ce n’est pas de ma faute : je te rappelle que je viens d’un pays chaud, je m’adapte comme je peux… Et quand on est à Toronto, ce n’est pas moi qui saute des quads et des triples Axels comme un fou en faisant semblant de ne pas voir Brian s’arracher les cheveux, rétorqua-t-il.

-Tu exagères, marmonnai-je avant d’éternuer de nouveau et de filer vers la barrière en l’abandonnant.

Lorsque la séance se termina, je fus heureux de retrouver le bus et de pouvoir me reposer un peu. Jusqu’à ce que Javi trouve intelligent de s’asseoir à côté de moi...

-Javi ! Je suis malade ! Et pas de masque !, protestai-je en m’éloignant le plus possible, c'est à dire de quinze centimètres.

-Oh c’est bon, tu n’as pas la peste, je peux survivre à un rhume. Tiens, déclara-t-il en me couvrant d’autorité avec sa veste.

-Si tu es aussi malade Brian va me tuer, gromelai-je en acceptant quand même le vêtement.

Il était plus chaud que celui de l’équipe japonaise et je soupirai de bonheur. Demain je prendrais définitivement une ou deux polaires supplémentaires… Et un masque.
Je ne me rendis compte que je m’étais endormi que lorsque Javi me secoua doucement pour qu’on descende du bus et je me relevai de son épaule ; j’allais vraiment le contaminer...

Heureusement mon rhume passa rapidement et Javi ne l’attrapa pas malgré mes craintes et son manque total de prudence (non, on ne boit pas à la bouteille d’un malade, peu importe si on a l’habitude…). Lorsqu’on retourna au Canada, j’étais totalement guéri et prêt à affronter les Jeux Olympiques qui arrivaient.

 Lorsqu’on retourna au Canada, j’étais totalement guéri et prêt à affronter les Jeux Olympiques qui arrivaient

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