Rien que pour Toi

Chapitre 25 : Mon destin entre ses mains...

Point de vue de Lola Garcia

Son ordre me donne plus de frissons que je l'aurais imaginé... c'est pourquoi je me hâte d'entrer dans mon dressing et de me vêtir, comme il me l'a demandé de façon très...autoritaire.

Je ne m'attarde pas dedans, et en ressort aussi vite que lorsque j'y suis entrée, un peu pressée de savoir ce qu'il avait à me dire. Néanmoins, j'ai quand même ce pressentiment qui m'annonce que ce qu'il va me dire dans quelques minutes va me plaire mais je n'ai pas le choix. Et ma nature curieuse prend le dessus...

Je prends soin de remettre correctement l'oreillette, qui est un bon outil de communication, je dois l'avouer. C'est beaucoup plus facile pour communiquer comme cela et maintenant, que je me suis faite avoir à mon propre piège, il est inutile de garder le silence avec n'importe des gens que je vais croiser. Ça serait plutôt ridicule !

Quand je ressors de la pièce dans laquelle je me suis enfermée, je retrouve Adriano assis sur mon lit, sans aucune gêne apparente, concentré sur son portable...

Je toussote pour l'avertir de ma présence, ce qui fonctionne car il relève son regard impétueux dans ma direction. Je le regarde, le fixe plutôt, sévèrement. Il me fait péter les plombs avec ses sauts d'humeur ! Un coup il est gentil et attentionné, comme il peut bien redevenir l'homme froid et cruel, auquel il apparaît aux yeux de tout le monde !

Adriano est un homme arrogant, imbu de sa propre personne. Et cela est très agaçant ! Mais il est aussi protecteur et possessif. Ce qui peut plaire à beaucoup de personnes, d'ailleurs mais j'ai toujours du mal, malgré ces deux semaines passées, avec son caractère et son comportement.

Avant d'atterrir ici, en Italie, je ne connaissais rien au monde de la mafia. Je ne savais pas que ça pouvait être autant dangereux et à la fois surprenant. Je ne savais pas que les hommes qui y appartenaient, les mafieux faisaient aussi peur et qu'il était mieux pour nous de ne pas les côtoyer. Mais désormais, je sais à quoi ressemble leur monde, plongé dans une noirceur infinie. Et ce n'est pas le destin que je me suis créé, mais bon, on ne choisit pas sa vie, comme on ne choisit pas la personne que l'on est.

Je suis persuadée que si Adriano est comme cela, froid, dur avec les personnes qui l'entourent – sauf sa soeur à ce que j'ai pu remarquer -, c'est qui cache un lourd passé qui est loin d'être désiré. Il n'a pas pu devenir l'homme qu'il est aujourd'hui si rien n'avait chamboulé sa vie, c'est impossible. Sinon, il serait beaucoup plus joyeux et non morose. Il aurait beaucoup plus le goût des festivités, il serait beaucoup plus proche de ses amis et de sa famille. Toutes ces caricatures... je les ai remarqué quand je suis allée chez Sandy, et qu'il y avait la présence de sa famille.

Ces personnes là ne connaissent pas la mauvaise humeur. Toujours en train de rigoler, ou de se faire des vannes l'un l'autre... Adriano est loin d'être comme ça.

J'ai l'impression qu'il se refuse tout le bonheur qu'il peut peut-être mérité. Il se force à être un homme implacable et qu'il fait croire aux autres qu'il ne ressent rien à part une immense haine et colère dévouées à quelqu'un mais je ne sais pas encore qui.

En attendant, Sandy me manque énormément. J'ai envie de la revoir, de passer encore des bons moments avec elle. Je me souviens des délires qu'on pouvait se faire toutes les deux en réserve, en faisant en sorte à ne pas se faire choper par le patron.

Oui, tout cela me manque beaucoup. Je me demande si elle a appelé la police de ma soudaine disparition. La connaissant, elle a dû le faire depuis la soirée où je devais me présenter chez elle, fuyant mes abominables parents qui voulaient me vendre.

Je vais sûrement devoir rechercher du travail, car mon patron n'a aucune pitié et n'importe l'excuse qu'on peut lui sortir, il s'en fout complètement et ne cherche pas à comprendre. Il nous vire et embauche quelqu'un d'autre à la place. Tout simplement.