-Je te laisse une chance de t'expliquer ! Dis-moi ce qui s'est vraiment passé ! hurla-t-il.
-Je t'ai dit la vérité ! J'ignore d'où viennent ces photos ! Quelqu'un y a fait des montages.
Elle regarda à nouveau l'image et trouva enfin un détail qui pouvait jouer en sa faveur.
-Mais je pense savoir qui est la personne que l'on voit de dos et qui semble m'embrasser... murmura-t-elle en fouillant dans sa mémoire.
La colère ne quittait pas ses traits. Ainsi, elle le connaissait malgré tout ?
-Alors tu avoues que tu vois un autre homme !? hurla-t-il en ramassant sa veste, prêt à quitter l'appartement.
Il ne pouvait plus supporter cette situation, ni l'écouter lui avouer avec qui elle passait ses journées pendant qu'il travaillait. La jalousie l'embrasait de l'intérieur et il deviendrait fou s'il restait devant elle une seconde de plus. Mais alors qu'il avait déjà la main sur la poignée de porte, il sentit sa petite main se poser sur son épaule. Romain se retourna et vit trop tard la main qui se levait.
La claque fut retentissante. Sonné, il porta la main à sa joue. Ses yeux n'affichaient que colère.
-C'est assez maintenant, tu vas m'écouter ! Cesse de jouer les gros durs et pense à notre enfant qui entend tes déblatérations stupides ! Tu n'es pas seul dans cette histoire ! hurla-t-elle les larmes dévalant ses joues.
Il la fixa, surpris par son brusque accès de colère presque dérisoire compte tenu de sa voix fluette. A bien y réfléchir, c'était la première fois qu'il s'en prenait autant en pleine tête.
-Excuse-moi, prononça-t-il avec difficulté en tenant encore sa joue qu'il sentait rougir. Je t'écoute.
-Cet après-midi, lorsque j'ai quitté l'appartement pour te rejoindre à l'hôpital, c'était uniquement parce qu'il y avait des bruits suspects que je n'arrivais pas à expliquer. Comme des bruits d'appareil photo.
L'homme écarquilla les yeux, se revoyant également dans son bureau en train de chercher la provenance de bruits étranges. Il avait mis ça sur le compte de la fatigue... Ainsi, ils étaient épiés depuis plusieurs semaines ? Sa fureur s'évapora, prenant conscience que quelque chose ne tournait pas rond.
-Dans la rue, j'ai fait une sorte de crise de panique et mon ventre m'a soudain faite souffrir. C'est un homme inconnu qui m'a relevée et il m'a fait boire pour me calmer, continua-t-elle, les sourcils froncés pour se rappeler du moindre détail. Or, si tu regardes bien, l'homme sur la photo tient une bouteille à moitié vide et j'ai sur moi le gilet qu'il venait de remettre sur mes épaules. La photo a été transformée pour qu'elle ait l'air suspecte à tes yeux !
-Mais qui pourrait nous en vouloir au point de vouloir notre séparation ? fronça-t-il les sourcils.
-Je l'ignore... Heureuse que tu sois redevenu toi-même.
Elle tourna les talons pour s'enfermer dans la chambre, blessée qu'il ait douté de sa sincérité. Si elle l'avait laissé sortir de l'appartement, que serait-il advenu d'eux ? Un quart d'heure plus tard, il pénétra dans la pièce et déposa un long baiser sur sa joue trempée de larmes. Elle demeura silencieuse.
-Je t'en prie, pardonne-moi. A l'aide d'internet, j'ai pu vérifier que la photo avait bel et bien été truquée.
-Je ne peux plus supporter ta jalousie... Je t'aime à en mourir alors cesse de m'assimiler à Aurélia ! explosa-t-elle.
Il accusa le coup violemment.
-A ce propos...commença-t-il la bouche sèche. Elle est venue me rendre visite à l'hôpital il y a deux semaines.
Ambre se redressa vivement.
-Et tu comptais m'en parler quand ? lui reprocha-t-elle sèchement.
-C'est justement parce que je n'ai pas eu le courage de te le dire le soir-même que je le dis maintenant !
Elle se passa la main sur le visage, en proie à des maux de tête.
-Autre chose dont tu dois me parler ? demanda-t-elle fâchée.
L'homme secoua la tête, culpabilisant. Il aurait dû lui en parler. Il désirait tout savoir d'elle mais comment avait-il pu croire que la jeune femme ne ressentait pas la même chose ? Il l'embrassa langoureusement et elle se laissa faire. Comme ces lèvres au goût sucré lui avaient manqué...Seul le goût salé de ses larmes venait s'y mêler. Il les essuya de son pouce.
-Pourquoi Aurélia est-elle revenue ? demanda Ambre entre deux baisers passionnés en haussant un sourcil.
-Elle m'a assurée avoir quitté son copain et et qu'elle désirait revenir avec moi. Je l'ai brutalement éconduite, comme tu peux t'en douter.
Elle soupira, perdue dans ses pensées.
-Eh bien je crois que nous savons qui est notre mystérieux épieur... souffla-t-elle, en proie à une vive fatigue. Aurais-tu une photo d'elle ?
La jeune femme avait le pressentiment qu'Aurélia ne les laisserait pas tranquille de sitôt. Alors autant savoir à quoi elle ressemblait. Romain se leva brusquement, les poings serrés, encore sous le choc de l'insinuation d'Ambre qui était sans aucun doute la vérité.
-Bien sûr que non. Je me suis débarrassé de toute trace d'elle depuis longtemps, grogna-t-il. Mais comment allons-nous pouvoir la piéger si elle recommence ses manigances ?
-Je l'ignore...
Ils restèrent ainsi côte à côte, muets. Que dire ?
-Ambre, est-ce que tu me pardonnes ? chuchota-t-il, comme pour ne pas déranger le silence.
Elle souffla puis arrima son beau regard noisette au sien.
-Evidemment : je t'aime. Mais cesse de me surprotéger ou de douter de ma sincérité. Car je ne suis pas sûre de pouvoir surmonter une autre crise de ta part.
Le soulagement envahit son cœur et il se jeta sur elle, la plaquant sur le matelas moelleux. Elle esquissa enfin un sourire, le plus doux et beau qu'il ait jamais vu. Il effleura sa peau pâle et laiteuse. La jeune femme passa sa fine main dans ses cheveux courts et noirs tel du charbon puis l'attira contre ses lèvres. Il grogna de plaisir et s'attela à l'agréable tâche de la dévêtir. Ses mains puissantes parcourait ses seins, bientôt suivies par sa bouche déposant des baisers sur chaque parcelle de sa peau. Il caressait avec tendresse son ventre rebondi puis le couvrit de mille baisers.
-J'ai hâte de voir la bouille de notre fils... murmura-t-il.
-Qui te dis que ça ne sera pas une fille ?
Mais elle n'eut le temps de parler davantage, coupée par un baiser. Ses gémissements n'étaient qu'une douce délectation. Lorsqu'il titilla sa féminité, elle se cambra. Ambre s'embrasait de l'intérieur, jubilait d'excitation. Chacun de ses gestes lui provoquaient des frémissements. Ils ne formaient plus qu'un...
Qui d'Ambre ou de Romain avait le plus besoin de l'autre ?
Après une heure enlacés, Ambre, prise d'un doute, se leva jusqu'au salon et tapa un nom dans la barre de recherche de l'ordinateur de Romain. Sans mal, elle trouva sa photo. L'homme, curieux de ce qu'elle faisait, vint se poster derrière elle. Aussitôt, son regard se durcit.
-A en croire ton expression, il s'agit bien d'elle, constata Ambre. Je crois que je sais ce que nous pouvons faire.
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Aie Confiance
Romance"-Tu vois, je ne te veux aucun mal." Ce sont ces mots qui déconcertèrent Ambre dans ses convictions. Depuis son agression, Ambre a peur du contact humains et ne parvient à faire confiance à personne. Cette peur qui la dévore l'a rendue inapte à vivr...