Chapitre 30

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  Chez les Mainville, au cours du dîner.
-Tu ne manges pas Ralph, fit remarquer Michelle.
-Je n'ai pas très faim, répondit Ralph. Je vous laisse.
-Mais mon fils, termines ton repas.
-J'ai pas faim maman, dit Ralph d'un ton grognon.
-Oh la la, fit Michelle. Quelle humeur massacrante! C'est Vanessa n'est-ce pas?
-Ça ne te regarde pas.
-Elle t'a quitté c'est ça? demanda Michelle en souriant.
-Mais c'est une bonne nouvelle, applaudit Marianne.
  Ralph les regarda tour à tour avec un sourire ironique.
-C'est ce que vous aimerez n'est-ce pas? Désolé de vous décevoir mais ça n'arrivera pas. D'ailleurs Vanessa et moi sommes pratiquement fiancés.
  Marianne faillit s'étrangler.
-Tu n'oserais pas n'est-ce pa? Je te l'interdis Ralph.
-Tôt ou tard, vous allez devoir accepter Vanessa, maman. Tôt ou tard.
-Franchement je ne comprend pas ce que tu trouves à cette fille. Elle est stupide, mal élevée. Pour l'amour du ciel Ralph, renonces à cette fille. Son père a assassiné ton père mon fils.
-Elle n'est pas responsable maman. C'est elle que j'épouserais.
-Ça jamais! Tu m'entends? Jamais je n'accepterai cette petite peste dans ma famille. Très bien, dans ce cas, je vais devoir prendre des mesures très drastiques pour t'éloigner d'elle.
-De quoi tu parles maman?
-Tu le sauras assez tôt mon fils.
-Maman, acceptes de la rencontrer au moins une fois et tu découvriras que c'est une fille gentille.
-N'y compte même pas. Il est temps que tu grandisses Ralph. Je vais t'envoyer à Milot pour seconder Gerard Thelus.
-A Milot! Tu veux dire dans le Nord? demanda Ralph éberlué.
  Son cœur battit plus rapidement.
-Milot, maman? Tu es sérieuse?
-Exactement.
-Je suis désolée Ralph, dit sa sœur. Tu aurais dû écouter maman.
-Pour combien de temps? s'enquit Ralph en esssayant de cacher sa joie.
-Le temps que je jugerais nécessaire. Le temps que tu oublies cette fille.

Quelques minutes plus tard.

  Ralph se détira sur son lit et sourit de toutes ses dents. Il n'arrive pas y croire à sa chance. Il va retrouver Vanessa. Est-ce qu'ils seront dans le même quartier?
  Ça n'a aucune importance, reflechit-il, du moment qu'ils soient dans la même ville, le même département, tout va bien. Ce n'est pas deux ou trois km qui va le tuer. Maintenant il va devoir être très prudent et va aussi feindre la tristesse pour faire croire à sa mère que cette situation l'affecte.
  La porte de sa chambre frappa deux coups et Michelle apparut:
-Tu dors? demanda t-elle
-Pas encore, répondit-il d'une voix affectée.
-Oh Ralph, rompre avec elle et qu'on en finisse.
-Sors de ma chambre Michelle. Si c'est maman qui t'envoie, dis-lui qu'elle perde son temps.
  Michelle baissa les yeux d'un air coupable et Ralph voit qu'il a deviné juste. Sa mère est partagé entre son désir de le voir rester près d'elle et celui de l'éloigner de Vanessa. En aucun cas, sa famille ne doive pas découvrir que Vanessa n'est pas dans la capitale. Il va demander à Paul qu'il garde le silence sur le départ de Vanessa.

