Aie Confiance

Chapitre 21

Bonjour à toutes ! Je suis enfin de retour de vacances et, comme promis, voilà la suite de l'histoire. J'espère qu'elle vous plaira. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez. Je tiens aussi à remercier les personnes qui m'ont encouragée dans les commentaires : ça m'a fait très plaisir ! 😊

Voilà, je vous souhaite une bonne fin de vacances et une bonne lecture !

A bientôt !

Ambre reste muette, attendant la suite du récit.

-Aurélia le faisait passer pour son cousin aux yeux de Romain afin que ses visites régulières ne paraissent pas suspectes. Mais en dehors de l'hôpital, elle jouait un tout autre jeu avec lui. Elle l'a séduit avec facilité grâce à sa beauté et à ses réflexions pleines d'intelligence. Il faut dire que n'importe qui serait subjugué par son visage d'ange. Elle paraissait tellement innocente et fragile ! dit-il, comme encore surpris de la tournure qu'avait pris cette relation. Alors qu'elle jouait un double jeu. Elle l'a manipulée.

Il appuya avec force sur le frein lorsqu'il vit un feu rouge au dernier moment, les projetant en avant.

-Et après ? Comment l'a-t-il découvert ? le pressa Ambre.

-Aurélia est tombée enceinte. Romain était fou de joie. Il projetait de la demander en mariage, sans savoir ce qui passait dans son dos. Mais il n'était pas le père... soupira-t-il.

Ambre sent son cœur s'arrêter un court instant.

-Le vrai père était le patient dont Aurélia était encore amoureuse. Les circonstances de la conception du bébé sont encore floues. Viol ? Chantage ? On n'en saura jamais rien : elle a refusé de révéler la vérité. Le consentement mutuel est cependant très peu probable. Eymeric était un patient complètement fou. Aurélia avait beau s'accrocher à lui par amour, il ne la reconnaissait plus.

-Mais... pourquoi a-t-elle joué avec Romain si elle aimait encore Eymeric ? J'avoue que je peine à comprendre ses actes.

-Personne ne les a compris. Pour ma part, je pense que la relation de couple avec Eymeric était tellement difficile à supporter qu'elle avait besoin de fréquenter à côté un homme "normal". Et c'est tombé sur Romain. Bien sûr, il a rompu dès qu'il a su la vérité. Il était brisé.

Ambre sentit une larme couler sur sa joue. Elle ressentait presque la douleur de Romain, sa désillusion. Il s'attendait à devenir père, à connaître la joie de fonder une famille, de se marier avec une femme qu'il aimait tendrement, et il obtient une rupture déchirante.

-Que s'est-il passé après leur rupture ? demande-t-elle d'une voix tremblante d'émotions.

-Romain s'est plongé dans son travail, est parti à l'étranger, en Espagne. Il espérait pouvoir oublier cette aventure désastreuse. Il y est resté trois ans. Seulement, je ne pense pas qu'il ait réellement effacé cette femme de son esprit. Il ne l'a qu'enfouit dans un coin de son cœur, souffle-t-il. Il s'était juré de ne plus tomber sous l'emprise d'une femme mais il me semble que la donne est en train de changer.

Il lui fit un clin et Ambre rougit en baissant la tête.

-Merci de m'avoir raconté son histoire. J'y vois à présent plus clair.

La fin du trajet se fit dans un silence pesant. Jack était perdu dans ses pensées, à ressasser le passé. Il n'oublierait jamais l'expression de son ami lorsqu'il l'avait retrouvé après trois jours d'absence de nouvelles dans un bar, complètement saoulé. De la tristesse. Du mépris. Du regret. Il l'avait vu verser des larmes pour la première fois depuis leur rencontre.

Romain s'était douté de quelque chose en voyant Aurélia inattentive et bouleversée. Mais devant son mutisme, il avait demandé à un détective privé de mener une petite enquête. C'est lui qui avait donc pris l'initiative d'envoyer des échantillons pour un test de paternité. Qui s'était avéré sans équivoques...

Le gravier crisse sous les pneus de la voiture. Mais l'attention de tous est davantage focalisée sur une voiture étrangère. Un médecin de l'hôpital St Claude embarque une grosse valise dans le coffre. Rosa, maussade, tourne dans la cours. Elle a revêtu sa blouse blanche qui cache toute forme. En voyant la 206 se garer, Romain vient ouvrir la portière de la jeune femme.

-Ambre ! Tout va bien ? s'écrit-il, l'inquiétude se lisant sur les traits de son visage. Eve m'a tout raconté. Tu aurais dû me prévenir avant de partir ! C'est moi qui suis responsable de ta sécurité.

Jack va à sa rencontre.

-Du calme, Romain. Tu vois bien qu'il n'est rien arrivé, rigole-t-il.

Il pose sa main sur l'épaule de son ami, loin d'être rassuré sur le bien-être d'Ambre.

-Eve ne l'aurait jamais envoyé amener sa fille à l'école si c'était dangereux pour sa santé mentale ou physique. Cesse d'être aussi inquiet, elle se débrouille très bien, murmure-t-il à son oreille avant de s'éloigner.

Romain se tourne vers Ambre, qui les observait en silence. Malgré les avertissements de son ami, il ne peut se résoudre à ne pas se préoccuper de la jeune femme qui obnubile toutes ses pensées.

-Et ta cheville ?

-J'arrive à marcher normalement, souffle-t-elle, troublée par ses grands yeux noirs froncés. Que se passe-t-il ? Pourquoi Rosa est habillée ainsi ? le questionne-t-elle. Je croyais que nous pouvions nous habiller comme nous le voulions à la villa.

-Elle a remis sa blouse car elle rentre à l'hôpital.

Ambre écarquilla les yeux.

-Mais... Pourquoi ? Ce n'est tout de même pas à cause de moi ?

-Ce qu'elle t'a dit est inacceptable. Je refuse l'idée qu'elle puisse s'en prendre à nouveau à toi, serra-t-il les poings.

Ambre baissa la tête, touchée par son désir intense de la protéger. Mais Rosa était comme tous les autres patients : elle avait aussi rêvé de plus de liberté. Rêve qui pouvait lui être prodigué par ce voyage. Il lui releva doucement le menton, l'obligeant à suffoquer devant sa forte mâchoire.

-Tu n'as pas à ressentir de la pitié pour elle. Rosa a mérité cette punition.

-Vraiment ? murmura-t-elle autant pour elle-même que pour l'homme à la carrure intimidante qui lui faisait face. L'ambiance va être plus détendue, à présent.

-Comment ça ?

Elle plaqua la main sur sa bouche, ne sachant plus où se mettre.

-Je... Je ne suis pas la seule à subir ses commentaires. Tout les patients en ont, je pense, essuyé plusieurs.

Devant son visage déformée par la colère, elle recula d'un pas, effrayée.

-Eh bien, j'en apprends tous les jours, commenta-t-il furieux.

Il s'apprêtait à aller remettre cette bonne femme à sa place un fois de plus, lorsqu'une petite main se posa sur son avant-bras.

-Laisse-là tranquille... Je suis sûre qu'elle a une bonne raison d'agir ainsi.

-Ambre... plaqua-t-il ses mains sur son visage. Certaines personnes n'ont pas de bonne raison. Cesse de vouloir excuser le monde entier. Ton agresseur n'avait pas d'excuse... dit-il en l'obligeant à ne pas détourner le regard.

Une larme esseulée vint couler sur sa joue et il la serra fort contre lui, prodiguant à la jeune femme un nombre faramineux d'émotions inconnues.