37) Caprice

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Javier P.O.V :

-Ne t’aventure pas par là Javi, il y a une bombe à retardement dans les vestiaires…

Je me tournai vers Alexei en levant un sourcil interrogatif.

-Ton cher japonais irradie de mauvaise humeur. Déjà qu’il est flippant avant les compétitions, s’il est pareil après moi je vais prendre ma retraite plus tôt, grogna le russe.

-Te connaissant j’aurais plutôt dit que tu allais demander une dérogation spéciale pour utiliser le vestiaire des filles…

-Dans ce cas je veux cette dérogation aussi !, déclara Misha qui sortait juste des vestiaires. J’aime bien Yuzu mais j’ai mes limites… J’ai l’impression que si on s’approche à plus d’un mètre de lui il va nous découper en petits morceaux.

Je décidai de ne pas leur dire que c’était une des menaces préférées de “la bombe à retardement” parce qu’ils auraient vraiment eu peur.

-Vous en faites des caisses pour rien, Yuzu fait juste un caprice parce qu’il a loupé son triple Axel.

-L’Axel est le saut le plus dur, c’est normal de le rater !, protesta Michael.

-Tu fais une tête de psychopathe quand tu fais un caprice toi ?, poursuivit Misha.

-Je suis un grand garçon donc non, je ne fais pas de caprice tout court. Yuzu est un gamin, c’est tout.

-Un gamin avec une sacré panoplie de quads alors…

-C’est bon, je vais lui parler, soupirai-je.

-Non ! Ne prends pas ce risque, tu vas empirer les choses !, s’écria l’ouzbek en se mettant devant la porte comme si c'était une question de vie ou de mort.

Je retins un rire à l’idée d’un Yuzu sauvage essayant de me frapper et le dépassait pour rentrer dans le vestiaire. En effet, l’ambiance était un poil tendu… Il régnait un calme anormal malgré la dizaine de patineurs et Yuzu était au milieu de la pièce sur un banc en train de fusiller… je ne sais pas trop quoi du regard. Pooh san était juste à côté de lui et je levai les yeux au ciel en voyant tout le monde le nez dans son sac en essayant d’ignorer sa présence.
Est-ce que personne ne pouvait gérer ça ? Je n’étais pourtant pas payer pour faire démineur…

-Bon Yuzu ça suffit, arrête de bouder, tu es ridicule, soupirai-je en entrant.

Le vestiaire entier me regarda comme si je venais de lancer une grenade en l’air : ils croyaient vraiment qu'il y avait un danger ? Franchement…

-Je ne boude pas, gronda-t-il.

-Tu fais très bien semblant alors. Arrête de me fusiller du regard maintenant, exigeai-je en lui donnant une petite tape sur le crâne.

-Je suis tombé sur mon triple Axel ! Un triple Axel Javi ! Est-ce que tu comprends ce que ça veut dire ?, s’exclama-t-il.

-Que tu vas avoir un joli bleu à ajouter à ta collection et que Brian va s’arracher les cheveux parce que tu ne vas faire que travailler le triple Axel toute la semaine ; le pauvre.

-Je ne plaisante pas !!!, cria-t-il.

Je vis Misha faire un signe de croix et commencer une prière du coin de l’oeil, pourtant à moitié caché derrière la porte des vestiaires.

-Moi non plus, et arrête de crier, tu fais peur aux gens. Ça m’arrive aussi de tomber sur le quad Sal, et est-ce que tu me vois tirer à la mitraillette après ? Je ne crois pas.

Il gonfla ses joues et croisa les bras d’un air vexé et je lui fourrai l’ours en peluche dans les bras.

-Tiens, prends plutôt soin de Pooh san sinon il va se sentir délaissé, et dépêche toi de ranger tes affaires.

-Mais mon triple Axel Javi, marmonna-t-il plus faiblement.

-Tu veux le perfectionner ici ? Je t’assure que ça sera plus pratique au club, me moquai-je.

-Ok, ok...

-Je t’attends dehors. Ne fusille personne du regard, d’accord ? Sois gentil et fais ton sourire presse, c’est plus pacifique.

Je reçus une exclamation indignée mais l’ignorai en refermant la porte.

-Voilà, c’est fini les enfants : vous pouvez sortir de sous les tables, ricanai-je en voyant Misha et Alexei qui avaient tout suivi depuis le couloir.

-C’était magnifique Javi ! Comment tu as fait ça ? Il y a une technique ?

-Si vous ne le preniez pas aussi au sérieux vous verriez bien qu’il n’y a rien de grave. Je ne comprends pas pourquoi vous réagissez tous comme s’il était un dangereux spécimen…

-Parce que c’est un dangereux spécimen ! D’après moi quand on chouchoute son triple Axel de cette façon, c’est pas humain…

-Javi chouchoute son quad Sal, du coup il est aussi un dangereux spécimen, réfléchit Misha. C’est pour ça qu’entre dangereux spécimens ils peuvent s’entendre…

-Vous êtes ridicules…

-Mais on t’aime quand même Javi, rit Alexei. On se voit à la prochaine compèt’ !

Misha prit aussi congé et Yuzu finit par arriver, toujours en boudant.

-Tu comptes me faire la tête pour combien de temps ?, m’informai-je.

-Dix minutes, grogna-t-il.

-Ok.

Cinq minutes et une barre chocolatée plus tard son humeur s’était bien améliorée et on alla retrouver Brian.

Ice KingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant