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Quand je sors de la maison, il est 18h 05 et M. Solo n'est toujours pas là.

Je fais le pied de grue devant le portail en bois blanc pendant au moins dix minutes, et pousse un long soupir de découragement en voyant passer une énième voiture devant moi.

Je suis fatiguée, mes Converses me font mal aux pieds, et j'ai du mal à penser clairement. Tous les évènements de la journée me reviennent en mémoire : ma mère a pratiquement avoué qu'elle regrettait d'avoir épousé mon père, Hux m'a accusée d'être sexuellement bloquée, et je lui ai promis que je lui ferai l'amour dès que je serai de retour à Naboo.

Ça fait beaucoup pour une seule journée... sans compter ce qui s'est passé dans la cabane de mon père.

J'en rougirai demain, quand j'aurai le temps, mais là, je suis bien trop épuisée pour regretter d'avoir laissé mon ex me caresser si intimement.

Chaque chose en son temps - ce que je veux à cet instant précis, c'est que mon chauffeur arrive.

Maintenant !

Que ça lui plaise ou non, je vais dormir dans sa voiture pendant les deux heures du trajet retour.

Tout le mal qu'il pense de Naboo, de moi et de mon père ne m'intéresse plus. Je ne suis même plus indignée, juste pressée de rentrer.

Quand je pense que les cours reprennent demain...

Agacée par son retard, je remonte l'avenue dans l'espoir de voir sa voiture arriver, mais à sa place, il n'y a qu'un 4×4 crasseux qui tourne au rond-point.

La voiture attire mon attention parce qu'elle est remplie d'étudiants bruyants et alcoolisés.

Peu désireuse d'affronter leurs regards insolents, je baisse la tête, mais un gars à l'arrière me repère immédiatement et attire l'attention des autres sur moi.

Merde !

Je me retrouve immédiatement assaillie de remarques dont je me serais bien passée.

'T'es mignonne, toi !'

'Comment tu t'appelles ?'

'On te dépose quelque part ?'

Ils sont quatre dans la voiture et je suis seule dans la rue déserte.

Je me remets à marcher pour mettre de la distance entre moi et leurs voix agressives, mais à ma plus grande surprise, le 4×4 longe le trottoir à ma hauteur pour me suivre.

Qu'est-ce qu'ils me veulent ?!

J'attire les connards ou quoi ?!

J'aimerais leur dire de se barrer, mais je n'ose pas. Dans la lumière crue des réverbères, ils me font plus l'effet de caïds énervés que de petits étudiants propres sur eux.

L'université de Tatooine est toute proche et j'ai cru un moment qu'ils en venaient, mais peut-être que je me suis trompée.

Quand j'ose un coup d'œil prudent vers leur 4×4, ils éclatent de rire derrière moi.

Je devrais rebrousser chemin pour retourner tout simplement chez mon père, mais ça serait leur montrer à quel point ils me font peur et je ne préfère pas.

J'essaie de garder mon calme. Ils sont cons, mais ils ne vont pas, genre m'agresser, hein... ?

Non, voyons, ça serait trop surréaliste : je suis à deux pas de chez moi.

Je risque malgré tout un deuxième coup d'œil vers eux et ce que je vois ne me plait pas du tout : le conducteur a une barbe de trois jours, des petits yeux chassieux qui s'attardent sur mon short et il se met à se lécher les lèvres de façon obscène quand il voit que je le regarde.

Je suis super mal, mais j'essaie de ne pas le montrer et regarde ma montre pour leur faire comprendre que je suis attendue quelque part. C'est un stratagème qui ne tient pas la route et ils me le font savoir en commençant à lancer des remarques obscènes sur moi.

Un sentiment de réelle panique m'étreint la gorge mais je me force à scanner tous les bâtiments un à un, à la recherche d'un lieu public où me réfugier. Le problème, c'est qu'il n'y a rien autour de moi : pas un restaurant, pas un ciné, ni même un hyper où je pourrais entrer. Il n'y a que des villas cossues partout où se pose mon regard.

J'ai l'impression d'être prise au piège...

'Tu veux pas monter, chérie ?' me lance le conducteur, un gars baraqué que les autres appellent Georges et qui semble ravi de me voir paniquer.

'Ouais, monte ! T'as rien à craindre. On est gentils, nous !'

'On va pas te faire mal. On veut juste s'amuser.'

Mon cœur bat à 100 à l'heure, et je laisse échapper un petit cri de répulsion quand « Georges » tend la main côté conducteur pour me toucher. Je n'évite son contact répugnant que parce que je fais un pas de côté au dernier moment.

Je prends ça pour un signal et accélère encore le pas.

Le conducteur réagit au quart de tour et accélère lui aussi, ce qui fait hurler de rire les occupants de sa voiture.

'Il a trop envie de se la faire, Georges !'

Je suis harcelée en pleine rue sans qu'aucune voiture n'ose s'arrêter pour venir à mon aide. Je supplie du regard le conducteur d'une Toyota rouge d'intervenir, mais il ne s'arrête pas, sans doute intimidé par la carrure de boxeur du conducteur.

Quand je refuse de monter avec eux pour la troisième fois, ils me harcèlent de coups de klaxon jusqu'au moment où, lassé, « George » me coupe carrément la route en fonçant sur le trottoir juste devant moi.

Ce que je craignais est enfin arrivé : ils m'ont coincée.

Quand il descend de sa voiture, je suis au-delà de la panique.

Il a un tic à l'œil droit, ses cheveux longs lui donne un air négligé et il est en train de s'approcher de moi.

Son regard louche sur mes jambe nues, remonte sur ma poitrine et je vois bien qu'il se délecte de la peur qu'il fait naître en moi.

'Allez, laisse-toi faire. On va juste t'emmener dans un coin tranquille. Tu vas voir, ça sera sympa.'

J'ai envie de mourir : le gars est presque à ma hauteur. Je voudrais crier, mais mes cordes vocales ne m'obéissent plus.

Qu'est-ce que je peux faire contre eux ?

Si je cours, ils vont me rattraper, mais si je reste plantée là, ils vont me forcer à monter avec eux.

Tout mon univers se réduit à une seule chose : le regard salace de Georges sur mon corps un peu trop dénudé.

Comment une chose pareille peut-elle m'arriver dans une rue si proche de chez moi ?!

Si seulement une voiture de police pouvait passer...

Quand un long coup de klaxon perce le silence, j'ai l'impression que mon cœur va exploser de soulagement : la voiture qui s'arrête à côté de moi est une Faucon Millenium vintage gris métallisé.

Quand M. Solo sort de la voiture d'un air intimidant, c'est plus fort que moi : je cours me réfugier dans ses bras.

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Ouf: enfin sauvée! Mais le retour en voiture avec M. Solo va s'avérer mouvementé!!! 

SPOILER de la scène suivante (mercredi): Rey monte en voiture, et M. Solo commence à rouler. Elle est super impressionnée par son sauveur, mais elle a le malheur de parler de Hux, et voilà, M. Solo s'énerve encore ! Il lui fait même une proposition EMBARRASSANTE suite à ça !! Ah ah : qu'est-ce que c'est???

A mercredi pour la suite!!!


Coruscant Academy saison 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant