Chapitre 32

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  Caroline annonçait à ses enfants que le mariage est prévu pour le mois de décembre, devant leur manque de réaction, elle leva la tête et les regarda.
-Vous ne dites rien?
-Que veux-tu qu'on te dise maman? répond Annie. Vanessa sera là?
-Non. Elle refuse.
-Et pourquoi tu ne la contraints pas de venir, ajouta ironiquement Paul. Après dix huit ans on verra bien si tu forceras Vanessa à faire ce qui ne lui plaise pas. Allons-y Annie.

  Quand Annie prit place à ses côtés, il démarra.
-Tu t'es disputé avec Marc? s'enquit-il auprès de sa sœur.
-Non. Pourquoi tu dis ça?
-Il m'a appelé ce matin pour me parler d'un cousin éloigné qui aurait rentré hier soir à Port-au-Prince et aurait descendu chez nous.
-Tu lui as dit quoi? Tu ne l'as pas démenti n'est-ce pas?
-Pas encore. J'étais un peu intrigué. Je compte lui dire la vérité dès ce soir.
-Non, pas encore. Donnes-moi encore deux jours frérots. Marc Morin a assez pris son aise avec moi.
-Pourquoi tu le tortures autant Annie? Toi qui as un cœur si doux.
-Justement j'ai été trop douce avec elle.
-Tu ne vas embrasser la réputation de femme sans cœur de Vanessa qui mène Ralph par le bout du nez?
-Pourquoi pas? Si c'est par ce moyen que je dois passer pour garder Marc, je le ferai. En plus je ne le torture pas, je lui rend juste la monnaie de sa pièce. Il m'a raconté la même histoire pour justifier sa sortie avec cette fille.
-Ecoutes Annie, si j'étais toi, je ne prêterai pas foi aux commérages de Clarelle. Marc t'aime vraiment, accordes-lui ta confiance.
-Il faut qu'il la mérite, je déteste qu'on me fasse passer pour une idiote.
-Comment pourrait-on te faire passer comme telle? C'est juste que tu n'aimes pas les affrontements comme ta sœur.
-En parlant d'elle, j'ai l'impression qu'elle m'en veut.
-Vanessa? Je ne crois pas. Elle te reproche juste de ne pas avoir assez de cran pour t'imposer à maman.
-Oui mais je déteste les affrontements. En plus parfois maman me fait peur. On dirait que c'est elle en même temps...
-Comment ça?
-Laisses tomber, dit Anne-Marie en soupirant. Tu as vu Ralph?
-Oui il est venu me voir pour me demander de ne rien dire à sa sœur sur le départ de Vanessa.
-Il pense que sa mère pourrait envoyer l'assassiner là-bas?
-Oh Anne-Marie, quelle imagination. Je ne sais pas pourquoi il m'a demandé ça.

  Quand Vanessa est sûre que le neveu de Federico est en route pour leur maison, elle se leva et porta la main à sa tête en faisant une grimace.
-Qu'est-ce que tu as ma chérie? s'enquit sa tante.
-J'ai la tête qui tourne tatie.
-Va donc te reposer un peu ma chérie. Je l'expliquerai à ton oncle.
  Quelques minutes plus tard, la voiture de Federico s'engagea dans le packing de la maison. Carline s'empressa d'aller à leur rencontre.
-Mon garçon je te présente Carline, mon épouse. Chérie, mon neveu Ralph Mainville.
-Enchantée Madame.
-Qu'il es mignon n'est-ce pas Fede? Le garçon parfait pour ma petite nièce.
  Ralph se raidit à cette parole. Nous y voilà! C'est sûrement une idée de sa mère pour le faire oublier Vanessa.
-Voyons Carline, tu mets mon neveu mal à l'aise. Oú est-elle à ce propos?
-Elle ne sent pas bien, je lui demandé d'aller se reposer dans sa chambre.

  Ralph n'eut aucun mal à imaginer la scène. Carline a déjà bâti un roman à l'eau de rose entre sa nièce et lui. La pauvre a dû avoir le tournis ou est trop timide de rencontrer un garçon qui vient de la capitale. Il doit sûrement s'agit d'un petit laideron. Aucune fille n'arriverait à remplacer Vanessa dans son cœur.
-J'en suis sûre que ma nièce et vous allez vous entendre à merveille, fit remarquer la femme de Federico. Elle rentra à l'université cette année. C'est une jolie fille.
  Ralph lui sourit poliment.
  Carline fit monter les bagages de Ralph et l'accompagna dans sa chambre. Après elle lui proposa un verre que Ralph refusa poliment puis elle lui dit de passer directement dans la salle à manger quelques secondes plus tard, son fils leur rejoint.
-Viens Tobby, je te présente ton cousin Ralph qui vient de la Capitale. Il est le neveu de ton oncle.
  Le petit dévisagea Ralph et fut impressionné de sa grande taille.
-Waw, tu es drôlement grand comme papa.
-Voyons Tobby, tu dois dire que tu es très grand comme papa. -Alors j'ai une cousine et un cousin, reprit le petit garçon.
-Oui mon chéri.
  Ralph s'abaissa à sa hauteur et lui donna une poignée ferme.
-Tu as quel âge?
-Sept ans et maman a dit que si je mange et fait mes devoirs, je deviendrai grand comme papa et puis... toi. Parce que je veux devenir comme toi.
-Ta maman a raison.
-Tobby va chercher ta cousine pour le dîner.
-Elle a dit qu'elle ne descend pas parce qu'elle a toujours la mi... mi...
-Migraine, Tobby, lui apprit Ralph en souriant. Dans ce cas allons-y. Laissons ta cousine se reposer.
-Franchement elle réagit comme une gamine, dit Carline en boudant comme une petite fille.

Le lendemain
  Ralph prit son petit-déjeuner quand il entendit son oncle et sa femme rentrer dans le salon en pleine discussion.
-Mais que se passe t-il avec elle? Elle ne va pas s'enfermer dans sa chambre éternellement, dit Federico.
-C'est ce que je lui avais dit, répondit Carline. Maintenant j'en suis sûre qu'elle avait fait exprès hier. Je comprends ma sœur maintenant, elle a dû lui faire voir toutes les couleurs pour ce garçon.
-Il faut bien qu'il oublie ce garçon, commenta Federico.
-Federico, intima Carline en jetant un regard sur Ralph qui déjeune tranquillement.
  Ralph fit semblant de jouer avec Tobby mais trop tard, son oncle a tout dit ou du moins pas assez. Comme ça la petite a une peine de cœur. La pauvre. Sûrement son petit ami l'a plaqué et a trouvé mieux. Maintenant, il lui reste à appeler Vanessa pour savoir dans quelle ville se trouvait-elle.
  Son oncle et sa femme s'approchent de lui.
-Mon garçon, nous sommes désolés de vous laisser. Si vous avez besoin de quoi ce soit, n'hésitez pas à solliciter l'aide de Rita.
-D'accord mon oncle.
-A plus tard Ralph, fit Carline.
  Tobby lui rejoint quelques minutes plus tard, Ralph lui regarda manger avec appétit.
-Tobby, tu ne sais pas si ta cousine a déjà mangé?
-Non pas encore. Je crois qu'elle est fachée.
-Fachée! Et pourquoi donc? demanda t-il distraitement en portant sa tasse à ses lèvres.
  Vanessa lui manqua debout. Il doit la retrouver. Il faillit recracher son café par ce que Tobby vienne de lui dire.
-Tu peux répéter Tobby.
-Maman a dit que sa maman lui a obligé à venir vivre avec nous.
Le cœur de Ralph bat à cent mille à l'heure. Il ne doit pas s'emballer si vit. C'est juste son imagination. Ralph se sentit mal de tirer le verre du nez d'un petit garçon mais il ne peut pas s'en empêcher.
-Et pourquoi sa mère lui a obligé à venir ici? demanda t-il en s'efforçant à garder un air calme.
-Ne dis rien à maman, j'ai entendu maman raconter à papa que sa mère n'aime pas le garçon qu'il fréquentait à la Capitale, chuchota Tobby.

  Ralph se leva brusquement.
-Non??
-C'est la vérité Ralph.
  Le petit garçon regarda son cousin sans comprendre pourquoi il a crié.
-Serait-ce possible? Comment s'appelle t-elle Tobby?
   Son cœur bat à un rythme désordonné en attendant de Tobby.
-Vanessa, lâcha Tobby.

La Force du destin Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant