Chapitre 13

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N.A : Bonjour, je vous remercie d'avoir lu les premiers chapitres ! Dites-moi en commentaire ce qui vous plaît, ce qui vous plaît pas. Vous pouvez aussi me faire des propositions pour la suite de l'histoire. En tout cas, j'aime beaucoup écrire ce livre ! Le nombre de vues monte doucement mais sûrement donc merci beaucoup !  

Ambre, trop faible, n'arrivait pas à prononcer un seul mot. Elle le fixait seulement du regard, le suppliant de ne pas lui infliger cette épreuve. La jeune femme avait toujours été très pudique. Elle n'arrivait plus à détacher ses yeux de ses mains puissantes qui ôtaient ses vêtements un par un, faisant preuve d'une délicatesse hors du commun. Ses mains provoquaient des frissonnements imperceptibles sur sa peau.

-Ne me regarde pas comme ça, murmura Romain, frustré par son regard culpabilisant. Tu aurais préféré que ce soit Ève et Clarisse qui s'occupent de toi ? Je peux encore les appeler.

Elle secoua la tête. Rien que l'idée d'être seule avec ces deux inconnues l'angoissait. Elle se sentait rougir à chaque effleurement. Heureusement, il la laissa en sous-vêtements et la plongea délicatement dans l'eau chaude. Sous l'impact de cette douce chaleur, la fatigue prenait le dessus.

Romain se retenait de fixer sa poitrine avec trop d'insistance. La jeune femme était suffisamment gênée comme cela. Elle était tellement frêle... Jusqu'à maintenant, ses vêtements avaient toujours caché sa maigreur. Lorsqu'il la déposa dans la baignoire, elle gémit doucement. Il la voyait partir. Était-ce seulement la fatigue ou est-ce qu'elle s'évanouissait ? Il caressa délicatement sa joue, la ranimant. 

-Ambre, reste éveillée s'il-te-plaît...

D'un main, il soutenait sa tête. De l'autre, il vérifiait avec douceur qu'elle n'avait aucune blessure. Il se crispa en apercevant une tâche bleuâtre ainsi qu'une large entaille sur sa cuisse droite. Elle avait dû être écorchée par des rochers en sautant à l'eau. La jeune femme avait tout risqué pour ce garçon. Une bouffée de colère l'envahie à l'idée qu'elle ne pense que sa propre vie est moins importante que celle de n'importe qui, même s'il s'agissait d'un enfant. Elle se laissait dépérir volontairement. A tel point que la mort ne l'effrayait même plus, au contraire celle-ci représentait une douce illusion. Savait-elle au moins que depuis leur rencontre, elle était le centre de ses pensées ? 

Lorsque son visage reprit quelques couleurs, il l'enveloppa dans une serviette. Comme bercée dans ses bras, elle ne tarda pas à s'écrouler de fatigue. Il lui passa un de ses tee-shirts et la borda dans son lit. Endormie, son visage était tellement paisible. "Pas comme lorsqu'elle s'est énervée contre ces deux imbéciles" pensa Romain. Il sourit en repensant à la colère qu'elle avait laissée éclater sur le bateau. Elle était loin d'être faible... Elle guérirait, il en était persuadé. Et il lui ferait retrouver l'envie de vivre.

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Ambre fut réveillée par un rayon de soleil. Combien de temps avait-elle dormi ? Elle posa ses mains sur ses joues en se rappelant leur retour à la villa. Romain lui avait ôté ses vêtements avant de la plonger dans l'eau chaude du bain. Elle se souvint du regard perçant qu'il posait sur son corps, et plus particulièrement sur sa poitrine. Maintenant qu'elle s'était reposée et qu'elle était davantage lucide, la jeune femme aurait voulu mourir de honte. 

Des coups résonnèrent contre la porte et le visage d'Ève, leur hôte, apparut. Ambre se recroquevilla immédiatement contre la tête de lit lorsqu'elle éclata d'un rire franc.

-Vous n'avez pas à avoir peur de moi, vous savez. Je viens seulement vous apporter de quoi manger.

Est-ce son sourire éclatant ou l'aura paisible qu'elle dégageait qui tranquillisa Ambre ? Elle n'aurait su le dire mais une chose était sûre : elle ne risquait rien avec Ève. 

-Je... Combien de temps ai-je dormi ? murmura-t-elle timidement.

-Trois jours. J'étais très inquiète. Ton sommeil était tellement agité que je me demandais si tu n'avais pas attrapé une maladie. Puis ton médecin m'a expliquée que c'était sans doute des cauchemars, dit-elle d'une voix peinée.

Ambre esquissa un petit sourire pour la rassurer.

-Désolée de vous avoir inquiétée. Où est Romain ?

-Tu peux me tutoyer. Il est parti avec les autres visiter Saint-Malo. Il a estimé que tu ne voudrez de toute façon pas les accompagner.

-Je vois...

Étrangement, Ambre se sentit soudain seule. Alors qu'il y a quelques mois, elle aurait été ravie d'avoir la paix. Ève lui tendit un plateau rempli de victuailles en prenant garde à ne pas l'effrayer par des gestes brusques et inattendus. 

-Mange bien tout ! Tu as besoin de reprendre des forces. Lorsque tu auras fini, descends me voir : j'ai quelque chose pour toi.

Elle lui fit un clin d'œil et sortit de la chambre. Curieuse et surtout affamée, Ambre ne se fit pas prier et avala son assiette. Un instant, elle crut qu'elle ne pourrait pas se lever lorsqu'elle chancela mais retrouva rapidement son équilibre. Ève était occupée dans la cuisine à ranger de la vaisselle dans les multiples placards. En entendant ses pas sur le carrelage, elle se retourna et lui sourit. Cette femme était la spontanéité et la gentillesse incarnée. Elle lui fit signe de la suivre. Ambre regardait le mobilier émerveillée : il semblait tellement ancien ! 

-Beaucoup d'objets datent des années 30, annonça Ève, remarquant ses regards furtifs sur les meubles parsemés dans les couloirs. A la base, cette villa était habitée par Xavier Grall. Un poète breton. Il venait chaque été dans cette demeure en compagnie de ses parents. Décédé en 1981, cette maison qui était encore une de ses propriétés officielles, a été mise en vente. Seulement, cela faisait trente ans qu'il n'y avait pas mis les pieds. Avec mon cousin Jack, nous  cherchions une grande maison pour en faire une sorte d'hôtel. Délabrée, personne n'en voulait. Nous avons mis des mois pour la rendre habitable. Mais le résultat en vaut la peine, n'est-ce pas ?

Ambre hocha la tête, ébahie par l'ancienneté de la villa. Elle la suivit à travers une multitude de couloirs avant de parvenir à une petite pièce au bout d'un sombre passage, contenant un bureau miteux et des étagères vides. Pourquoi l'avait-elle faite venir ici ? Cette pièce n'avait rien de particulier. Un bruit la fit sursauter. Ève était en train de déplier une échelle de bois. Elle y grimpa et souleva une trappe du plafond. Invisible, Ambre ne l'avait pas remarquée. 

-Viens, monte ! l'encouragea-t-elle.

Stupéfaite, elle découvrit une minuscule salle plongée dans la pénombre. D'à peine quelques mètres carrés, les murs étaient recouverts d'étagères pleines de livres et de parchemins. Des piles d'ouvrages jonchaient même sur le sol poussiéreux. Ève se débattait avec la fenêtre qui refusait de s'ouvrir. Quand enfin elle y parvint, un souffle d'air vint chasser l'odeur de moisissure. Le paysage était magnifique. Ambre écarquillait les yeux, fascinée par autant d'ouvrages. Elle avait toujours aimé la lecture mais n'avait pu assouvir cette passion depuis au moins trois ans. 

-Voilà, ce n'est pas grand-chose et il faudra passer un coup de balais mais je pense que tu devrais te plaire ici. J'ai passé beaucoup d'heures dans cette mansarde. C'est un havre de paix. Comme tu préfères rester seule dans ta chambre et que tu devais t'ennuyer, je me suis dit que tu apprécierais ce lieu, sourit-elle.  



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