Ice King

67) Bébé

Je repris conscience à côté d’un Javi paniqué qui ne savait plus quoi faire.

-Mierda ! J’ai eu tellement peur Yuzu ! Ne me fais plus jamais ça !, cria-t-il quand j’ouvris les yeux.

-J’ai rêvé, dis moi que j’ai rêvé, chuchotai-je.

Il se mordit la lèvre et son regard dériva là où devait reposer le test sans répondre. J’éclatai alors en sanglots, me roulant en boule alors qu’il essayait de me réconforter, m’enlaçant, me caressant le dos, chuchotant des paroles rassurantes. Il me fallut bien une heure pour me calmer et que je puisse me rasseoir en reniflant et en serrant Pooh-san cherché en urgence par Javi pour endiguer cette situation de crise.

-Qu’est-ce que tu veux faire Yuzu ?, chuchota-t-il prudemment.

Je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire : je voulais un enfant, mais être enceint ?

-Tu sais que je ne t’en voudrai jamais si tu décides d’avorter, ajouta-t-il. Je comprendrais totalement, je t’aiderai ; tu n’as pas à t’infliger ça…

Je passai une main sur mon ventre, complètement plat, reniflant encore.

-Comment c’est possible… Je ne suis même pas sûr de pouvoir tenir une grossesse même si je le voulais…

-Si tu peux tomber enceint, tu dois pouvoir porter à terme je pense. Mais qu’est-ce que tu veux ?

Je me massai les tempes, essayant de mettre un peu d’ordre dans mes pensées. Un bébé… probablement plus un  fœtus pour l’instant, mais disons un futur potentiel bébé… D’une certaine façon ça réglait tout, si je pouvais aller au bout, et on pourrait avoir un enfant réellement à nous, comme on le voulait… Mais une grossesse ne se cache pas, j’étais en plus loin d’être quelqu’un qui n’attire pas l’attention, et est-ce que c’était possible ?

-Si… si je pouvais… voulais ce… Si je le voulais, est-ce que toi ?...

Je le regardai avec appréhension et il me passa un bras dans le dos, m’embrassant le front.

-Si tu le veux alors je serai très content, mais c’est toi qui dois prendre la décision Yuzu : c’est toi qui va devoir le porter pendant des mois avec toutes les conséquences que ça entraîne… C’est vrai que j’aimerais un enfant mais je serai tout aussi heureux d’adopter alors ne t’en fais pas pour moi, d’accord ?, sourit-il.

Je soupirai en m’appuyant contre lui, fermant les yeux avec fatigue.

-Juste si le docteur pense que c’est faisable, alors… oui, soufflai-je.

-Est-ce que tu es sûr de toi ?, demanda-t-il. On ne peut pas juste aller à la clinique et se présenter comme des fleurs avec ce genre de… situation… Même en te retirant et en stoppant les compétitions, comment on va faire pour cacher ton ventre quand il aura grossi ?

-Je pourrai le cacher avec des vêtements larges au début, et après… je ne sortirai plus.

-C’est hors de question : rien que pour ta santé ça n’irait pas, refusa-t-il.

-Mais ce n’est même pas une question de célébrité, protestai-je. Les gens que je croiserai dans la rue ou n’importe où d’autre verront bien que je ne suis pas obèse et qu’il y a un problème, et ça attirera l’attention, et…

-Calme toi Cariño, ça va aller, on va trouver une solution… On devrait peut-être appeler la clinique pour un nouveau rendez-vous non ?

J’acquiesçai faiblement et il se leva pour aller prendre le téléphone.