Le lendemain matin
  Deux coups frappèrent à la porte de la chambre de Vanessa et la tête de Carline apparut dans l'encadrement avec le plateau du petit-déjeuner.
-Tu as bien dormi ma chérie? s'enquit Carline.
-Oui merci tatie. Oncle Frederico est déjà parti?
-Oui. Il part tôt et rentre tard.
-Ah je vois.
-A propos ma chérie, tu vas avoir de la compagnie. Le neveu de Frederico va passer quelques jours ici avec nous.
-Ah! fit tout simplement Vanessa complètement désintéressé.
-Ecoutes Vanessa, ta mère m'a tout expliqué. Si les parents de ce jeune homme déteste ta famille, il vaut mieux que tu rompes avec lui.
-Merci tata, sans vouloir te vexer, tes conseils rentrent par cette oreille gauche et ressort par cette oreille. Ralph est ma vie tata. Je l'aime et ça ne changera pas.
  Carline alla ajouter quelque chose mais Vanessa leva la main pour l'arrêter.
-Ça suffit tante Carline. Je croyais que tu m'avais promis une visite sur le campus de l'université de Limonade.
-On partira dans deux heures car Federico aura son heure libre comme ça il pourra te faire visiter, dit Carline avec aigreur. En tout cas, la présence du neveu de Federico te ferait oublier ce garçon.
-Tata, maman t'a parlé ou du moins raconté toute l'histoire?
-Pas vraiment. Elle n'est pas rentrée dans les détails. Elle m'a tout simplement raconté que la famille du jeune homme que tu fréquentais vous déteste et était même capable de vous mettre à la porte à dix heures du soir.
  La fameuse Caroline a encore frappé. Elle raconte ce qu'elle veut raconter pour ne pas qu'on la pose trop de question indiscrète.
  Personne ne lui ferait oublier Ralph. Même si ça arriverait qu'elle soit séparée de lui, elle le protégerait. Et elle ferait éclater la vérité au grand jour. Cet homme qui était chaussé de ses lunettes noires à l'enterrement de son père, qui était-il?
  Et pourquoi sa mère tremblait dès qu'elle lui posait des questions sur lui? Et pourquoi son père a fait référence à Stéphane Santini. Quand le drame a eu lieu, il devrait y avoir six ou sept ans. Comment peut-il mêler à cette histoire. A moins qu'il avait vu qui a tué le père de Ralph.

  Quelques heures plus tard, Vanessa accompagnée de sa tante rejoint Federico à l'université.
-Bienvenue Vanessa, dit-il.
-Je sais que tu es capoise mais tu ne sais pas grand chose n'est-ce pas?
-Pas vraiment. Quand je vivais au Cap-Haïtien, c'était dans la commune de Plainsance.
-Cette université est un nouveau campus de UEH, on l'a inauguré le 12 janvier 2012
-Deux ans après le terrible tremblement de terre qui a détruit Port au Prince, commenta Vanessa.
-Ouais. Un catastrophe aucun haïtien n'oublierait surtout ceux qui vivaient dans la capitale. Les travaux ont duré plus de dix sept mois, la première pierre a été posé le 30 juillet 2010. La construction de cette université a été financé par la République Domimicaine, on accueille 10 000 étudiants dans ce qui sera considéré comme l'infrastructure universitaire la plus moderne d'Haïti.
  Vanessa regarde partout autour d'elle. Fini les études classiques, bonjour les études universitaires.
-Il compose de plusieurs bâtiments de trois étages dont chacun comporte respectivement soixante douze salles pour 30 étudiants chacune, une bibliothèque, des salles de réunions, des laboratoires informatiques, comptables, scientifiques, ainsi que des installations académiques, administratives et récréatives.
-Venez ta tante nous fait signe, fit remarquer Federico.
-Elle travaille aussi ici?
-Ouais. Qui a t-il Carline?
-Ma sœur veut parler avec Vanessa, dit-elle en lui tendant son téléphone.
  Cette dernière retroussa le nez et fronça les sourcils, elle regarda le téléphone comme s'il pourrait lui piquer. Depuis hier soir, elle ignora l'appel de sa mère.
-Elle a dit qu'elle tentait de t'appeler depuis hier soir mais ça sonnait dans le vide.
-Allô, dit-elle en s'éloignant légèrement des autres.
-Ma chérie, je tentais de te joindre depuis hier soir. Le voyage a dû te fatiguer beaucoup quand j'ai eu ta tante au téléphone, elle m'avait dit que tu dormais à poings fermés et je n'ai pas voulu qu'elle te reveille.
  Vanessa était belle et bien réveillé quand sa mère a appelé mais elle a fait semblant de dormir quand sa tante est venue la chercher.
-Que voulais-tu? demande sèchement Vanessa.
-Je voulais savoir si tu vas bien ma chérie. Vanessa, tu me remercieras un jour de t'avoir éloigné de cette ville. Et je suis de plus en plus sûre que j'ai bien fait depuis que j'ai appris que l'avocat qui s'occupe du dossier de ton père s'est retrouvé mort dans un accident.
-C'est tous ce que tu voulais me dire?
-Vanessa, je veux que tu saches que je t'aime...
-Oui tu me l'as assez prouvé, lâcha Vanessa d'un ton sarcastique. C'est tout?
-Ne me parles pas ainsi Vanessa, je suis ta mère.
-Justement Caroline, c'est la seule raison qui me retienne de te raccrocher au nez.

La Force du destin Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant