65) Reportage

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Brian P.O.V :

Le TCC était assez connu pour ses patineurs talentueux et depuis que Javi et Yuzu avait décidé de sortir du placard et rafler leur 5ème ? 6ème ? médaille d’or mondial en couple (Yuzu avait simplement repris le titre en 2019, dans une saison à couper le souffle pour son grand retour en bonne santé), on avait du mal à endiguer toutes les demandes.

En outre Jason Brown avait également fait d’excellents scores pour sa première saison chez nous et Evgenia était de nouveau championne mondiale donc ça allait aussi. C’était un peu dommage que Boyang ait renoncé à venir mais je comprenais qu’il veuille échapper à la pression médiatique et à la confrontation directe constante avec Yuzu s’il était venu… Bref, les gens s’étaient rendus compte que le Club entrainait beaucoup de personnes talentueuses et une équipe canadienne avait demandé si elle pouvait faire un reportage, ce que j’avais accepté tant qu’ils ne dérangeaient pas l’entraînement de mes élèves…

-Pouvez-vous nous expliquer la présence de tous ces drapeaux au mur ? Il y en a vraiment beaucoup, et le drapeau canadien n’est pas en avant par rapport aux autres ?

-En effet : il n’y a pas tant de patineurs canadiens ici, enfin pas plus qu’une autre nationalité. Nous sommes très international et il faut que tout le monde soit à l’aise, surtout ceux qui sont très loin de chez eux. Je rajoute un nouveau drapeau dès qu’un patineur d’une nouvelle nationalité arrive, pour qu’il se sente un peu chez lui… Mais c’est vrai qu’on commence à manquer de place, avouai-je.

-Vous avez également des plaques pour les victoires mondiales et olympiques.

-Et on commence à manquer de place là aussi, ris-je en les leur montrant. Pourtant pour gagner de l’espace on met plusieurs années sur une plaque avec le nom du patineur mais même là on a eu un nouveau problème ; Javier et Yuzuru ont trois dates sous leurs noms, ça fait déjà très serré, mais si Yuzu en regagne un quatrième je ne sais pas comment on va faire… Et même si je ne pensais vraiment pas avoir de soucis de ce côté là, pour celle olympique aussi le problème est le même. Après Sotchi j’ai fait l’erreur de promettre à Yuzu qu’il aurait une deuxième plaque s’il regagnait à Pyeongchang, au lieu de simplement ajouter une date : résultat je me suis retrouvé à en rajouter deux. Heureusement que c’est juste tous les quatre ans…

-Je pense qu’il y a beaucoup de clubs qui aimeraient avoir les mêmes problèmes que vous, rit l’homme.

-C’est vrai, admis-je.

Junhwan atterit un beau triple Axel non loin de nous et j’applaudis avec les quelques autres patineurs qui s’entraînaient en même temps.

-Il y a des petites coutumes propres au TCC ?, demanda le journaliste.

-Oh oui, par exemple on applaudit quand quelqu’un réussit un quad ou un triple Axel et vous voyez la grosse cloche là bas au bord de la patinoire ? Un patineur gagne le droit de la sonner chaque fois qu’il réussit un Run Through sans faute.

Comme pour illustrer mes propos un de nos jeunes élèves sortit de la glace et se mit sur la pointe de ses patins pour sonner la cloche fièrement. Tout le monde applaudit de nouveau en le regardant se faire féliciter par Tracy, riant à son excitation.

-Vous ne travaillez pas seul n’est-ce pas ?

-Bien sûr que non, il y a beaucoup d’autres coachs qui travaillent ici. Je travaille personnellement avec Tracy Wilson et Briand Ghislain, mais selon les chorégraphes que nos élèves choisissent on travaille avec pleins d’autres personnes, expliquai-je.

Gabby nous croisa dans le couloir, allant probablement retoucher son maquillage après une session de gym, et nous salua d’un sourire.

-Il n’y a jamais eu de problèmes à cause de la différence de culture entre les patineurs ? Des disputes en fonction des ethnies ?

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