Point de vue de Lola Garcia
Ça y est, tout est fini. Je l'ai perdu, il nous a perdu. Il n'y a plus rien à faire, car tout est clair. Il nous a lâchement abandonné, sans même daigner se retourner. Il préfère sa mafia à sa famille, le danger plutôt que la sécurité. Rester avec ses hommes plutôt que sa famille, sa vraie famille maintenant.
Sans ne plus rien comprendre, les larmes coulent en continu sur mes joues, mes yeux doivent être tout rouge, puis je m'écroule sur le sol. Je ne cherche pas à ma rattraper ou non, je tombe, m'écroule sur le sable, et pleure encore et encore toutes les larmes de mon corps. Je ne suis plus que tristesse et rage, colère et mélancolie.
Le mot abandon résonne en boucle dans ma tête, il nous a lâché, il ne nous aime pas. Je savais que lui dire qu'il allait être papa n'était pas une bonne idée, je savais que la grossesse était loin d'être prévue, surtout maintenant, mais c'est fait c'est fait, et on ne peut pas retourner en arrière. Il n'y a pas le choix, je vais devoir élever mon enfant seule. Mais de toute façon, il y a pleins de mères qui éduquent seules leurs enfants, et elles y arrivent très bien, alors je ne vois pas pourquoi moi, je n'y arriverais pas ! il faut se débrouiller par ses propres moyens et c'est ce que je compte faire. Et si Adriano ne veut pas m'aider ou connaître son enfant, c'est son choix, mais qu'il ne compte pas sur moi pour lui donner quelconque nouvelle.
Après un certain temps, la position commence à m'être désagréable alors je m'assois à même le sable et replie mes genoux contre mon menton. J'entoure mes jambes de mes bras, et me berce, d'avant en arrière. J'admire les vagues, malgré qu'il fait noir et que je ne vois pas grand chose, mais en tout cas je peux entendre le son des vagues qui s'écrasent entre elles. C'est calme et paisible, telle la vie que je rêvais d'avoir avec Adriano et notre petit bébé qui va pointer le bout de son nez dans quelques mois.
Puis soudain, la culpabilité m'envahit. Peut-être que je n'aurais pas dû poser cet ultimatum à Adriano. Après tout, qui je suis pour lui obliger de faire ce choix là ?
Au départ, je voulais juste lui avouer mes craintes sur cette vie et mes envies, d'une vie en paix, sans danger, ni armes, ni meurtre, ni suicide, ou autre... et voilà que je me suis laissée emportée par la colère et que la situation a dérivé du mauvais côté. Et maintenant il est partit. Partit pour toujours, partit se refaire une vie, partit se rechercher une nouvelle femme, qui voudra bien de lui et vivre en danger avec leurs enfants.
Il est tout simplement partit, sans un regret, sans un signe de culpabilité. Et il me l'a dit aussi, de partir. Il me l'a clairement dit : " pars, je ne te retiendrais pas." Ce sont les mots qu'il a employé, les mêmes.
Je ne te retiendrais pas...
Est-ce qu'au moins il m'a aimé ? est-ce qu'au moins il tenait à moi ? Pour dire cette phrase. Il ne m'empêche pas de partir, donc au fond, c'est que je ne vais pas lui manquer. C'est qu'il ne m'a jamais apprécié. C'est que son baratin qu'il me sortait tous les jours était faux, faux et archi faux !
Je me suis bien faite avoir... j'aurais dû être plus prudente. Mais lorsque l'on est aveuglée par l'amour, on ne fait pas attention à ce genre de chose là. Non, car pour nous lorsqu'on est amoureuse, c'est qu'on vit le parfait amour, le parfait bonheur, sans crainte, ni peur, sans colère ni haine. Tout fonctionne très bien avec que des sourires des éclats de rires, des yeux pétillants de bonheur. Mais on ne pense à la trahison, ou à la haine, à la rage, à l'abandon. Non, et moi ça, tout m'est arrivé en pleine face, comme ça, d'un coup.
Je relève la tête, croyant avoir entendu des bruits de pas, mais lorsque je tourne la tête derrière moi pour voir si il y a quelqu'un, je ne vois personne. Peut-être que c'est Adriano, qui sait ? Non , non, ça ne peut pas être lui, puisqu'il nous a abandonné, lâchement. Nous ne sommes plus une de ses préoccupations, alors pourquoi reviendrait –il ?
C'est sûrement une hallucination Lola. Il n'y a personne. Je retourne ma tête vers la mer, et continue de penser, de réfléchir à ma nouvelle situation, qui est mère célibataire. Oui, car désormais, c'est presque évident que je ne suis plus avec Adriano, que le mariage ne va jamais avoir lieu. Il aura fait tout ça pour rien, finalement...
Un autre bruit se fait entendre et je commence à avoir peur. Je ne vois personne mais j'entends, c'est étrange et flippant !
_ Qui est là ? Dis-je alors en espérant que quelqu'un m'entende pour ne pas que je devienne folle.
Mais comme je m'y attendais, au fond de moi, personne ne me répond. Ça se trouve c'est un coup monté juste pour me faire peur. Ou alors ce n'est pas une blague et il y a quelqu'un qui veut me faire du mal. Tout est possible, à Naples, surtout que les ennemis d'Adriano savent qui je suis et peut-être qu'ils veulent me faire du mal pour pouvoir le rendre plus faible et pour pouvoir l'atteindre. Mais manque de chance, il n'y a plus rien entre Adriano et moi, alors vous aurez fait tout ça pour rien !
Comme j'en ai marre de rester ici, et d'entendre des bruits, qui peuvent être dangereux, et comme je suis seule et qu'il n'y a personne pour me sauver, je préfère me lever et rentrer au QG.
Cependant, dès que je me lève et fais trois pas, quelqu'un entoure une main autour de ma taille et l'autre sur ma bouche pour éviter que je crie. J'essaye de me débattre mais l'homme - car vu sa poigne c'est forcément un homme - qui me tient est beaucoup trop fort comparé à moi.
_ Alors ma jolie, on ne t'a jamais dit qu'il ne faut jamais rester seule en pleine nuit ?
J'essaye de parler mais il renforce sa prise sur ma bouche alors je le mords mais il tient bon, et je vois une autre personne s'approcher devant moi, et qui avance sa main vers mon cou pour y planter une aiguille et m'injecter ce qui est semblable à un somnifère.
_ Tu vas faire une bonne sieste toi... rigolent les deux hommes devant et derrière moi.
Quelques secondes plus tard, mes paupières se font de plus en plus lourdes et malgré la lutte que je mène pour éviter de m'endormir, je ferme les yeux et les laisse m'emmener je ne sais où.
Ma dernière pensée, avant que je sombre est pour Adriano, qui j'espère, malgré notre dispute, va se rendre compte de mon absence et qu'il va venir ma sauver. Si ce n'est pas lui, ce sera forcément quelqu'un d'autre non ?
Voilà pourquoi je veux une vie paisible et sans danger. On ne serait pas victime d'enlèvement ou autre...
S'il vous plaît, que quelqu'un vienne me chercher, je vous en supplie.
Ne me laissez pas entre leurs mains....
VOUS LISEZ
Rien que pour Toi
AksiLola, jeune française de 21 ans, voit sa vie bousculée lorsque ses parents, dédaigneux envers elle depuis qu'elle est petite, lui apprennent qu'ils l'ont vendue à un riche homme agressif de nationalité grecque. Et encore plus lorsque ces hommes déb...