La Force du destin Tome 1

Chapitre 1

Le déménagement

  Vanessa parcourut la chambre des yeux, tous ses effets étaient empilés dans des cartons. On attend le camion de déménagement.
   La porte s'ouvrit et sa mère apparut dans l'encadrement.
-Qu'est -ce que tu attends pour descendre ma chérie? demanda sa mère.
-Je ne veux pas déménager maman.
-Ça suffit Vanessa, gronda Caroline Lapierre.
  Anne-marie sa grande sœur à qui elle partage sa chambre leur rejoignit.
-Ça y est maman, le camion de déménagement est arrivé.
-Je n'ai pas envie de quitter Cap-Haïtien. On est bien avec tatie Carline et tonton Frederico. Laisses-moi rester avec eux.
  Caroline soupira et tourna les talons.
-Paul, viens raisonner ta sœur.
-Je veux rester avec mon oncle.
-Arrêtes avec tes enfantillages, gronda Paul. Maman a eu assez de mal pour trouver cette maison et toi tu ne fais que lui donner du fil à retordre. Peut- être que tu veux rester pour voir Peter Marchand.
  Vanessa lui jeta un regard noir et sortit. Elle prit un encadrement qui contient une photo de son père.
-Je vais garder cette photo, dit-elle.
-Pas question! s'insurgea sa mère. J'ai décidé d'enterrer le passé, je laisse tous derrière moi.
-Moi je veux garder cette photo, riposta Vanessa. Quand j'ai cette photo, c'est comme si papa était toujours vivant et présent avec moi. Il n'a passé que quatre années avec moi.
-Qui a t-il dans cette boîte? s'enquit Paul en désignant la boîte oú Vanessa vient de prendre la photo.
-Elle contient les affaires de Vincent, je vais les donner...
-Pas question, je les garde, dit Vanessa.

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Le lendemain matin
   Michelle Mainville raccrocha le telephone et se tourna vers son frère qui lisait sur le canapé .
-C'était Tania frérot. Elle a essayé de te joindre sur ton portable mais...
-Il était fermé, coupa Ralph Mainville.
-Tu ne vas pas l'inviter ici, dit Marianne Mainville d'un ton dessaprobateur. Qu'elle t'attende donc à la bibliothèque.
Ralph lui offrit son plus beau sourire .
-Et moi qui croyais que tu t'étais débarassé de cette intrigante, continua froidement sa mère.
-Maman, Tania est mon amie. Tu dois l'accepter. Il n'y a rien entre nous.
-Vous ne devez pas la frequenter. Vous n'êtes pas du même milieu social.
-Mais c'est une personne comme nous maman. Je te rapelle que j'ai choisi qui je veux pour amis. Au revoir, je ne veux pas faire attendre Tania.

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     Vanessa arrangea ses vêtements dans l'armoire de sa nouvelle chambre quand sa sœur fit son entrée.
-Ta chambre te plaît sœurette? demanda t-elle.
-Si on veut, bougonna t-elle.
-Tu fais toujours la tête Vanessa? Tu verras, bientôt on va faire la connaissance de nouveau mec.
-Les garçons! Les garçons! C'est tous ce qui t'interessent? Ugh!
-Je suis à ma dernière année d'université, je vais avoir mon diplôme bientôt, il est temps pour moi que je fasse mon choix. Tu comprends ce que je veux dire.
-Ouais, en gros chercher les problèmes. Dispute et jalousie. oú est passé Paul? demanda Vanessa pour couper court aux barvadages de sa sœur aînée.
-Il est allé rencontrer son nouveau patron. Quand je pense que Paul a fini par trouver un boulot même si c'est à Port-au-Prince, je suis contente pour lui.
-Ouais.
-Laisse ta mauvaise humeur de côté ma sœur. Viens, nous allons sortir toute de suite. Peut-être que tu rencontreras ton Prince charmant aujourd'hui.
-Au diable les princes charmants. Ça ne m'intéresse pas. Tous les garçons sont les mêmes, beaux parleurs, menteurs, stupides et collectionnent des filles. Bon de toute façon, un peu d'air ne me fera pas de mal, ça me plairait bien de sortir. Allons-y.
   Elles sortirent sans oublier de vérouiller la porte. Deux femmes au coin de la rue les dévisagèrent avidement.
-Mais quel sans-gène, marmonna Vanessa.

  Elles s'arretèrent devant la bibliothèque puis finirent par pénetrer en ignorant la mine sévère du bibliothécaire.
  La dame les suivit et tapota l'épaule de Vanessa, cette dernière se tourna, la toisa de la tête au pied et retourna à son occupation.
  Perdant patience, la bibliothécaire grinça les dents.
-Qui a t-il tigresse? dit Vanessa énervée.
   Anne-marie leva les yeux au ciel.
-Avez- vous vos cartes?
-Non Madame, nous sommes nouvelles. Excusez-nous maintenant, fit Vanessa en entrainant sa sœur à sa suite.
- Occupes-toi des cartes, dit-elle en se séparant d'elle.
   Elle se retourna et alla se cogner la tête contre le torse de quelqu'un dont les mains remplissaient de livres. Tous les livres tombèrent par terre. La bibliothècaire lança un regard mauvais et méprisant à Vanessa pour avoir troubler le silence de la salle. Quelques têtes se tournèrent vers eux.
C'est à ce moment qu'elle découvrit les plus beaux yeux qu'elle n'a jamais vu. C'est lui. Pas de doute. C'est le jeune homme qui communique avec elle depuis des mois. Elle fut troublée et leva les yeux vers elle.
-Je suis vraiment déso...commençèrent-ils ensemble.
   Ils s'arretèrent net. Ralph devora du regard la fille du désastre ambulant. Quel visage angélique. Il ne s'était pas trompé. Elle est encore plus belle que dans les photos. Et ses lèvres... Mon Dieu, elles doivent être de pure délices. Il rêve de plonger sur elles et les devorer. Stop! Se dit-il.
-C'est à moi de m'excuser, je ne vous ai pas vu venir, reprit Vanessa.
-Excuses acceptées. Mademoiselle??
Elle leva les yeux au ciel. Vraiment il veut jouer à ça ou il ne la reconnaît pas pour de vrai. Sans repondre, elle baissa et ramassa les livres, Ralph baissa à son tour et la devisagea.
-Tenez. Désolée encore une fois.
   Il prit les livres et retient la main qu'elle lui tendait. Furieuse elle se degagea et le fusilla du regard.
- Ralph Mainville, presenta t-il.
-Enchantée et au revoir.
   Elle tourna les talons et rejoignit sa sœur.
-C' était qui? demanda sa sœur.
-J'sais pas.
-Mais je vous ai vu barvader ensemble pendant un long moment. Et vous vous devisagez comme si vous vous connaissez, fit Anne-marie avec une lueur malicieuse dans ses yeux en amandes.
-Eh bien, vous vous trompez.
Elles prirent place autour d'une table et Anne- marie donna un coup de pied à sa sœur sous la table en désignant quelqu'un du menton. Sans se retourner Vanessa haussa les épaules.
   Un souffle chaud tout près de son oreille la fit frissonner et une voix grave vient chuchoter à son oreille:
-Vous avez bien un nom n'est-ce pas?
   N'osant pas se retourner de peur que son visage se touche à la sienne, elle resta raide sur sa chaise. Sa présence seulement procure à Vanessa une décharge électrique dans son corps
-Eloignez-vous de moi, siffla t-elle.
Ralph eut un sourire, il a assez d' expérience pour savoir que sa présence lui trouble avant de s' éloigner car l'autre fille commence à le prendre sûrement pour un dingue, mais avant il fut courir ses lèvres sur son cou gracile discrètement pour la provoquer et chuchota dans son autre oreille.
-Alors Vanessa Lapierre?

   Alors il n'a pas oublié son prénom.

Carine Desrosiers, dans le rôle de Caroline Lapierre .