Chapitre 2 : Tempête ombrageuse

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J'entends le bruit d'une voiture qui roule, je ressens la dureté du cuir des sièges, mais je ne vois pas. Je ne peux voir où je suis et avec qui.
J'essaie de deviner, de me rappeler les dernières heures mais à force de réfléchir, mon mal de crâne empire et me provoque une douleur atroce, comme ci on me frappait avec un marteau sur la tête.
Je m'efforce alors d'ouvrir mes yeux, mais je n'y arrive pas. Je les papillonne seulement et à cause de la luminosité, je suis bien obligée de les refermer.
Je tente de bouger d'abord mes mains, puis mes bras, mes pieds et mes jambes.
Et je comprends très vite que mes poignets et mes chevilles sont liés.
C'est vraiment frustrant de ne pas voir mais seulement d'entendre.
À leur voix, ce sont des hommes qui m'entourent, mais qui sont-ils ? Que me veulent-ils ?
Je m'hasarde à détacher les liens serrés en vain, je ne suis pas en position de force mais bien en celle de faiblesse.
Je suis carrément et littéralement dans la merde. C'est irrévocable.
Mais plus je les entends parler, plus j'ai cette impression de les connaître.

« On l'emmène avec nous comme prévu, mais ne vous attendez certainement pas à avoir la somme attendue. »

Mais oui ! Ce sont ces hommes grecs à qui mes parents m'ont vendu !
A cette pensée, une immense rage parvient dans mon corps, mais également une immense peur. Et comme désormais, je sais pourquoi je suis dans une voiture avec des gens que je ne connais pas plus que ça, je ne peux pas rester là sans rien faire.
J'ouvre brusquement mes yeux en ignorant la douleur lancinante que me provoque mes iris a cause de la lumières gigote du mieux que je peux, en omettant encore une fois mon mal de tête. J'essaye de détacher les liens qui me retiennent mais comme c'est du scotch, c'est très serré et je peux à peine bouger doigts.
Lorsque j'ai compris que je ne pourrais pas m'échapper tout de suite, j'observe ce qui se trouve autour de moi. La voiture était plutôt grande et je pencherais plutôt pour un Trafic de Renault. En revanche, il y a que des hommes devant et moi je suis tout à l'arrière, je peux seulement voir les cheveux des hommes devant moi dépasser des sièges.
Cependant, l'un d'eux se tourne vers moi et dès qu'il m'aperçut, réveillée, il s'empressa de le dire au passager de devant, enfin je suppose car ils parlent dans leur langue natale.

_ Καρλ, το κορίτσι ξύπνησε. (Carl, la fille est réveillée.)

_ Λοιπόν, απ ' όσο μπορώ να δω, η δόση που της δόθηκε μόλις τώρα δεν ήταν αρκετή για την κυρία. Της κάνω ένεση με νέα υπνωτικά χάπια, αρκετά για να κοιμηθεί μέχρι να φτάσουμε στο πλοίο. Και μείνε κοντά της για να την προσέχεις.
( Et bien à ce que je vois, la dose qu'on lui a administré tout à l'heure n'a pas été suffisante pour la demoiselle. Injecte-lui de nouveaux somnifères, assez pour qu'elle dorme jusqu'à ce qu'on soit sur le bateau et reste à côté d'elle pour la surveiller)

Sans que je ne comprenne comment il a fait, l'homme qui c'était tourné vers moi passe au-dessus de son siège pour venir à mes côtés.
Voyant qu'il est en train de préparer une seringue avec je ne sais quel produit dedans, je tente alors de me reculer le plus que possible. Mais étant allongée et les mains et les chevilles attachées, cette tâche est très compliquée.
Je le regarde, totalement paniquée, apeurée. Je ne veux pas qu'il me touche, à sa non !
Mes larmes coulent tandis que je secoue ma tête de droite à gauche pour dire non.
Lui me sourit, mais pas d'un sourire amical, loin de là. Non, c'est plutôt en fait un sourire pervers ou machiavélique, j'hésite.
En tout cas, il n'est point accueillant ou rassurant et je sais pertinemment qu'il va me faire du mal. Mais je ne veux pas qu'il me touche ou me drogue ou autre.
Certainement pas.

Rien que pour ToiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant