Comment vivre en tant que champion de patinage artistique sans se comprendre soi-même, avec une pression écrasante et une vie personnelle à gérer envers et contre tous.
Tout allait pour le mieux dans ma vie, du moins en apparence, et comme l'apparence c'était toute ma vie, alors ma vie allait bien : CQFD.
La saison était bonne, pas de problème de ce côté-là, mais du côté sentimental c'était du grand n'importe quoi. J'étais plus proche de Javi que jamais et je ne me plaignais absolument pas de la fréquence accrue de nos contacts, évidemment, mais mon cœur et mes nerfs en souffraient beaucoup. J'étais un jeune homme en pleine croissance moi ! La puberté était déjà difficile à gérer sans plus de complications à rajouter, merci bien ! Surtout que j'avais "accessoirement" pas mal d'anomalies biologiques PLUS des compétitions pour occuper mon temps ; des histoires de cœur étaient la dernière chose dont j'avais besoin... Déjà parce que question concentration c'était compliquée et que je me trouvais bien trop souvent à fixer les lèvres de Javi quand il me parlait ou son être général quand il patinait (et ce n'était absolument pas ok), ensuite parce que quand je me retrouvais parfois le matin avec un problème au niveau inférieur le lendemain d'une compétition et que j'étais coincé contre lui dans un lit de l'hôtel, c'était encore moins ok...
J'étais justement dans une de ces situations périlleuses et je remerciai le ciel de m'être réveillé avant Javi ; le contraire aurait entraîné une gêne considérable, voir un hara kiri en bonne et due forme. A présent, l'épreuve était de sortir du lit, aller jusqu'à la salle de bain et régler le problème le plus silencieusement possible, sûrement avec une douche froide.
J'inspirai profondément et tentai une fuite classique en roulade. Pour récompenser mes efforts, Javi reserra simplement un peu plus sa prise sur moi et je me figeais : quelques millimètres de plus et sa cuisse serait contre mon « problème ». Alerte ! Help ! Je fermai les yeux en essayant de garder mon calme : en situation de crise, le sang froid était toujours la meilleure solution.
Je tentai d'éloigner mes jambes des siennes tout en gardant le haut de mon corps coincé ; vive la souplesse. Ça aurait dû marcher, ou au moins me permettre de sécuriser un peu la situation, sauf qu'évidemment ça aurait été trop simple et vraiment pas drôle... Pour une raison que je ne saisis pas, le mouvement dût déranger Javi qui roula un peu, pressant sa cuisse juste là où il ne fallait pas. Je me mordis la lèvre pour ne pas gémir, perdant le peu de sang froid qui me restait. Je tirai pour m'échapper, ce qui ne fit qu'accentuer la pression. J'haletai hératiquement, beaucoup trop conscient du souffle chaud contre mon oreille. Ça n'allait pas du tout !!! Mayday mayday ! Je descendis une main tremblante sous la couette, dans l'espoir de pouvoir repousser la jambe : c'était ma dernière option. J'essayai d'abord doucement puis plus franchement. Dès que le poids disparut je m'éjectai du lit sans aucune précaution et filai à la salle bain : une médaille, je méritais une médaille pour mon self contrôle... Et je n'accepterai rien d'autre que l'or.
~~~~~~~~~~~~~~~~~~Le désir est-il la marque de notre imperfection ? Vous avez quatreheures~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
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